Colloque organisé par le centre Écritures (EA 3943) de l'Université de Lorraine, l'Université Lyon 2, l'UMR 5189 HiSoMA, et l'Institut universitaire de France
Puisque la mythographie constitue un domaine particulier de la transmission des savoirs profanes en Occident, il est d'autant plus intéressant d'étudier la tradition mythographique dans l'Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, période charnière pour ce sujet, en raison notamment de la christianisation de la société, de l'évolution du système scolaire et de l'éloignement des sources grecques.
L'objectif de la présente rencontre est d'étudier la spécificité de cette période de transition, décisive pour notre connaissance de la mythographie antique, à travers les concepts de circulation du matériau mythologique et de transformation des héritages successifs. Les analyses mettront à l'honneur les problématiques suivantes :
- la circulation des mythes dans sa matérialité et sa diversité formelle : l'histoire des textes ; les échanges entre les différents genres véhiculant la mythographie (recueils, résumés, manuels, commentaires scolaires, scolies marginales, etc.) ; l'influence des remaniements formels sur le contenu ;
- la circulation comme transmission d'un contenu et facteur de son évolution ; de fait, le mythe est un contenu avant d'être un texte, et laisse ainsi un espace à la dynamique des réécritures éventuelles, des modifications plus ou moins volontaires et conscientes ; il pose aussi la question du point d'origine, repérable ou non, et d'étapes de la transmission ;
- la circulation comme réception : elle peut s'accompagner d'un regard et d'un jugement susceptibles d'entraîner à leur tour des modifications de contenus ou de méthodes exégétiques ; elle trahit également les mutations du paysage intellectuel et de l'univers de croyance pendant la période étudiée.
Dans tous les cas, la notion de circulation est d'abord comprise ici comme impliquant un différentiel et une comparaison entre auteurs, entre œuvres, entre époques, ou au sein d'un même mythe.
