[3 questions à] Catherine Flauder : "Tiques : s'informer, se protéger", une expo accessible

 
Publié le 12/05/2020 - Mis à jour le 10/05/2023
support de l'exposition avec vidéo LSF

L’exposition Tiques : s’informer, se protéger, a été pensée comme accessible dès sa conception. Catherine Flauder, chargée de projets culture scientifique au sein de la Direction de la Vie Universitaire et de la Culture, en charge de la production de cette exposition, évoque avec nous la mise en application concrète de cette accessibilité à travers une visite guidée en Langue des Signes Française (LSF) qui a eu lieu à la Faculté de Pharmacie le 17 décembre 2019.

Comment se sont mises en place les visites guidées en LSF ?

Pour la visite guidée à la Faculté de Pharmacie, nous avons recruté un traducteur LSF.

Après avoir accueilli le public, j’ai laissé la parole à Sandrine Capizzi, maître de conférences en parasitologie, qui a contribué à la conception de l’exposition. Pour nous, ce type de visite était une première, le traducteur nous a donné quelques conseils : ralentir légèrement le débit de parole pour qu’il ait le temps de signer, prendre un temps de pose si nous souhaitons montrer un objet ou une illustration. Le plus déstabilisant, en tout cas au début de la visite, est de parler à un auditoire qui ne nous regarde pas. Paradoxalement, moins le public nous « regarde » parler, plus il est intéressé.

L’exposition propose en permanence 5 vidéos traduites en LSF. Elles ont été réalisées spécialement pour les personnes pratiquant la langue des signes. La traduction est faite par une personne sourde et les illustrations de l’exposition sont présentées en même temps que la traduction. Un sous-titrage et une voix off complètent les vidéos. Ces médias fonctionnent aussi sans l’exposition, nous les avons donc mis en ligne sur la chaîne youtube de l’Université de Lorraine.

Quel public a été accueilli ?

Nous avons reçu un public extérieur à l’université.

J’ai travaillé avec Yves Cardellini, le référent handicap de l’université, qui m’a orientée vers une enseignante sur le campus Lettres et Sciences Humaines, Stéphanie Lignon, qui a mis en place des projets LSF avec ses étudiants et avait un réseau de contacts, et également avec la Vice-Présidente Etudiante Clémence Didier, qui a transmis l’information aux associations étudiantes, afin de cibler aux mieux les personnes concernées par le dispositif LSF.

Le public a pu prendre le temps d’observer l’exposition après la visite guidée. Ils bénéficient du même niveau d’autonomie qu’un public valide et peuvent visiter l’exposition sans guide, notamment grâce aux vidéos LSF et aux supports accessibles.

 

Quel a été le retour du public ?

J’ai eu des retours très positifs, le public était très intéressé et la mise en accessibilité fonctionne bien !

L’exposition possède également des objets tactiles et des supports en braille pour les personnes atteintes de déficience visuelle et l’ensemble du mobilier est adapté aux personnes atteintes de handicap moteur.

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photo d'illustration et photo 3 de la galerie : (c) L'oeil créatif