Retour sur le séminaire organisé par le Centre de Coordination Animalerie Campus Biologie Santé

 
Publié le 28/06/2023 - Mis à jour le 25/09/2023
Séminaire ACBS

À l’occasion d’un séminaire organisé par l’ACBS - Centre de Coordination Animalerie Campus Biologie Santé le 16 juin, Factuel est allé à la rencontre d’Isabelle Lartaud, directrice scientifique de l’ACBS (qui vient d'être renouvelée à son poste pour les 5 prochaines années) et Sylvain Poussier, directeur opérationnel de l’ACBS. Interview croisée.

Factuel : pouvez-vous nous rappeler la mission de l’ACBS ?

Sylvain Poussier : L’ACBS est une structure d’appui à la recherche. Sa mission est de fournir un environnement réglementaire, humain, scientifique, matériel et bâtimentaire à la communauté d'utilisateurs d’animaux à des fins scientifiques (UAFIS), que sont les laboratoires de recherche ou les parcours de formation en biologie et santé de l’Université de Lorraine. Le bien-être et le respect de nos animaux sont au cœur de nos préoccupations, ainsi que les bonnes pratiques de laboratoire et l’accompagnement des projets de recherche et formation. Nous analysons tous les projets qui nous sont proposés en termes de bien-être avant de les soumettre pour avis au Comité Éthique Lorrain en Matière d’Expérimentation Animale, puis à la cellule AFIS du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation pour autorisation. Nous conseillons les porteurs de projet et les aidons à la mise en œuvre pratique des procédures de recherche. L’ACBS est, par ailleurs, missionnée par la présidence pour accompagner les différents établissements utilisateurs d’animaux de l’université et pour orienter la politique générale des structures UAFIS intégrées à l’Université de Lorraine.

Isabelle Lartaud : J’ajouterai que les cinq dernières années ont permis à "ACBS réseau" d'établir, de coordonner et de conforter entre tous les acteurs des laboratoires et des centres de formation de l'Université, les process de travail attendus par la Communauté Européenne pour l'amélioration continue de l'hébergement et de l'utilisation des animaux à des fins scientifique.

Factuel : pourquoi avoir organisé ce second séminaire le 16 juin 2023 ?

Sylvain Poussier : depuis 2018, j’ai intégré plusieurs réseaux nationaux, et il me parait évident que nous avons tout intérêt à échanger sur nos pratiques pour notre amélioration continue dans nos activités quotidiennes de recherches. Après un premier séminaire en juin 2022 qui réunissait les acteurs du bassin lorrain, nous avons choisi d’étendre nos échanges sur l’ensemble de la région Grand Est, du secteur public et du secteur privé. Ce réseau, qui reste de proximité, nous permettra d’interagir en fonction de nos particularités locales. Nous avons dans notre région des structures importantes, reconnues scientifiquement à l’échelle nationale et internationale et qui peuvent être moteur pour l’ensemble des acteurs UAFIS du Grand Est. Ce second séminaire a été une réussite, avec des interventions des réseaux lorrain, alsacien et rémois. Il a permis de construire une base solide avec les acteurs publics et privés pour mettre en œuvre ce nouveau réseau Grand Est.

Isabelle Lartaud : Le séminaire du 16 juin sur le Campus Brabois a permis des échanges constructifs entre tous les acteurs de l'Université mais aussi des sociétés privées et du Grand Est. Des aspects techniques et d’innovation ont été présentés, en lien constant avec l’amélioration du bien-être des animaux de laboratoire.

Factuel : pouvez-vous nous rappeler la règle des « 3 R » qui guide les processus de l’ACBS ?

Sylvain Poussier : La règle des 3R (Réduction, Raffinement, Remplacement) constitue un pilier de l’UAFIS « moderne ». Bien qu’ancienne puisque établie en 1959, elle est reprise dans la directive européenne 2010/63/EU et transposée dans notre réglementation française par l’article R214-105 du Code rural et de la pêche maritime et les différents arrêtés du 1er février 2013 relatifs à l’AUFIS. La Réduction consiste à n’utiliser que le strict minimum d’animaux garantissant la fiabilité des résultats. Le Raffinement dérive du mot anglais "refine" qui consiste à améliorer au maximum le bien-être de nos animaux. Le Remplacement est de plus en plus présent avec les évolutions technologiques, puisqu’il impose le remplacement de l’utilisation de l’animal par une méthode alternative dès que cela est possible. Nous sommes extrêmement vigilants à l’application des 3R dans tous nos développements de projets à l’ACBS. Nous mettons en œuvre une conduite éthique de nos missions, conscients de notre responsabilité d’avoir encore recours à des animaux, en attendant la disponibilité des méthodes alternatives de remplacement. L’Université de Lorraine est d’ailleurs signataire de la charte de transparence du GIRCOR sur la communication concernant notre recherche.

Isabelle Lartaud : Les objectifs "toute l'Université de Lorraine sur les 3R’s réglementaires" ont été largement atteints et confortés depuis les 5 dernières années : Réduire le nombre d'animaux utilisés en optimisant les projets et les plans d'expériences - Raffiner, c'est à dire adapter les conditions d'utilisation pour respecter le bien-être animal - Remplacer les animaux dans les enseignements (l'UL est à la pointe depuis de nombreuses années) et les recherches (l'UL contribue avec dynamisme à développer de nouvelles approches). Ces dynamiques vont se poursuivre dans les années à venir, pour répondre aux exigences légitimes de la société de plus en plus respectueuse des animaux et de leur devenir.