(Dis)harmonies. Les acteurs et médiateurs culturels à la limite. Colloque franco-allemand

 
Publié le 11/01/2023 - Mis à jour le 8/02/2023
Gefördert im DAAD-Lektorenprogramm

A l'occasion du 60e anniversaire du DAAD en France, nous, lectrices du DAAD à l'Université de Lorraine-Nancy, et à l'Université de Strasbourg, organisons un colloque interdisciplinaire et multilingue en ligne les 7 et 8 septembre 2023.

 

Site web: https://kulturvermittelnde-am-limit.de/fr/

Nous souhaitons recevoir des contributions de différentes disciplines, en français ou en allemand, traitant des limites de la médiation culturelle par des auteur.e.s, des artistes, des musicien.ne.s, des traducteurs et traductrices, des scientifiques ou d'autres acteurs culturels en France, en Allemagne ou dans d'autres pays. Les contributions issues de la littérature, de la musique, des études culturelles, de l'histoire, de l'image, du cinéma, des sciences des médias et de la philosophie sont les bienvenues.

L'harmonie est définie dans le dictionnaire comme étant l'accord ou la concorde, le son agréable de ce qui est en fait différent. Cet objectif productif de la rencontre des cultures sera au centre de la conférence qui se tiendra en ligne en septembre 2023, en prenant l'exemple de l'Allemagne et de la France. L’intérêt sera la discordance : ce qui se produit lorsque l'association des sons est perçue comme discordante et que la dissonance ne peut pas être résolue immédiatement, mais se répercute sur l'œuvre.

Goethe, envoyé par son père en 1770 à Strasbourg pour étudier et apprendre la langue française, en est un exemple frappant. Contre toute attente, la thèse de doctorat de Goethe fut refusée et, au lieu de se consacrer à la culture française, il s'entoura d'un cercle de jeunes écrivains allemands ambitieux qui firent de Strasbourg un centre du mouvement littéraire allemand du Sturm und Drang, comme il le décrit clairement dans Dichtung und Wahrheit. Pendant son séjour, il découvrit quelque chose qu'il allait définir comme "allemand" et qui contrastait avec la culture française qu'il rejetait. Cela se reflète dans des textes comme Von deutscher Baukunst (1772), qui devait donner un élan au nationalisme allemand par l'idée d'une culture nationale. De l'autre côté du Rhin, sa contemporaine Germaine de Staël a marqué pour des générations la perception française du voisin avec l'image idéalisée de l'Allemagne qu'elle a esquissée dans De l'Allemagne (1813). Ses efforts pour s'approprier la langue et la culture allemandes étaient motivés par sa définition de la France comme une culture originale à mi-chemin se situant entre la culture méditerranéenne et la culture germanique. Elle se voyait dans un rôle de médiatrice culturelle, une image d'elle-même qui fut mise à l'épreuve lorsqu'elle traversa le Rhin, ce limes entre les pays, au cours d'un voyage en Allemagne, et qu'elle ne put soudain plus rien apprécier des particularités de la langue allemande et des gens, ni de la nature.

Le cercle de ces médiateurs culturels comprend également le groupe large des écrivain.e.s allemand.e.s en exil, dont la plupart s’installèrent un jour se sont installé.e.s à Paris. C'est le cas de Heinrich Heine, exilé à Paris en 1831 et qui, à la suite de De Staël, s'efforça de donner une image actualisée de la littérature allemande en France. Mais il observa et commenta également, tout comme Ludwig Börne et Georg Büchner par exemple, les événements dans sa patrie et tenta, par son activité d'écrivain et de traducteur, d'apporter les idées de la Révolution française en Allemagne. L'écrivain Gérard de Nerval, ami de Heine, a traduit ce dernier, mais aussi d'autres poèmes allemands, en français. Les bouleversements du 20e siècle ont emporté outre-Rhin des créateurs culturels allemands. Parmi les plus éminents d'entre eux, on compte certainement la figure tragique de Walter Benjamin, qui s'est intéressé de près à la culture française dans son œuvre, par exemple dans ses transcriptions de Baudelaire, mais aussi des auteurs politiquement engagés comme Alfred Döblin, qui a travaillé pour le ministère français de la Propagande pendant son exil, ou Kurt Tucholsky, qui a continué à exercer une activité journalistique pour l’Allemagne et a tenté de servir de médiateur entre les deux pays. Rainer Maria Rilke, qui s'intéressait de près à la culture française, a traduit Verlaine, Valéry et Mallarmé en allemand. L'auteur germanophone et survivant de l'Holocauste Paul Celan a également traduit des poètes comme René Char et Rimbaud pendant son séjour à Paris. Inversement, des auteurs comme E.T.A. Hoffmann sont devenus des classiques en France et ont influencé des auteurs importants comme Honoré de Balzac, Victor Hugo, Charles Baudelaire, Guy de Maupassant et Théophile Gautier. Le compositeur franco-allemand Jacques Offenbach a élevé un monument à cet échange avec Les Contes d'Hoffmann. Le groupe des médiateurs comprend également des acteurs culturels alsaciens qui jouent un rôle particulier en raison de la situation de cette région entre l'Allemagne et la France, comme le germaniste français Carl Robert Minder (1902-1980), l'auteur-traducteur Ernst Stadler (tué en 1914), l'écrivain René Schickele (1882-1940), qui s'est engagé pour l'entente franco-allemande après la Première Guerre mondiale et qui, déçu, s'est enfui dans le sud de la France au début de la Seconde, ainsi que le graphiste Tomi Ungerer (1931-2019), qui s'est surtout engagé pour une identité alsacienne qui serve de médiatrice entre les deux cultures.

