Christine D’Hulster a 27 ans et a suivi la Classe Talents proposée à la faculté de droit, économie et administration de Metz. Elle revient sur son parcours ainsi que sur le dispositif "Classe Talents" qui lui a permis d’obtenir le concours des IRA.
Pouvez-vous vous présenter ?
Christine D’Hulster : Je suis diplômée de deux masters en droit civil ainsi qu’en droit de la responsabilité et de la réparation, obtenus à la faculté de Droit, Economie et Administration de Metz. Après mes études, j’ai d’abord exercé dans le secteur privé, notamment dans la vente d’énergie, avant de rejoindre la fonction publique. Aujourd’hui, je travaille à la préfecture du Bas-Rhin en tant que référente départementale hébergement. Mon parcours est assez atypique puisque, avant ce poste, je n’avais jamais travaillé dans l’administration. Rejoindre la fonction publique s’inscrivait toutefois dans la continuité de mon engagement citoyen, nourri par plusieurs expériences de bénévolat et une mission de service civique.
Comment avez-vous connu la classe talents ?
Christine D’Hulster : J’ai découvert la classe talents à une période de ma vie où je ressentais le besoin de redonner du sens à mon travail et de m’engager dans une voie plus en accord avec mes valeurs. C’est en échangeant avec le secrétaire général adjoint de l’IRA que j’ai été mise en relation avec d’anciens élèves du dispositif. Leurs témoignages m’ont donné envie d’en savoir plus, et c’est en explorant les ressources en ligne via les canaux officiels de l'Institut Régional d'Administration (IRA) et en assistant à des webinaires que j’ai pris la mesure de l’intérêt de ce dispositif.
Pourquoi avez-vous décidé d’intégrer la classe talents de Metz ?
Christine D’Hulster : J’ai souhaité intégrer la classe talents afin de mettre toutes les chances de mon côté pour rejoindre le service public en bénéficiant d’un accompagnement renforcé dans la préparation aux différents concours administratifs (Attaché de l’État, Inspecteur des finances publiques, Attaché territorial, Inspecteur des douanes). La classe talents propose une formation complète qui m’attirait particulièrement du fait de l’alliage intelligent entre enseignements théoriques et mises en situation concrètes. Le savoir-faire des professionnels, et les ressources documentaires mises à disposition, permettaient de s’entraîner dans les meilleures conditions. Et le stage constituait pour moi une opportunité de découvrir le fonctionnement interne de l’administration et de mieux comprendre les attentes du terrain.
Quelles étaient vos attentes en intégrant ce dispositif ? Ont-elles été satisfaites ?
Christine D’Hulster : Je souhaitais consolider mes compétences juridiques tout en développant une meilleure compréhension des politiques publiques et des réalités du terrain. Ces attentes ont été largement satisfaites grâce à la richesse des enseignements dispensés, à l’accompagnement pédagogique et aux visites organisées durant la classe talents (visite de l’École nationale des finances publiques (ENFIP), Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), Direction départementale des finances publiques (DDFIP), École nationale des douanes (END), etc.). J’espérais aussi progresser dans ma prise de parole et apprendre à mieux gérer mon stress, notamment à l’oral. Les mises en situation et les nombreux entraînements en conditions réelles d’examen m’ont permis de gagner en assurance et en efficacité.
Pouvez-vous nous dire comment se déroulait une semaine-type en Classe talents ?
Christine D’Hulster : Nous avions cours à l’IRA de Metz tous les lundis. Nous alternions cours théoriques (fondamentaux du droit administratif, droits et obligations des fonctionnaires), et séances de préparation aux épreuves écrites et orales. Le reste de la semaine était consacré aux cours de la licence en administration publique à la faculté de Droit, Economie et Administration de Metz, avec des enseignements complémentaires en finances publiques, institutions administratives ou droit constitutionnel. Même si ces cours étaient facultatifs, ils m’ont permis de garder un rythme régulier, de consolider les apprentissages et de rester dans un environnement de travail stimulant.
Certains cours vous ont-ils été particulièrement utiles dans la préparation des concours ? Et si oui, lesquels et pourquoi ?
Christine D’Hulster : Oui, en particulier les cours de méthodologie des épreuves écrites. Ils m’ont appris à structurer mes réponses, à faire preuve de rigueur dans mon analyse et à relier mes connaissances théoriques à des problématiques concrètes. Le cours de préparation à l'oral complété par le tutorat, assuré par d’anciens lauréats, a également été déterminant : leurs conseils pratiques, leur disponibilité et leurs retours personnalisés ont été d’une grande aide.
Comment avez-vous préparé le concours de l’IRA ?
