[8 mars] Portrait d’Ankinée Kirakozian, chercheuse au BETA

 
Publié le 10/03/2021 - Mis à jour le 5/05/2023

À l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, l’Université de Lorraine vous propose de découvrir une sélection de celles qui travaillent au quotidien pour la recherche. Zoom sur Ankinée Kirakozian, maître de conférences au BETA, enseignant à l’École des Mines de Nancy.

Quel est votre parcours ? 

J’ai fréquenté plusieurs établissements durant mon parcours académique. D’abord en tant que doctorante à l’Université Nice-Sophia Antipolis au sein du laboratoire GREDEG. J’ai soutenu ma thèse « Trois essais en économie des déchets » en 2015. Elle s’intéressait aux déterminants individuels d’un comportement de tri. J’ai ensuite réalisé un premier post-doc au Centre de Mathématiques Appliquées des MINES ParisTech où j’ai étudié les comportements de consommation énergétique des salariés en entreprises. J’ai ensuite quitté le sud, direction le Nord de la France, pour l’Université Polytechnique Hauts-de-France de Valenciennes, où j’ai intégré, l’IDP, afin de travailler sur la mobilité. Je me suis intéressée cette fois-ci aux déterminants d’adoption d’un mode de transport, et j’ai testé des instruments comportementaux permettant de modifier les choix individuels. Enfin, je suis actuellement enseignant-chercheur à l’École des MINES de Nancy et au BETA.
 

Sur quelle thématique travaillez-vous et quelles en sont les applications ?

Mes travaux de recherche cherchent à éclairer le débat sur les politiques publiques environnementales en utilisant une approche d’économie comportementale, où les individus n’ont pas la rationalité traditionnelle mais font attention à leur intérêt privé tout en ayant des comportements pro-sociaux, répondent à des normes, sociales, morales, et font donc attention à ce que les autres pensent de leur action. En retenant ce contexte, je m’intéresse à la fois à l’effectivité des politiques environnementales traditionnelles (taxe, subvention, et campagne d’information), et à des politiques proposées dans des travaux d’économie comportementale qui reconnaissent et utilisent des imperfections dans la rationalité individuelle pour susciter des comportements pro-environnementaux. Durant mon parcours, j’ai pu appliquer cette approche à plusieurs thématiques d’économie de l’environnement : dans le domaine des déchets, de l’énergie, du transport, et plus globalement aux comportements pro-environnementaux.  
 

Pourriez-vous partager avec nous une courte adecdote qui vous a poussé à faire ce métier ? 

J’ai commencé à étudier l’économie un peu par hasard ! J’ai choisi cette voie avant tout parce que j’aimais les mathématiques. J’ai fini ma première, puis deuxième année pas très convaincue, en luttant pour arriver en Licence avec l’idée de valider mon diplôme. Mon objectif était de finir et d’entrer rapidement dans la vie active. Mais en troisième année, j’ai eu un déclic. J’ai commencé à aimer ce que j’apprenais, je me suis dit pourquoi ne pas continuer en Master…finance. La validation du Master passait par la réalisation d’un stage ou d’un mémoire. Par précaution j’ai commencé un mémoire, au cas où je ne trouverais pas de stage. Nouvelle révélation : j’ai détesté le monde de la finance, et j’ai adoré la recherche ! Tout s’est alors éclairé, la matière, la spécialité, et ma vocation. C’est le seul métier au monde où vous êtes payés pour apprendre et découvrir, et lorsqu’on fait de la recherche appliquée, faire évoluer les choses.