Industrie du Futur : parce qu’une image vaut mieux qu’un long discours...

 
Publié le 20/06/2019

La diversité des appellations - industrie connectée, industrie 4.0, industrie intelligente, industrie du futur, avec à chaque fois la possibilité de remplacer industrie par usine, par entreprise voire par ferme, banque …, rien que pour les versions francophones - le montre clairement : il règne un certain flou autour de ce concept ! Pourtant, chacune de ces appellations apporte une pierre à l’édifice, traçant les contours d’une notion bien plus complexe qu’il n’y paraît parfois.

Une industrie connectée, mais pas seulement

Bien évidemment, l’enjeu le plus évident est celui de la digitalisation, et du déploiement, dans les usines, d’objets connectés. Mais, dès que l’on a dit cela, on sent bien que se contenter de la « connexion » est bien trop superficiel. Car pourquoi veut-on connecter l’usine, la ligne de production, l’îlot ? Bien évidemment pour améliorer le pilotage de l’ensemble, et optimiser l’efficience du process. Avec, pour conséquence évidente, dans la théorie, l’optimisation de la relation client, des bénéfices, de la rentabilité…

Parler d’industrie connectée, c’est donc avoir une vision très « techno » de la question, en concentrant l’intérêt sur la révolution numérique en cours.

Industrie 4.0 : une vision historique

Popularisée avec le web, passé progressivement du 1.0 au 2.0 puis au 3.0, on parle également d’industrie 4.0, faisant ainsi référence à la fois au web – et donc à la dimension numérique du sujet –, mais également à l’idée d’une quatrième révolution industrielle.

La première révolution industrielle, au XVIIIe siècle, a été marquée par le développement de la production mécanique, grâce au charbon et à la machine à vapeur. La deuxième, au XIXe siècle, a vu l’émergence d’une production de masse rendue possible par l’électricité. La troisième, au milieu du XXe siècle, se caractérise par l’automatisation de la production, avec automates et premiers robots. Désormais, avec la digitalisation des process, c’est une quatrième révolution industrielle qui est en cours.

Mais cette façon de considérer les choses centre encore le regard sur la dimension technologique, et notamment numérique, de l’évolution en cours, ce qui reste réducteur.

Industrie intelligente : une formulation qui prête à confusion

Traduction imparfaite de l’anglais smart, l’idée de mettre de l’intelligence dans les process fait évidemment référence à la connexion entre les divers échelons et services de l’entreprise, ce qui enrichit le spectre technologique. En effet, l’idée d’usine intelligente permet d’amener dans la boucle les aspects liés à l’intégration des relations clients et fournisseurs (chaîne de valeur, production collaborative…), ainsi que la dimension sociale et managériale induite (conduite du changement, qualité de vie au travail...).

Plus large, ce point de vue souffre pourtant de l’ambiguïté du terme « intelligence », qui est fortement connoté en français, et amène donc à des interprétations erronées. Ceci explique sans doute que ce terme soit moins employé.

Mais alors, l’industrie du futur, c’est quoi ?

Une manière intéressante de considérer cette thématique est celle proposée par le Centre technique des industries mécaniques (CETIM), qui propose une représentation circulaire des divers enjeux, sujets, axes de travail qui font partie intégrante de l’industrie du futur. On retrouve six grands domaines, dont certains sont essentiellement orientés « techno » – usines, lignes et îlots connectés, pilotés et optimisés ; objets connectés et internet industriel ; technologies de production avancées –, mais en intégrant également des dimensions traditionnellement déportée de l’usine – relations clients/fournisseurs intégrées ; nouveaux modèles économiques et sociétaux ; l’homme au travail, organisation et management innovants.

En cohérence à cette vision CETIM, nous nous sommes autorisés à proposer à l’UL, la définition suivante pour l’Industrie du futur :

L’Industrie du Futur est une révolution industrielle/culturelle, basée sur les technologies innovantes digitales et l’excellence de l’Homme pour révéler le potentiel de transformation et d’amélioration de la performance de l’industrie afin de répondre aux transitions écologique, énergétique, sociétale … et aux défis d’adaptabilité et de réduction des coûts …

… rendant crédible l’hypothèse de réindustrialisation de la France (et donc du Grand-Est)

> retrouvez la représentation interactive sur le site du CETIM : http://dataviz.referentiel-idf.org/fr/CetimDataVizWeb.html