Mardi 23 janvier 2018, le hall de l’Hôpital Virtuel de Lorraine, situé sur le futur Campus Santé à Brabois, a accueilli la cérémonie d’inauguration de ce centre d’excellence de simulation pour la formation et la recherche en santé et en sport.
Ils sont venus nombreux pour témoigner de l’importance de l’Hôpital Virtuel de Lorraine sur la dynamique du territoire et l’enjeu des questions de santé. Accueillis par le doyen de la Faculté de Médecine, Marc Braun, un des initiateurs clé de ce centre, Pierre Mutzenhardt, président de l’Université de Lorraine, Thierry Conroy, directeur général de l’Institut de Cancérologie de Lorraine, Bernard Dupont, directeur général du CHRU de Nancy, Laurent Hénart, président du conseil de surveillance du CHRU de Nancy, Stéphane Hablot, maire de Vandœuvre-lès-Nancy, André Rossinot, président de la Métropole du Grand Nancy, Mathieu Klein, président du Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle, François Werner, vice-président de la Région Grand Est, Laurent Garcia, député de Meurthe-et-Moselle, et Muriel Vidalenc, directrice générale déléguée ouest de l’ARS Grand Est se sont succédés à la tribune.
Les participants ont ensuite pu visiter les nouveaux locaux du CUESIM (Centre universitaire d’enseignement par simulation) et du CESU (Centre d’enseignement des soins d’urgence), qui rejoignent ainsi l’Ecole de chirurgie dans le bâtiment D du futur campus santé, et qui accueillera prochainement la Pharmacie à Usage Interne (PUI).
Programme innovant pour la formation et la recherche destiné aux professionnels de la santé, pensé et réalisé par le collegium Santé qui réunit les facultés de médecine, d’odontologie, de pharmacie et des sciences du sport, l’Hôpital Virtuel de Lorraine offre une diversité d’actions que nous présente Béatrice Faivre, directrice du collegium Santé.
Comment est née l'idée de créer l'Hôpital Virtuel de Lorraine ?
Depuis la création du CUESIM en 2009 et de l’Ecole de Chirurgie en 2005, la formation des professionnels de santé par simulation est non seulement devenue possible, mais aussi une évidence à la Faculté de Médecine.
La création de l’Université de Lorraine en 2012 a permis le regroupement des Facultés de Médecine, d’Odontologie, de Pharmacie et des Sciences du sport au sein du Collegium Santé, dont l’une des missions est de favoriser le développement de projets transversaux pour un intérêt commun. La même année, la Haute autorité de santé (HAS) publie la recommandation « Jamais la première fois sur le patient ». Sous le couvert du collegium, un projet FEDER « Hôpital virtuel et centres associés » pour 2014-2020 est déposé auprès de la région avec comme objectifs de faire développer, par chacune des facultés du collégium, des structures de simulation à des fins de formations et/ou de recherche à destination des étudiants en médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie ou en soins infirmiers, etc., mais également à destination des professionnels de santé en exercice pour un apprentissage et/ou une amélioration des pratiques sans danger pour les patients.
Ce support financier conséquent permet au CUESIM et à l’Ecole de chirurgie de la faculté de médecine, et à la faculté d’odontologie, de développer une offre de formations par la simulation toujours plus large ainsi que des axes de recherche de pointes. La faculté de Pharmacie, quant à elle, développe pour les pharmaciens hospitaliers une Pharmacie à Usage Intérieur virtuelle (PUI) pour l’apprentissage, entre autres, des bonnes pratiques de préparations pharmaceutiques hospitalières, et pour les audioprothésistes, une plateforme de simulation auditive. La faculté des sciences du sport développe une plateforme de recherche, MéMoSim’s, hébergée par le CHRU pour la prévention des risques de chutes chez des patients en perte de mobilité (personnes âgées, accidentées ou atteintes de la maladie de Parkinson).
Petit à petit, la création de l’Hôpital Virtuel de Lorraine devient une évidence. Il ne s’agit plus de proposer une offre de services disparates, mais de développer un parcours de soins complet pour le patient. C’est l’ambition d’aller encore plus loin en créant un hôpital complet avec la volonté d’y installer aussi des secteurs de soins avec des lits, une plateforme de simulation de gestions des risques infectieux, et de nombreux autres secteurs. Tout cela est possible grâce à un décloisonnement des formations en santé, le partage des savoirs, l’implication des chercheurs en ingénierie, etc.
