La notion de savoir « expérientiel » en santé vient questionner la « nature » et les limites de ce qu'il convient d'appeler « savoir » dans le domaine de la santé.
Les études privilégiées dans le cadre de ce colloque porteront sur le processus de construction de cette forme de savoir sur l'ensemble du parcours vécu des patients et de leur famille, à travers la mise en récit de leurs expériences pathologiques. Les formes de savoir élaborées par les soignants qui accompagnent des patients souffrant d'affections longues et/ou de maladies chroniques seront elles aussi interrogées à l'aune de cette question de l'expérience. Un intérêt particulier sera porté aux témoignages, biographies de patients et/ou de soignants.
Il s'agira aussi d'analyser les zones d'articulation entre les différents savoirs en santé à l'intérieur de l'espace médicalisé, en observant comment patients et soignants élaborent des savoirs définis non plus nécessairement à travers les oppositions communes savoirs naïfs/savoirs experts ; savoirs profanes/savoirs scientifiques ; savoirs génériques/savoirs spécialisés. Dans quelle limite ces différentes catégories de savoirs sont-elles reconnues ? Par qui le sont-elles, et dans quelles circonstances ? Comment est défini le rôle des patients formateurs vis-à-vis des pairs, comment sont construits des référentiels de compétences ? Bref, dans quelle mesure participent-elles de l’émergence d'une forme singulière de modernité ou est-ce qu'au contraire leur cooptation à l'intérieur de l'espace médicalisé contribue à les couper de leurs fondements épistémologiques singuliers ?
Autant de questions qui seront abordées lors de ce colloque qui se veut ouvert aux chercheurs spécialistes ou intéressés par la question du dialogue entre savoirs, aux acteurs du secteur, ainsi qu'au grand public. Nous espérons faire de cet événement un lieu particulièrement stimulant d'échanges entre diverses perspectives scientifiques et traditions disciplinaires.