Un timbre-poste bientôt édité pour commémorer l’œuvre de deux grands pédagogues, Elise et Célestin Freinet.
Un timbre-poste va être bientôt édité pour commémorer l’œuvre de deux grands pédagogues, Elise et Célestin Freinet. A l’origine de cette initiative, Denis Morin, Maître de Conférences à l’Université de Lorraine, formateur à l’ESPE de Lorraine et responsable du Secteur Formation-Recherche à l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne.
Elise et Célestin Freinet
Elise et Célestin Freinet ont fait considérablement évoluer les pratiques pédagogiques dès le début du XXe siècle. Encore aujourd’hui leur approche de l’enseignement et de la formation est toujours plus que jamais d’actualité. Célestin Freinet naît en 1896 dans les Alpes-Maritimes à Gars. Après une formation à l’École normale de Nice, blessé pendant la Grande Guerre, il devient ensuite instituteur dans le village du Bar-sur-Loup. Élise, son épouse, est, elle aussi institutrice. Elle possède une sensibilité artistique qui favorisera la pratique de l’art enfantin. Ils vont faire œuvre commune comme pacifistes et ils s’engageront politiquement et syndicalement. En 1935, victimes d’une cabale à Saint-Paul, ils créent l’école Freinet de Vence. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Freinet est interné dans les camps. Il participera à la Résistance.
Élise et Célestin Freinet ont travaillé toute leur vie à la construction d’un mouvement militant d’éducation populaire toujours très actif aujourd’hui dans l’école publique en France et présent dans de nombreux pays du monde entier. Des éditions témoignent des écrits toujours renouvelés de ce mouvement, telles que les collections documentaires BT (Bibliothèque de travail), BTJ (Bibliothèque de travail junior) ou la revue du Nouvel Éducateur. C’est à partir de l’expression libre des enfants que la « méthode naturelle » de Freinet fait vivre une pédagogie fondée sur le tâtonnement expérimental de l’élève et la coopération. Freinet avait introduit l’imprimerie à l’école pour permettre aux enfants de publier leurs textes libres dans le journal scolaire, support de la correspondance avec d’autres classes. Freinet visait l’émancipation dans une société plus humaine et plus juste. Le cours comme la classe coopérative sont avant tout des espaces de vies, de projets, d’actions qui donnent sens à la personne et structurent les cognitions. Une pédagogie du tâtonnement expérimental, de la libre expression, de l’ouverture au monde découle d’une pratique de vie collective et non l’inverse car elle prend sens dans la construction du sujet social découlant de la coopération.
Loin d’être une utopie la pédagogie coopérative est une réalité, preuve en est ces classes et ces enseignants qui mettent en pratique et témoignent, échangent au sein des différents mouvements pédagogiques, une réalité certes méconnue sur notre territoire mais parfaitement développée ailleurs dans certains pays européens comme la Finlande souvent pris pour exemple dans le monde de l’enseignement et par l’institution elle-même.
La coopération désigne l’activité par laquelle se reconstruit sans cesse la répartition des places et des tâches, afin de maintenir effectif le principe d’égalité dans les formes changeantes de l’activité commune, individuelle et collective. Dans ces cours ou ces classes, la démocratie directe, l’expression plurielle, la confiance mutuelle, l’autonomie de la personne font partie intégrante du projet pédagogique. La citoyenneté se pratique au quotidien dans l’espace éducatif. Penser qu’elle appartient au champ réservé de l’expérimentation ou de l’éducation alternative revient à cautionner les différentiations d’autonomie entre ceux qui savent/ceux qui doivent apprendre avant d’agir. Cette pratique coopérative, qui dans son exercice n’exclut personne, fait de la coopération elle-même une valeur, cherchant à se prolonger bien au-delà des frontières de la communauté coopérative, et à se généraliser en une culture émancipatrice. L’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne, ICEM – Pédagogie Freinet, le mouvement Freinet de l’Ecole moderne, continue de porter aujourd’hui les mêmes valeurs d’ouverture, de coopération et d’émancipation. Il rassemble des enseignants tous niveaux confondus, de l’Ecole Primaire à l’Université. Ces praticiens sont engagés dans une réflexion et surtout dans la mise en pratique d’une pédagogie active, coopérative sur leur lieu de travail.
L’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne rassemble de plus en plus d’enseignants chercheurs engagés dans des pratiques pédagogiques novatrices en étroite coopération avec leurs homologues à l’échelle internationale. Un colloque international doit se tenir en 2019 à Bordeaux qui regroupera des praticiens chercheurs coopératifs issus de tous les continents.
Association nationale complémentaire de l'Enseignement public l’ICEM, mouvement pédagogique, est agréé par le Ministère de l’Education Nationale
CARACTERISTIQUE DU TIMBRE
Création : Frédérique VERNILLET
Impression : Héliogravure
Format du timbre : 40.85 x 30 mm
Tirage : 500 010 exemplaires
Valeur faciale : 0,95 €
Mentions obligatoires : Création et mise en page Frédérique Vernillet d’après photographie Association « Amis de Freinet », ICEM (Institut Coopératif de l’Ecole Moderne – Pédagogie Freinet).
Le timbre sera vendu en avant-première les vendredi 12 et samedi 13 octobre 2018 à :
- VENCE (06) - Villa Alexandrine, 9 h a 12 h et de 14 h a 17 h, 36 rue du 8 mai 1945, 06140 Vence
- PARIS (75) - Le Carre d’Encre, de 10 h a 17 h, 13 bis rue des Mathurins, 75009 Paris.
A partir du 15 octobre 2018, il sera vendu dans certains bureaux de poste, à la boutique "Le Carré d’Encre", au Musée de La Poste, 21 avenue du Maine, 75015 Paris, par abonnement ou par correspondance à Phil@poste Service Clients Z.I Avenue Benoît Frachon, BP 10106 Boulazac, 24051 PERIGUEUX CEDEX 09 et sur le site Internet ww.laposte.fr/boutique
Maryline GUILET
maryline.guilet@laposte.fr
Tél. 01 41 87 42 33 * 06 32 77 39 65