Reprenant le flambeau de la première journée, qui s’était tenue en avril 2024 à Strasbourg, la deuxième journée du droit international économique "Le droit international économique comme discipline", organisée par l’IRENEE, a eu lieu à la Faculté de droit de Nancy, le vendredi 6 juin 2025.
L’objectif était à nouveau de créer un cadre propice aux échanges au sein de la doctrine francophone pour discuter des dynamiques qui travaillent le droit international économique, en lien avec ses transformations théoriques, normatives et pratiques. Il s’agissait cette année de réfléchir collectivement au droit international économique en tant que discipline, à ses spécificités réelles ou supposées, aux liens existants entre la matière et les personnes qui s’en revendiquent. Les interventions ont permis à un ensemble de chercheurs et de praticiens, exerçant en France et à l’étranger, se considérant comme des spécialistes ou des généralistes, de débattre des délimitations, des méthodes, ou encore de certaines déclinaisons du droit international économique. Certains mythes fondateurs développés par la doctrine ont été mis en lumière, de même que le travail constant d’ajustement dans l’enseignement et la recherche face à l’évolution des circonstances.
La première table ronde fut consacrée aux frontières disciplinaires du droit international économique. Elle a permis la rencontre des points de vue entre le fiscaliste internationaliste, l’arbitragiste commercialiste, et l’internationaliste publiciste. Elle a également conduit à la mise en relief de certaines représentations françaises tout comme du caractère évolutif des limites assignées à la discipline.
La deuxième table ronde s’est intéressée aux méthodes et particulièrement aux emprunts que fait déjà ou devrait sans doute faire davantage le droit international économique à la philosophie et à l’économie. Les points de rencontre avec les Relations internationales ont également été évoqués. L’objectif était d’ouvrir le débat sur les compétences et les langages du champ. Enfin, les spécificités de la méthode proprement juridique de l’interprétation, lorsqu’elle est mise en œuvre par le juge de l’OMC ou les tribunaux d’investissement, ont été discutées.
La troisième table ronde s’est plus spécifiquement concentrée sur le droit international des investissements, branche particulièrement dynamique au sein de la discipline. Les interventions ont permis d’interroger les conditions dans lesquelles cette branche a émergé, le discours environnant, de même que les logiques d’hybridation à l’œuvre entre droit privé et droit public. Cette deuxième journée confirme l’intérêt d’un espace de discussions régulières entre chercheurs francophones en vue de mieux cerner ce que le droit international économique fait, devient ou pourrait devenir.