[Covid-19] Johan, étudiant en 3e année à la faculté d’odontologie et sapeur-pompier volontaire

 
Publié le 22/04/2020 - Mis à jour le 11/05/2023
johan, étudiant en odontologie et sapeur pompier

Johan est étudiant en 3e année à la faculté d’odontologie de Lorraine et depuis maintenant presque 6 ans, il est sapeur-pompier volontaire dans sa localité d’origine en Moselle. A l’annonce du confinement, il a décidé de rejoindre le domicile familial et prêter main forte à sa caserne.

Il nous en dit plus sur ses missions de sapeur-pompier et comment il vit le confinement.

Peux-tu nous indiquer où es-tu mobilisé et depuis combien de temps ?

Je suis mobilisé au sein de la caserne de Puttelange-aux-Lacs, en Moselle. Après plusieurs années en tant que jeune sapeur-pompier (JSP), j’ai débuté mon activité opérationnelle lors de l’été 2014, c’est-à-dire depuis bientôt 6 ans.

Quelles sont tes missions ? Sont-elles différentes depuis la pandémie et le confinement ?

Les missions des sapeurs-pompiers sont multiples mais la plus grande partie de nos activités concernent le secours à la personne (malaises, accidents de la route, accidents domestiques, détresses vitales, rixes, etc). Nous intervenons également sur les incendies et d’autres missions plus particulières comme par exemple les inondations, les pollutions de l’environnement ou encore les interventions animalières.

Depuis la pandémie et le confinement, notre manière de travailler a quelque peu évolué. Le port du masque et de lunettes de protection est bien-sûr devenu systématique en intervention (la barbe est d’ailleurs désormais proscrite pour une meilleure étanchéité) et la présence des personnels est réduite au minimum afin de réduire les risques de contamination.  Les protocoles que nous devons suivre lorsque nous nous rendons dans les centres hospitaliers avec des victimes sont également bien plus complexes et rigoureux.

Les missions, quant à elles, ont évidemment été impactées par le confinement : on dénombre moins d’accidents routiers et plus d’accidents domestiques entre autres. Nous intervenons régulièrement sur des victimes présentant des symptômes du COVID-19.

Pourquoi as-tu souhaité devenir pompier volontaire ?

C’est une histoire de famille ! Mon père, ma grande sœur et mon petit frère sont également sapeurs-pompiers volontaires. Lorsque j’étais plus jeune, je voyais très régulièrement mon père partir en intervention. C’est son dévouement qui m’a donné l’envie de suivre ses traces.

Qu’est-ce que cette activité t’apporte ?

C’est une activité qui m’apporte beaucoup ! J’y ai appris les gestes de premiers secours qui peuvent servir dans la vie de tous les jours mais aussi la cohésion et le travail d’équipe qui demandent une certaine rigueur. La diversité de nos missions est passionnante et me permet de m’enrichir dans tous les domaines… mais aussi de maintenir une condition physique me permettant d’être opérationnel dans toutes les situations.

Sur un plan plus personnel, je trouve très gratifiant de me rendre disponible pour porter secours aux personnes qui sont dans la détresse et de me sentir utile pour les autres. Cela m’a forgé une certaine maturité.

Plus personnellement, comment vis-tu le confinement ?

Dès l’annonce de la fermeture de la faculté, j’ai décidé de retourner chez mes parents afin de vivre ce confinement en famille. Je suis, ainsi, suffisamment proche de ma caserne pour pouvoir me rendre disponible quotidiennement lors de gardes les journées, ou d’astreintes les nuits et les week-ends.

A côté de cet engagement, je continue évidemment de préparer les examens à distance qui sont prévus dans les semaines à venir et participe aux quizz organisés par certains de mes enseignants sur les réseaux sociaux.

Les incertitudes concernant les modalités et les dates d’examen sont, comme pour beaucoup d’étudiants, particulièrement angoissantes. Je croise les doigts pour que mon accès à Internet ne se montre pas défaillant lors des partiels en ligne…

De plus, le virus est omniprésent autour de moi et de mes proches qui sont pour certains durement touchés… Cela rend la période particulièrement difficile à vivre.

J’attends donc avec impatience un retour à la normale pour retrouver toute ma famille et tous mes amis. En attendant, je respecte rigoureusement les gestes barrières et les mesures de confinement, tout en me remettant à la guitare et au sport.