WeTruf, la start-up au service de la trufficulture

 
Publié le 12/11/2020 - Mis à jour le 14/04/2023

Créee en 2019, la startup WeTruf est un véritable couteau suisse au service de la trufficulture : formations, conseil, expertises… et commercialisation d’innovations tout droit sorties du laboratoire IAM (INRAE, Université de Lorraine). Présentation de la start-up par Flora Todesco, Présidente de WeTruf.

La truffe est bien connue pour ravir nos papilles mais elle a aussi des vertus au champ ! Elle ne nécessite aucun intrant (engrais, pesticides), elle favorise la biodiversité et grâce aux innovations de la start-up WeTruf, sa consommation en eau peut être limitée et ajustée en temps réel en fonction de ses besoins. La trufficulture est également un bon moyen pour les agriculteurs de se diversifier et compléter leurs revenus. Malgré ces nombreux atouts, la truffe est une alternative de culture mal connue et  qui nécessite souvent un  accompagnement pour la mettre en place.  

Flora Todesco a travaillé au laboratoire Interactions Arbres-Micro-organismes (IAM) pendant quatre années, aux côtés de Claude Murat, ingénieur de recherche INRAE dont les travaux portent depuis de nombreuses années sur les truffes. Forts de leurs expertises sur la truffe et sa culture, ils se sont lancés en octobre 2019 dans l’aventure de l’entreprenariat, Flora en tant que Présidente de WeTruf et Claude apportant son concours scientifique. Nous avons posé 3 questions à Flora Todesco, dynamique entrepreneuse.

Comment est née l’idée de la start-up WeTruf et quels sont ses objectifs ?

L’idée de la start-up WeTruf est née au laboratoire IAM à Nancy, dans une équipe pluridisciplinaire de biologie et d’écologie qui étudie, parmi d’autres modèles, les truffes, des champignons mychoriziens et symbiotiques vivant en association avec les arbres via leurs racines. La culture des truffes est complexe car leur mode de reproduction n’est pas réalisable en laboratoire. On a ainsi besoin de données sur la biologie du champignon mais aussi de données expérimentales et culturales sur le terrain. Cela fait plus de 40 ans que les truffes sont étudiées dans le laboratoire IAM entre autres par François Le Tacon, Francis Martin et plus récemment Claude Murat. De nombreuses données sur la trufficulture ont été générées et plusieurs innovations ont été développées. En 2019, c’était le bon moment pour créer une entreprise et valoriser ces savoir-faire au service de la filière trufficole.

Quel a été le parcours pour créer votre start-up ?

Notre projet de création d’entreprise a été à la fois approuvé par notre hiérarchie et par les professionnels de la trufficulture car il répondait à un besoin qu’ils avaient clairement exprimé. Nous avons été ensuite « incubés » pendant 7 mois en 2019 à l’Incubateur Lorrain, ce qui a permis de mâturer le projet, à la fois dans l’élaboration de l’offre de service, mais aussi dans le développement des innovations car il a fallu entre autres trouver le partenaire industriel pour développer le boitier de mesure du potentiel hydrique. Et en octobre 2019, WeTruf est née ! 

Quels sont vos prochains projets ?

Nous avons deux projets de recherche et développement en cours concernant nos deux licences. Le premier est de développer une deuxième version du boîtier de mesure du potentiel hydrique du sol qui permettra de lire les données en temps réel, de les consulter à distance, d’enregistrer les données et de les visualiser sur une application. Nous travaillons également à améliorer la portabilité du kit de diagnostic moléculaire afin de le rendre encore plus rapide et facile d’utilisation. Enfin, nous explorons cette année la voie du « e-learning » via un programme de 13 modules de formation en ligne, traitant à la fois des sujets scientifiques et techniques se rapportant à la truffe et la trufficulture.

De belles innovations en perspectives, In truffles we trust !