Dans le domaine de la musique, il y a eu de tout temps de nombreux échanges à travers l'Europe, sans doute parce que la musique ne connaît pas de langue et que les notes sont universellement lisibles, de sorte qu'aucun traducteur n'est nécessaire. Prenons l'exemple de Chopin, qui comptait Bach et Mozart parmi ses modèles, mais aussi Wagner, déclaré par les nationaux-socialistes comme le plus allemand des compositeurs allemands. Il a séjourné plusieurs fois à Paris, où ses œuvres ont été jouées, ce qui a suscité un grand enthousiasme wagnérien dans les années 1860.  Baudelaire lui-même rédigea une étude sur le compositeur allemand.

Aux 19e et 20e siècles, Paris était considérée comme la capitale culturelle de l'Europe, si bien que de nombreux artistes plasticiens allemands s'y sont rendus. Ceux-ci influencent à leur tour les artistes français sur place. Cet échange était plus difficile pour les impressionnistes après la guerre franco-prussienne, comme Max Liebermann en a fait l'expérience. Il a séjourné à Paris entre 1873 et 1878 et n'a pas réussi à s'y établir en tant qu'artiste, mais a fait en sorte que des tableaux d'impressionnistes français soient achetés plus tard par les musées allemands. Des marchands d'art comme Daniel-Henry Kahnweiler et Wilhelm Uhde ont joué un rôle décisif dans la diffusion de l'art en introduisant l'art de l'avant-garde française en Allemagne. L'expressionniste Paula Modersohn-Becker s'est rendue plusieurs fois à Paris au tournant du siècle et a été l'une des premières à y découvrir l'importance de Cezanne, qui allait devenir un générateur d'idées décisif pour l'art moderne. Le peintre expressionniste Fritz Stuckenberg a également vécu à Paris de 1907 à 1921 et y a connu un grand succès. Max Ernst séjourna à Paris à partir de 1922 et y rejoignit le groupe des surréalistes. Paul Klee, professeur au Bauhaus, s'intéressa à Paris à la théorie des couleurs de Robert Delaunay, qu'il traduisit, et fut lui-même reçu avec enthousiasme par les surréalistes.

Ces exemples et d'autres similaires nous ont donné l'idée de nous intéresser aux œuvres et aux auteurs en échange et de montrer les limites qu'ils rencontrent dans la médiation culturelle.

Nous vous prions de bien vouloir envoyer de courts résumés (jusqu'à 300 mots) et une courte note biographique avant le 30.03.2023 à Theresa Heyer (theresa.heyer@daad-lektorat.de) et Verena Ott (verena.ott@daad-lektorat.de). Chaque présentation doit durer 15 ou 30 minutes et être suivie d'une discussion de 10 minutes.

Une publication des contributions (en allemand et en français) est prévue à la suite du colloque.

 


(Dis-)harmonien. Kulturvermittelnde am Limit

 

Webseite: https://kulturvermittelnde-am-limit.de/fr/

Zum Anlass des 60-jährigen Jubiläums des DAAD in Frankreich veranstalten wir, DAAD-Lektorinnen an der Université de Lorraine, Nancy, und der Université de Strasbourg, ein interdisziplinäres und mehrsprachiges Online-Kolloquium am  7. und 8. September 2023.

