D’un point de vue budgétaire, notre époque se caractérise par la réduction des dépenses publiques en vue de maîtriser la dette des administrations et de respecter nos engagements européens.
L’Union économique et monétaire du Traité de Maastricht de 1992, le 6-Pack de 2011, le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de la zone euro de 2012 ou bien le 2-Pack de 2013 représentent les principaux piliers de ce nouveau cadre des budgets publics nationaux. La démultiplication des normes financières publiques de fond de niveau supra-législatif entraîne un glissement vers un nouvel ordre financier se singularisant par une discipline budgétaire toujours plus contraignante.
La Constitution financière perd alors sa dimension traditionnelle exclusivement procédurale pour tendre vers un contenu plus substantiel. Elle vise à rendre le pilotage de la zone euro plus automatique et mieux prévisible. S’apparentant à un fédéralisme économique et post-politique, elle tend à limiter davantage les tentations dépensières des gouvernements en remplaçant en partie les choix parlementaires par des règles permanentes en matière de finances publiques.
Ce renforcement des règles budgétaires aux dépens des choix électoraux s’analyse en réalité comme un déficit démocratique montrant la nécessité d’un authentique gouvernement économique européen.C’est pourquoi plusieurs propositions, certaines émanant d’États membres ou d’institutions européennes, préconisent l’instauration d’un Ministre européen des finances gérant un budget d’investissement de la zone euro et responsable devant une représentation parlementaire.
Ces évolutions doteraient enfin la zone euro d'une politique budgétaire conjoncturelle contra-cyclique et centralisée capable d'amortir les chocs asymétriques, de compenser les effets néfastes des politiques nationales de réduction des déficits, voire de rapprocher les compétitivités économiques nationales.
À cet égard, le Conseil européen des 28-29 juin 2018 a déçu ceux qui espéraient un renouveau institutionnel de la zone euro ou une refondation de l’intégration européenne. Une telle réforme de l’actuelle gouvernance de la zone euro représenterait en tout cas un saut fédéral, souvent redouté par les opinions publiques. Une importante partie de la souveraineté budgétaire nationale serait en effet transférée au niveau européen".
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