Qui en sont les principaux acteurs ?
Ils sont nombreux. Ce sont :
- les facultés du collégium-santé : les facultés de Médecine, d’Odontologie, de Pharmacie et des sciences du sport, avec leurs enseignants, leurs chercheurs, leurs professionnels de santé ;
- les équipes numériques, audiovisuelles et des partenariats de l’Université de Lorraine : rien n’aurait été possible sans leur aide précieuse. Que ce soient les équipes de la direction du numérique ou les services techniques des facultés, de nombreux services de l’université ont répondu présent à nos nombreuses sollicitations ;
- les partenaires hospitaliers, avec le CHRU et l’Institut de Cancérologie de Lorraine ;
- des collègues d’autres collégiums attachés à nombreux pôles de recherche comme BMS, AM2I, M4 ;
- les partenaires industriels impliqués dans les structures de formations ou dans les axes de recherche.
Quelle est l'importance de la simulation dans l'apprentissage des métiers de la santé et du sport ?
Elle est indiscutablement essentielle, car elle doit à la fois assurer la sécurité du patient, l’acquisition d’automatismes et l’acquisition de compétences. Elle permet la formation de futurs professionnels de santé plus confiants car plus sûrs de leurs compétences. Si on liste quelques points sans prétention à l'exhaustivité :
- Acquisition des automatismes : la simulation permet aux étudiants d’acquérir sans stress, de manière ludique, par la répétition des gestes ou de certains dialogues, des automatismes pour une prise en charge de qualité des patients, sans risque pour celui-ci. Les automatismes acquis, le soignant peut focaliser son énergie à une prise en charge plus personnalisée du patient, à une approche plus humaniste.
- Acquisition des compétences et du savoir : la mise en situation clinique permet à l’étudiant d’être acteur de sa formation, tant pratique que cognitive, et d’acquérir des compétences de raisonnement, techniques et comportementales avant d’aborder un vrai patient.
- Auto-évaluation des pratiques et analyses des besoins : l’utilisation de la vidéo lors des mises en situation, de serious game ou de simulateurs virtuels permet à l’étudiant ou au professionnel de santé d’avoir un regard plus critique et objectif sur sa pratique, de s’auto-évaluer et d’accepter plus facilement ses domaines de perfectionnement.
- Savoir manager une équipe et gérer les conflits : la vidéo permet également de former au management d’équipe, de comprendre les conflits et de les gérer, voire les régler…
- Formations personnalisées et sécurisées : les outils et plateformes de simulation permettent une formation plus autonome, au rythme de chacun. Ils permettent à l’étudiant de se former lui aussi en toute sécurité, par exemple lors de la manipulation de produits toxiques.
Quelles sont les actions de l'Hôpital virtuel dans le domaine de la recherche ?
- En recherche médicale : l’Hôpital Virtuel de Lorraine est impliqué dans différents axes dans le domaine cardiovasculaire, ORL, en chirurgie digestives, etc., en prévention des risques de chutes chez les personnes, pour le développement de nouvelles thérapeutiques ou techniques chirurgicales.
- En recherche et développement : il est le siège, par exemple, d’expertise de nouveaux dispositifs médicaux en recherche et développement grâce aux partenariats des personnels hospitalo--universitaires avec les industriels
- En recherche pédagogique : il incite au développement de nouveaux outils de simulation pédagogique.
Quels sont les objectifs de développement de l'Hôpital Virtuel de Lorraine ?
Bien entendu, l’inauguration de cette structure n'est pas un aboutissement qui resterait figé. De nouveaux secteurs et de nouveaux projets de simulations sont en développement. De même, la création de cursus de formation unique en France comme, en robotique chirurgicale par exemple, nous permet et nous permettra une reconnaissance nationale et internationale. Enfin, l’Hôpital Virtuel de Lorraine doit être le fer de lance de l’exportation et de la généralisation de ces nouvelles pédagogies par la simulation. Et il doit permettre également de prévoir les métiers de demain et donc de proposer de nouveaux cursus de formation, et ainsi participer au développement socio-économique de notre région.
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