Wir freuen uns über Beiträge aus verschiedenen Disziplinen in deutscher oder französischer Sprache, in denen die Grenzen der Kulturmittlung von AutorInnen, KünsterInnen, MusikerInnen, ÜbersetzerInnen, WissenschaftlerInnen oder anderer Kulturschaffender in Frankreich, Deutschland oder anderen Ländern thematisiert werden. Gefördert werden soll der deutsch-französische und interdisziplinäre Dialog. Beiträge aus den Literatur-, Musik-, Kultur-, Geschichts-, Bild-, Film- und Medienwissenschaften sowie der Philosophie sind willkommen. Dabei sind gut und weniger gut erforschte Werke und KünstlerInnen von Interesse.

Harmonie ist im Duden als Einklang oder Eintracht definiert, als wohltönender Zusammenklang dessen, was eigentlich verschieden ist. Dieses produktive Element des Zusammentreffens von Kulturen soll am Beispiel von Deutschland und Frankreich im Zentrum der im September 2023 im online Format stattfindenden Tagung stehen, jedoch mit dem Fokus auf dem Missklang, dem was entsteht, wenn die Verbindung der Klänge als unharmonisch wahrgenommen wird und die Dissonanz nicht unmittelbar aufgelöst werden kann, sondern sich im Werk niederschlägt. Anschauliches Beispiel hierfür ist Goethe, der von seinem Vater 1770 zum Studium und Spracherwerb ins französische Straßburg geschickt wurde. Wider Erwarten wurde Goethes Doktorarbeit jedoch abgelehnt und statt sich der französischen Kultur zu widmen, umgab er sich mit einem Kreis ambitionierter junger Schriftsteller aus Deutschland, die aus Straßburg ein Zentrum der literarischen Bewegung des Sturm und Drang machten, wie er anschaulich in Dichtung und Wahrheit schildert. Während seines Aufenthalts entdeckte er etwas, was er als „deutsch“ definieren sollte und mit der abgelehnten französischen Kultur kontrastierte. In Texten wie Von deutscher Baukunst (1772), die dem deutschen Nationalismus durch die Idee einer Nationalkultur Auftrieb geben sollte, schlägt sich dies nieder. Dem gegenüber steht auf der anderen Seite des Rheines seine Zeitgenossin Germaine de Staël, die mit dem in De l’Allemagne (1813) entworfenen idealisierten Deutschlandbild die französische Wahrnehmung des Nachbarn für Generationen prägte. Motiviert war ihre Anstrengung, sich die deutsche Sprache und Kultur anzueignen – durch ihre Definition Frankreichs als zwischen der mediterranen Kultur und germanischen Kultur stehend, wobei letztere als Inspirationsquelle noch Förderung bedurfte. Sie sah sich selbst in einer Rolle als Kulturvermittelnde, ein Selbstbild, das herausgefordert wurde, als sie im Zuge einer Deutschlandreise den Rhein, jenen Limes zwischen den Ländern überschritt, und auf einmal weder den Eigenarten der deutschen Sprache und der Menschen, noch der Natur etwas abgewinnen konnte.

