Oana Maria Muresan, interne en médecine générale à la faculté de médecine de Nancy et Laurie Mettavant, étudiante en 6ème année officine à la faculté de pharmacie de Nancy ont travaillé en binôme sur un même sujet de thèse : « Identification des freins et des leviers dans la coopération médecin généraliste-pharmacien d’officine, au sein d'un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP) sur l'ostéoporose (Projet SIOUX) ».
Le projet SIOUX
Le projet SIOUX est le programme de Suivi Intégré de l’Ostéoporose par les URPS-X (Union Régionale des Professionnels de Santé – Médecins/Pharmaciens). Son objectif est d’assurer, après la participation des patients à un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP) sur l’ostéoporose à l’hôpital (Centre Hospitalier Régional de Metz-Thionville), un suivi particulier auprès des acteurs libéraux, médecin généraliste et pharmacien d’officine.
Encouragés par l’intérêt porté par les patients et par la participation des professionnels libéraux, les porteurs du projet SIOUX ont proposé d’étudier la nature de la coopération entre les médecins généralistes et les pharmaciens d’officine. L’idée de réaliser une thèse commune entre un étudiant en médecine et un étudiant en pharmacie sur cette coopération médecin/pharmacien était née. Un travail mené par un binôme d’étudiants de médecine et de pharmacie semblait la meilleure manière d’explorer les points de vue des médecins et des pharmaciens sur le sujet, et de prouver qu’une telle coopération est possible. Grâce à cette collaboration, une thèse a donc pu être réalisée en commun ; il s’agit d’une première en France.
Méthodologie utilisée
Les étudiantes se sont réunies de nombreuses fois avec leurs directeurs de thèse entre février 2014 et avril 2014 afin de créer un questionnaire commun permettant d’étudier la coopération médecin/pharmacien au sein du projet SIOUX. Oana a ensuite rencontré 10 médecins participant au programme SIOUX et Laurie 10 pharmaciens participant également au projet qui ont bien voulu répondre à leurs questions. Durant l’été, chacune d’entre elles a analysé ses propres résultats, tout en communiquant l’une avec l’autre pour s’assurer de l’homogénéité de la méthode d’analyse. Elles se sont ensuite retrouvées pour tirer les conclusions. Le contenu des deux manuscrits, un pour chaque composante Médecine et Pharmacie, est identique et seules les parties spécifiques à chacune des facultés diffèrent. Les parties concernant la coopération entre médecin généraliste et pharmacien, et l’éducation thérapeutique du patient ont été rédigées par Laurie Mettavant. Celle concernant la méthode utilisée pour mener l’étude a été prise en charge par Oana Muresan. Chacune a compilé les résultats qu’elle a obtenus dans son domaine d’investigation, et les a discutés. L’introduction et la conclusion ont été construites à deux. Toutes les parties ont été mutuellement relues par l’une et par l’autre. La soutenance a eu lieu le vendredi 12 décembre 2014 à la faculté de pharmacie. Les cinq membres du jury de médecine et les 6 membres du jury de pharmacie étaient présents. Ils se sont exprimés chacun leur tour et ont délibéré ensemble.
La suite ?
Ce projet de thèse commune a permis aux deux étudiantes de découvrir que les bénéfices d'une relation de coopération médecin-pharmacien étaient réels. Au fur et à mesure de l’avancée de leur travail, elles ont été amenées à reconnaître les compétences de chacune et la complémentarité de leurs professions. Lors de la soutenance, tous les membres du jury ont été très enthousiastes au projet de coopération médecin/pharmacien. Le désir d’organiser d’autres thèses communes médecine/pharmacie a d’ailleurs été évoqué. Il a été conclu que la coopération des médecins et des pharmaciens était indispensable à une prise en charge optimale des patients atteints de maladie chronique. C’est pourquoi il s’agit d’une évolution qui aura lieu sans aucun doute dans le monde médical dans les prochaines années, même si elle prendra du temps à se mettre en place.