Christine D’Hulster : J’ai commencé ma préparation dès le début de la formation en Classe Talents avec beaucoup de sérieux. Bien qu’on puisse concourir aux différents concours tout au long de l’année, j’avais pour objectif principal de réussir le concours des IRA afin d’intégrer le corps interministériel des attachés d'administration de l'État. Ce choix s’inscrivait dans ma volonté de construire une carrière dynamique, rythmée par la mobilité et l'exercice de missions diversifiées. Grâce aux enseignements dispensés, aux entraînements réguliers sur des sujets d’annales (note administrative, QCM), j’ai pu approfondir mes connaissances, affiner mes techniques de préparation et mieux comprendre les attentes du concours. Parallèlement, j’ai travaillé sur la gestion du stress et la maîtrise de l’oral, grâce aux nombreuses simulations orales. Cela m’a permis d'aborder le concours avec davantage de confiance et de sérénité. Je suis également restée attentive à l’actualité afin d’anticiper les thématiques susceptibles d’être abordées à l’oral. Mon parcours en droit a également été un atout pour les épreuves écrites, en particulier pour la note administrative et la note de synthèse, où les compétences d’analyse et de rédaction sont essentielles.
Pensez-vous que la Classe Talents vous a donné un avantage par rapport aux autres candidats ?
Christine D’Hulster : Oui, indéniablement. La classe Talents m’a permis de me familiariser avec les exigences des concours, de préparer efficacement la rédaction du dossier de reconnaissance des acquis de l'expérience professionnelle (RAEP), et surtout de m’entraîner à l’oral grâce à plusieurs simulations organisées directement dans les locaux de l’IRA. Les membres des jurys blancs ont suivi ma progression au fil des séances et leurs retours ont été extrêmement déterminants pour améliorer ma posture, affiner mon propos et prendre de la hauteur sur les mises en situation. Le soutien constant et la disponibilité des intervenants ont également constitué un atout majeur tout au long de la préparation.
Le stage dans une administration a-t-il renforcé votre motivation à intégrer la fonction publique ?
Christine D’Hulster : Je n’ai pas eu l’opportunité d’effectuer un stage, ayant intégré la formation de l’IRA en mars après avoir réussi le concours. En revanche, mes camarades m’ont partagé leurs expériences au sein de services comme les Directions Départementales des Finances Publiques (DDFIP), et tous m’ont confirmé que cela avait renforcé leur motivation à rejoindre la fonction publique, en leur offrant une meilleure compréhension des dynamiques internes propres à l’administration, et en les aidant à mieux appréhender les défis liés à l’aménagement du territoire et à la structuration des politiques publiques.
En quoi consiste votre travail actuel à la préfecture de Strasbourg ?
Christine D’Hulster : Je suis référente départementale hébergement. Mon rôle consiste à assurer le suivi quantitatif des dispositifs d’accueil pour les demandeurs d’asile afin de veiller à la fluidité du parc d’hébergement. Je coordonne le réseau des structures d’hébergement du département, en lien avec l’OFII, la DDETS et les associations gestionnaires. C’est un poste à forte dimension juridique puisque je rédige des mises en demeures, et le cas échéant, des référés mesures-utiles, que je plaide ensuite devant le Tribunal administratif de Strasbourg au nom du préfet. C’est un poste exigeant, à la fois technique et relationnel, qui demande rigueur, diplomatie et réactivité.
Comment imaginez-vous votre situation professionnelle dans un ou deux ans ?
Christine D’Hulster : À l'IRA, la durée idéale sur un premier poste est de 3 ans. Même si une mobilité anticipée est envisageable, il me paraît plus judicieux, en début de carrière, de prendre le temps de se constituer un socle solide de compétences avant d’envisager de changer de poste. Sur le long terme, je me projette dans un poste d’encadrement, idéalement adjointe cheffe de bureau dans un service juridique, où je pourrais mobiliser mes compétences juridiques tout en exerçant des fonctions managériales. Je souhaite également développer davantage mes connaissances en conduite du changement et en gestion de projets, des thématiques que j'ai pu approcher de manière concrète durant la formation à l'IRA, mais que je n’ai pas encore pleinement eu l’occasion d’explorer dans mon poste actuel. Mon objectif est de continuer à évoluer au plus près du terrain, en service déconcentré, avec des responsabilités élargies.
Recommanderiez-vous la classe talents aux personnes qui souhaitent intégrer la fonction publique ? Si oui, pourquoi ?
Christine D’Hulster : Oui, sans hésitation. C’est un dispositif exigeant, mais profondément enrichissant et formateur, tant sur le plan humain que professionnel. Il permet d’acquérir un socle solide de compétences, de gagner en confiance et de se constituer un réseau solide dans la sphère publique. Par ailleurs, les liens noués au sein de la classe ont été très forts et perdurent encore aujourd’hui.
Avez-vous des conseils à donner aux futurs candidats de la classe talents ?
Christine D’Hulster : Je leur conseillerais de poser beaucoup de questions, même celles qui peuvent sembler bêtes, de s’investir pleinement dès le début et surtout ne pas sous-estimer la valeur de son parcours. Toutes les expériences, même hors du champ administratif, sont riches d’enseignements, l’important est de rester curieux, persévérant et authentique. Enfin, bien que l’accompagnement pédagogique proposé par l'IRA soit un véritable atout, il est essentiel d'avoir un engagement personnel fort, de fournir un effort constant, de rester organisé, et surtout ouvert aux retours des intervenants et de son tuteur.
Les inscriptions pour la classe talents 2025 sont ouvertes jusqu'au 13 juin !
Pour vous inscrire ou pour en savoir plus sur le dispositif : consultez le site de l'institut Régional d'administration de Metz