Conférence : ΛΑΥΡΙΟ - Les mines d'argent de la Cité d'Athènes

 
Date(s): 
Jeudi 18 mai 2017 - 17:30 - 19:30
Lieu(x): 
Université de Lorraine - IUT Metz
Amphi A
Metz
ΛΑΥΡΙΟ  -  LAURION LES MINES D’ARGENT DE LA CITE D’ATHENES  - Conférence

ΛΑΥΡΙΟ  -  LAURION

LES MINES D’ARGENT DE LA CITE D’ATHENES

Une équipe d’archéologues spécialisés en archéologie minière a entrepris de percer les mystères des mines d’argent de la Cité d’Athènes. Une expédition et une aventure scientifique hors du temps qui révèlent des techniques exceptionnelles, uniques dans le monde antique, tout comme l’ingéniosité de leurs concepteurs.

Conférence de Denis MORIN, Archéologue, Maître de Conférences et Directeur de Recherche à l’Université de Lorraine - Jeudi 18 Mai – 17h30 Amphi A - IUT – METZ 

Aux Ve et IVe siècles avant J.-C., la cité d’Athènes réalisa d’immenses profits grâce à l’exploitation des mines métalliques du Laurion, une région métallifère de 120 km2 qui s’étend au sud-est de l’Attique. Il présente un potentiel de travaux miniers exceptionnels qui comptent parmi les plus importants du monde antique. Les mines du Laurion ont constitué le plus important centre minier de la Grèce antique aux IVe et Ve siècle av. JC et l’un des fondements de la puissance d’Athènes.  

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, une compagnie minière française, la Compagnie Française des Mines du Laurion, y a exploité trois concessions dont la superficie totale était de 3171 ha. Elle fut alors l’exploitation de calamines (minerais de zinc) la plus importante du monde, tant pour la quantité produite que pour la qualité et la richesse des minerais. Ces travaux ont laissé des vestiges considérables en surface. Les travaux des ingénieurs des Mines évoquaient déjà la présence d'ouvrages souterrains anciens d'une ampleur considérable.

En surface, les vestiges miniers, minéralurgiques et métallurgiques antiques s'étendent sur plusieurs dizaines d'hectares. Quelques vestiges superficiels ont été fouillés – agglomérations (Thorikos), installations techniques (laveries...). Les réseaux souterrains, oubliés, n’avaient jamais fait l'objet d'investigations à cause des problèmes d'accessibilité : verticales d’envergure, exiguïté des réseaux, difficultés de progression, danger lié à la présence de gaz. Après des siècles d’abandon, plusieurs missions composées de chercheurs de l’Institut de Géologie de Grèce (IGME), du CNRS et de l’Université de Lorraine spécialisés en archéologie minière ont entrepris de percer les mystères de ces mines d’argent en réalisant l’exploration des puits et galeries

Taillés dans les marbres de l’Attique, les puits ont été réalisés à l’aplomb de gisements situés à plus de 110m de profondeur au-delà du niveau de la mer. La mise en œuvre d’une telle entreprise relève d’un processus technique incomparable et d’une stratégie délibérée à l’origine d’une parfaite maîtrise technologique et territoriale. Ces travaux d’avant-garde dont certains mis en œuvre dès le IIIe millénaire avant notre ère sur les rives de la mer Egée présentent un potentiel de travaux miniers exceptionnels qui comptent parmi les plus importants et les plus sophistiqués du monde Antique.