[Interview] Nomination de Cristina Diego Pacheco à l’Instituto de Estudios Medievales y Renacentistas y de Humanidades Digitales

 
Publié le 4/06/2025
Cristina Diego Pacheco

Cristina Diego Pacheco est maîtresse de conférences à l’Université de Lorraine, chercheuse spécialisée dans la musique espagnole et membre de l'axe Diachronie de l'ATILF.

Comment avez-vous intégré l’IEMYRhd* ? Quelle sera votre mission ?

Cristina Diego Pacheco : Suite au vote du 24 janvier 2025 par la commission permanente du conseil de l’université de Salamanque, j’ai eu l’honneur d’être nommée à l’Institut IEMYRhd, où je vais désormais continuer à développer une partie de mes recherches autour de la pensée musicale et du vocabulaire musical de la Renaissance.

Pouvez-vous vous présenter ?

CDP : Suite à une formation musicale professionnalisante au Conservatoire ainsi qu’une formation universitaire en Histoire et en musicologie en Espagne, puis à la rédaction d’une thèse sur la musique espagnole de la Renaissance à la Sorbonne, j’ai été nommée maîtresse de Conférences à l’Université de Lorraine, où j’enseigne la musicologie depuis bientôt une vingtaine d’années. Mes enseignements à l’Université s’articulent autour de la musique « ancienne » (à savoir, le Moyen-Âge, la Renaissance et la période baroque) et mes recherches se concentrent plus particulièrement sur la musique espagnole de la Renaissance (compositeurs, répertoires, rapports entre musique et littérature, musiques urbaines). Or depuis longtemps je m’intéresse aussi au vocabulaire musical au moment de son développement dans les langues vernaculaires, c’est-à-dire à la Renaissance. C’est cette activité qui m’a amené à collaborer avec le laboratoire ATILF dont je fais désormais partie.

Quelle est l’activité de cet institut ?

CDP : Cet institut à rayonnement international a pour mission de développer la recherche culturelle autour du Moyen-Âge et de la Renaissance, avec une vocation particulière pour l’aire hispanophone. L’institut promeut, finance et développe des programmes de recherche autour de l’histoire de la langue, l’histoire de la littérature, l’histoire du livre et l’histoire culturelle et universitaire.

Quels sont vos projets au sein de cet institut ?

CDP :  Ma collaboration ponctuelle ou récurrente avec quelques-uns des membres de l’institut, notamment avec des spécialistes de linguistique historique et des musicologues, est probablement à l’origine de la proposition visant à m’y intégrer. En effet, je collabore régulièrement avec l’équipe de recherche autour de l’histoire de la théorie musicale en castillan et ponctuellement avec des linguistes de l’Institut travaillant sur les langues de spécialité en diachronie. Je compte donc continuer voire accentuer cette collaboration, notamment grâce aux financements offerts par l’institut.

Quelles perspectives partenariales avec l’ATILF s’ouvrent selon vous avec cette nomination ?

CDP : À l’IEMYRhd la question des langues de spécialité est un axe de recherche majeur, partagé avec des membres de l’axe de recherche Diachronie de l’ATILF, qui ont travaillé ou travaillent sur le vocabulaire de la médecine, de la botanique… Par ailleurs, une réflexion sur la formation de langues de spécialité est en cours au laboratoire, qui a donné lieu à une journée thématique transversale l’année dernière. En outre, j’ai accueilli la secrétaire de l’Institut dans le cadre d’une journée d’études que j’ai organisée autour des « mots de la musique ancienne » (mai 2024). Enfin, l’institut intègre deux dictionnaires de spécialité, le Dicter (Dictionnaire de la technique et de la science à la Renaissance) et le Teleme (Trésor lexicographique de la médecine) et à l’ATILF nous réfléchissons à l’élaboration d’un dictionnaire de spécialité (musique) intégré à l’équipe de lexicologie des réseaux lexicaux. Ma nomination au sein de l’institut ne fera qu’encourager et consolider -du moins je l’espère- les liens entre l’ATILF et l’IEMYRhd, étant donné les points de recherche communs entre les deux institutions.

Auriez-vous une citation ou musique ou référence musicale utilisée par vos soins à nous partager ?

CDP : J’aime beaucoup le répertoire musical de la Renaissance et il y a une phrase qui me touche beaucoup dans les versions du motet Versa est in luctum de trois compositeurs espagnols (Morales, Victoria et Lobo) : « nihil enim sunt dies mei » (« mes jours ne sont rien »). A chaque fois que j’écoute dans l’un de ces trois motets sublimes, je me dis qu’il faut toujours relativiser, surtout le stress et les tensions de la vie universitaire !

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>> Aller plus loin : Consulter le site de l’IEMYRhd

*Traduction en français de EMYRhd I Instituto de Estudios Medievales y Renacentistas y de Humanidades Digitales: Institut d’études médiévales et de la Renaissance et d’humanités digitales

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