La conférence a pour titre : "Variations climatiques depuis la fin du Pliocène, révélées par la Géologie et l'Histoire".
Elle sera donnée par Monsieur Christian PAUTROT, agrégé de Sciences Naturelles, géologue et archéologue, académicien de l'ALS en section "Sciences de la terre et de l'univers"
Résumé :
Il est de notoriété publique que la température moyenne du globe croît lentement depuis un siècle, entraînant diverses conséquences pour le moins inquiétantes pour l’humanité. Divers moyens d’investigation ont permis de reconstituer l’évolution climatique au cours des deux derniers millions d’années. Parmi ces moyens, la paléontologie et notamment la palynologie, la pédologie, la géomorphologie, l’étude des variations du niveau marin, l’analyse isotopique des glaces et des sédiments marins, celle de la teneur en CO2 des glaces et enfin, le dépouillement des archives écrites ont permis de reconstituer l’évolution du climat depuis le Pliocène récent. Il est maintenant évident que les périodes froides que nous avons subies lors des glaciations ne constituent pas la norme et que la terre a été le plus souvent beaucoup plus chaude qu’actuellement. Parmi les facteurs responsables de l’état du climat, les considérations astronomiques, l’albédo et l’effet de serre sont les plus importants et l’observation de leurs variations récentes montre que l’action anthropique, bien qu’indéniable, est relativement négligeable par rapport aux variations naturelles. L’homme a seulement réussi à accélérer le réchauffement climatique par augmentation de l’effet de serre. Depuis la fin de la dernière glaciation, il y a environ 10 000 ans, nous sommes entrés dans une période interglaciaire, la température augmente et le niveau des océans remonte. Les données géologiques montrent qu’un interglaciaire dure en moyenne une vingtaine de milliers d’années. Les variations précitées pourraient donc se prolonger durant encore au moins une dizaine de milliers d’années, et l’on devrait retrouver les conditions qui régnaient lors des précédents interglaciaires, soit, 4 à 5°C de plus et un niveau marin plus haut d’une dizaine de mètres. Si la prise de conscience récente de l’état lamentable dans lequel notre mode de vie consumériste a mis l’atmosphère et l’hydrosphère constitue les prémices d’une réaction salutaire pour la qualité de l’environnement, il apparaît certain que l’homme, soi-disant tout puissant ne pourra en aucune manière modifier l’évolution géologique du climat à l’aube d’une période interglaciaire. Tout au plus, une modification des comportements et une régulation de la démographie, corollaire d’une éducation bien pensée, pourront-elles amener un répit à l’inéluctable dégradation de la planète mais sans doute pas à une inversion du réchauffement climatique soumis à des rétroactions amplificatrices qui ne dépendent que des lois de la physique.