Zum Kreis dieser KulturvermittlerInnen gehört auch die große Gruppe deutscher Exilschriftsteller, die es zumeist nach Paris zog. So etwa Heinrich Heine, der sich ab den 1830er Jahren im Pariser Exil befand und sich im Anschluss an De Staël um ein aktualisiertes Bild deutscher Literatur in Frankreich bemühte. Er beobachtete und kommentierte aber auch, ebenso wie etwa Ludwig Börne und Georg Büchner, das Geschehen in der Heimat und versuchte durch seine schriftstellerische und Übersetzungstätigkeit revolutionäre Ideen nach Deutschland zu bringen. Der mit Heine befreundete französische Schriftsteller Gérard de Nerval übersetzte diesen, aber auch andere deutsche Lyrik ins Französische. Die Verwerfungen des 20. Jahrhunderts sollten vor allem deutsche Kulturschaffende über den Rhein spülen. Zu den prominentesten unter ihnen zählen sicher die tragische Figur Walter Benjamins, der sich in seinem Werk intensiv mit der französischen Kultur auseinandersetzte, etwa in seinen Baudelaire Übertragungen, aber auch politisch engagierte Autoren wie Alfred Döblin, der während seines Exils für das französische Propagandaministerium tätig war, oder Kurt Tucholsky, der weiter journalistisch in Deutschland tätig blieb und versuchte zwischen beiden Ländern zu vermitteln. Rainer Maria Rilke, der sich intensiv mit der französischen Kultur beschäftigte, übertrug Verlaine, Valery und Mallarmé ins Deutsche. Der deutschsprachige Autor und Holocaust-Überlebende Paul Celan übersetzte während seiner Zeit in Paris ebenfalls Lyriker wie René Char und Rimbaud. Umgekehrt wurden Autoren wie E.T.A. Hoffmann in Frankreich zu Klassikern und beeinflussten wichtige Autoren wie Honoré de Balzac, Victor Hugo. Charles Baudelaire, Guy de Maupassant und Theophile Gautier. Der deutsch-französische Komponist Jacques Offenbach setzte diesem Austausch mit Hoffmanns Erzählungen ein Denkmal. Zu der Gruppe der Vermittler gehören auch Kulturschaffende aus dem Elsass, die aufgrund der Lage dieser Region zwischen Deutschland und Frankreich eine besondere Rolle einnehmen, wie der französische Germanist Carl Robert Minder (1902-1980), der Autorübersetzer Ernst Stadler (1914 gefallen), der Schriftsteller René Schickele (1882-1940), der sich nach dem ersten Weltkrieg für die deutsch-französische Verständigung engagierte und mit Beginn des Zweiten enttäuscht nach Südfrankreich floh, sowie der Grafiker Tomi Ungerer (1931-2019), der sich vor allem für die elsässische Identität zwischen den Kulturen stark machte.

Im Feld der Musik gab es zu allen Zeiten einen regen europaweiten Austausch, wohl auch dadurch bedingt, dass Musik keine Sprache kennt und Noten universell lesbar sind, so dass kein Übersetzer nötig ist. Veranschaulicht sei dies am Beispiel Chopins, der u.a. Bach und Mozart zu seinen Vorbildern zählte, aber auch Wagner, den die Nationalsozialisten zum deutschesten aller deutschen Komponisten erklärten. Er hielt sich mehrmals in Paris auf, wobei es auch zu Aufführungen seiner Werke kam, was in den 1860er Jahren eine große Wagner Begeisterung auslöste. Selbst Baudelaire verfasste eine Studie über den deutschen Komponisten.

Paris galt im 19. und 20. Jahrhundert als Kulturhauptstadt Europas, so dass es viele bildende Künstler aus Deutschland dorthin zog. Diese beeinflussen wiederum die französischen Künstler vor Ort. Dieser Austausch war für die Impressionisten nach dem französisch-preußischem Krieg erschwert, wie Max Liebermann erfahren sollte, der sich zwischen 1873 und 78 in Paris aufhielt und es nicht schaffte dort als Künstler Fuß zu fassen, später jedoch dafür sorgte, dass Bilder französischer Impressionisten für deutsche Museen erworben wurden. Überhaupt nehmen Kunsthändler wie Daniel-Henry Kahnweiler und Wilhelm Uhde für die Kunstvermittlung eine entscheidende Rolle ein, indem sie die Kunst der französischen Avantgarde nach Deutschland brachten. Die Expressionistin Paula Modersohn-Becker besuchte Paris um die Jahrhundertwende mehrmals und gehörte zu den ersten, die dort die Bedeutung der Kunst Cezannes entdeckten, der entscheidender Ideengeber für die Moderne werden sollte. Auch der expressionistische Maler Fritz Stuckenberg lebte von 1907 bis 1921 in Paris und war dort sehr erfolgreich. Max Ernst hielt sich ab 1922 in Paris und schloss sich dort der Gruppe der Surrealisten an. Der Bauhauslehrer Paul Klee beschäftigte sich in Paris mit der Farbtheorie Robert Delaunays, übersetzte ihn, und wurde selbst von den Surrealisten begeistert rezipiert.

Diese und ähnliche Beispiele brachten uns auf die Idee, sich intensiver mit Werken und AutorInnen im Austausch zu beschäftigen und die Grenzen, auf die sie dabei stoßen, aufzuzeigen.

Wir bitten um die Einreichung kurzer Abstracts (bis 300 Wörter) und einer kurzen biografischen Notiz bis zum 30.03.2023 an Theresa Heyer (theresa.heyer@daad-lektorat.de) und Verena Ott (verena.ott@daad-lektorat.de). Jeder Vortrag soll 15 oder 30 Minuten dauern und von einer 10-minütigen Diskussion gefolgt werden.

Eine Veröffentlichung des Tagungsbandes (auf Deutsch und Französisch) ist geplant.