Nous avons interviewé Pauline Lett, professeur stagiaire à l’ESPE. Pauline pratique l’athlétisme depuis plus de 12 ans. Après avoir testé plusieurs disciplines, la jeune femme se concentre sur les épreuves de longueur et de haies. Pour sa dernière saison en tant qu’étudiante qui s’est fini en juillet dernier, elle arrive à la 6ème place en longueur et la 10ème sur les haies des championnats de France Élites (Lille, 10-12 juillet). Elle améliore cette année son record sur les haies avec 13s53.
Elle nous explique son parcours, son quotidien et sa passion.
Pourquoi avoir choisi ce sport ?
PL : Je pratique l’athlétisme depuis plus de 12 ans. J’ai testé différentes épreuves en athlétisme.
J’ai commencé par les épreuves combinées, cela consiste à réaliser 5 épreuves en salle sur un jour (pentathlon) et 7 épreuves en été sur deux jours.(heptathlon).
Les épreuves du pentathlon sont le 60m haies, la hauteur, le poids, la longueur et le 800m. Pour l’heptathlon, c’est le 100mh, la hauteur, le poids et le 200m pour la première journée, puis la longueur, le javelot et le 800m pour finir. J’ai eu 4 sélections en équipe de France (2 fois en jeune et 2 fois en senior). Ce fut de très belles expériences à la fois sportive et humaine.
Pourquoi avez-vous choisi la Lorraine pour vous entraîner et suivre vos études ? D'ailleurs dans quel sens avez-vous fait votre choix le sport ou les études en premier ?
PL :Dans un premier temps, j’ai choisi mes études. J’hésitais entre une école de commerce et la faculté de sport (STAPS). Pour pouvoir continuer à pratiquer mon sport dans les meilleures conditions, j’ai choisi STAPS. De plus, cette formation était présente en Lorraine, je pouvais donc rester parmi mes proches et dans une structure d’entrainement connue. Ce qui n’aurait pas été le cas avec l’école de commerce que je visais.
A quoi ressemble votre journée type ?
PL : La journée, je participais à mes cours à la faculté et le soir à partir de 18h, j’allais m’entrainer au stade.
Ce qui était un peu compliqué sur Nancy, lors de ma première année, c’est que je m’entrainais au CREPS qui se situe à l’opposé de STAPS, j’avais donc pour quasiment 1h de trajet en tram pour aller à mon lieu d’entrainement puis je devais retrouver par la suite à mon appartement. Je perdais énormément de temps dans les transports.
Pour ma seconde année universitaire, j’ai changé de lieu d’entrainement et j’ai fais l’acquisition d’une voiture pour me faciliter la vie. J’avais beaucoup moins de fatigue au quotidien.
C’est quoi être un sportif de haut niveau aujourd’hui ?
PL : Il faut savoir s’investir à 100% dans son activité, peu importe qu’ils pleuvent, qu’on soit fatiguée etc…Il faut également très bien gérer son hygiène de vie quotidienne, en terme de repas, de sortie et temps. D’autant plus lorsque l’on fait des études à côté.
Quelles valeurs/compétences vous apportent vos deux parcours ?
PL : Je me suis rendu compte que la gestion des examens, du stress était facilité par mon habitude de gestion des compétitions. On relativise plus facilement des échecs s’il y en a et on ne s’arrête pas sur une réussite, on cherche à toujours faire mieux. Je pense qu’à ce niveau, c’est les épreuves combinées qui m’ont énormément aidé, on devait toujours gérer l’enchainement des épreuves.
Je pense que mon double parcours, m’aide aussi à être plus persévérante, sérieuse et ordonnée.
Qu’est-ce qui est le plus difficile à gérer ?
PL : Le plus difficile à gérer, c’est la fatigue que l’on accumule. La période la plus difficile pour moi était le mois de décembre/ janvier. Il y a les examens et on finit la période foncière en athlétisme avant de commencer à alléger l’entrainement et les compétitions. En plus, on rajoute le peu de luminosité et le froid de l’hiver (m’entrainant dehors, cela augmente la fatigue physique et mentale).
Quels conseils donneriez-vous à un jeune sportif-étudiant ?
PL : Prendre dès le début de l’année, des habitudes de vie saines (pour ne pas être trop fatigué) et gérer intelligemment son temps pour réussir à jongler entre les études et le sport.
Quel est votre plus beau souvenir sportif de cette année ?
PL : Sans hésiter, lorsque j’ai battu mon record sur les haies. Lors de cette course, j’ai pu avoir des sensations que je n’avais pas encore eu et c’est vraiment ce que je recherche dans ma pratique sportive.
Ce sont ces moments-là, qui nous récompensent de tous les efforts que l’on a fournis durant l’année, qui nous donnent encore plus envie de continuer et de progresser encore.
Quels sont vos projets, vos perspectives sportives et professionnelles ?
PL : Mes projets professionnelles sont très simples, j’ai obtenu mon concours de professeur d’EPS, il y a deux ans, je vais donc continuer à enseigner et à prendre du plaisir à le faire.
Malgré le fait que j’aime mon travail, je vais peut être réduire mes horaires l’an prochain et passer à un mi-temps pour pouvoir m’entrainer dans de meilleures conditions et me donner les moyens de me qualifier à un grand championnat pour intégrer à nouveau l’équipe de France. Sinon après à ma carrière sportive, pour combler le vide, je vais certainement passer l’agrégation.
PALMARÈS DE PAULINE
- 10ème francaise au 100mH (été 2015) et 6ème en longueur
- 4 sélections internationales dont 2 en équipe de France A.
- Record de Lorraine du 50m haies (déc. 2014)
- 2ème sauteuse en longueur française derrière Eloyse Lesueur, championne d’Europe. (Saison 2014)
- 2ème performer lorraine tout temps au saut en longueur, 60m haies et heptathlon.
- 1 médaille en championnat de France Elite au saut en longueur. (Saison 2014)
- 7 médailles en championnat de France jeunes au saut en longueur et en pentathlon/ heptathlon.
- 3 médailles en championnat de France Universitaires sur les haies et 1 médaille en saut en longueur. (Fév. 2015)