[8 mars] Portrait de Johanna Noël, chercheuse à l'IRENEE

 
Publié le 18/03/2020 - Mis à jour le 5/05/2023

À l’occasion du 8 mars, journée internationale pour les droits des femmes, l’Université de Lorraine vous propose de découvrir une sélection de celles qui travaillent au quotidien pour la recherche. Zoom sur Johanna Noël, chercheuse au laboratoire IRÉNÉE.

Quel a été votre parcours ?

Johanna Noël : "Mon parcours est relativement classique : après l'obtention d'un Bac ES, je me suis orientée vers la Faculté de droit, d'Économie et de Gestion (DEA) de Metz pour y découvrir le droit. J'ai tout de suite été séduite par le droit constitutionnel qui permet en particulier de comprendre l'organisation de l'Etat et la place du citoyen face à l'Etat. Dès ma deuxième année de licence, j'ai senti une fibre enseignante et me suis proposée pour devenir tuteur à la faculté de droit. Arrivée en Master II, j'ai poursuivi mes études à la Faculté de Droit, Sciences Économiques et de Gestion (DSEG) de Nancy et j'ai terminé major du Master II droit public interne et international. Pendant ce master, j'ai eu la chance de réaliser un mémoire de recherche en théorie du droit sur "la théorie réaliste de l'interprétation : la pensée de Michel Troper". Ce mémoire a confirmé mon envie de réaliser une thèse au croisement de la théorie du droit et du droit constitutionnel, et donc de m'investir dans un projet sur plusieurs années ; mon sujet de thèse : "La césure interprétative entre le juge et la doctrine à la lumière de l'expérience constitutionnelle française". Lors de mes années de doctorat, j'ai également été chargée de Travaux Dirigés  ; à travers cette expérience, j'ai compris que j'avais sincèrement envie d'entreprendre une carrière d'enseignant-chercheur. Cet objectif s'est concrétisé en septembre 2019 où j'ai été recrutée comme Maître de conférences à l'IAE de Nancy."
 

Sur quelle thématique travaillez-vous et quelles en sont les applications ?

Johanna Noël : "Je travaille sur de nombreuses thématiques relatives au droit public (droit constitutionnel, théorie du droit, droit de la fonction publique). Mes recherches principales traitent de l'interprétation juridique, mais aussi la justice, en particulier la justice constitutionnelle. La question du féminisme m'intéresse également : à ce titre, j'ai co-dirigé un ouvrage sur cette thématique afin de déterminer les liens entre féminisme(s) et droit public. L'objectif étant dans un premier temps de montrer comment le droit pouvait être à la fois un outil d'émancipation, mais aussi un frein pour les droits des femmes."
 

Quel conseil donneriez-vous à des jeunes filles qui souhaiteraient s'engager vers la recherche ?

Johanna Noël : "Je donnerais aux jeunes filles les mêmes conseils qu'aux jeunes garçons, car il faut aujourd'hui dépasser les conseils "genrés" : la recherche est un monde exigeant dans lequel il faut s'investir pleinement pour espérer réussir. Il faut accepter les échecs, et redoubler d'efforts, de patience, et de rigueur pour mener à bien une thèse. La thèse est une expérience qui - sur le plan scientifique, mais aussi sur le plan humain - nous transcende et nous fait découvrir des forces insoupçonnées. Si l'enseignement vous tente, si la recherche vous interpelle, foncez, car la recherche juridique a toujours besoin de nouveaux regards, de nouvelles idées."