À l'occasion de la Semaine Olympique et Paralympique, nous sommes partis à la rencontre d'Eléa Jouve, étudiante à l’Université de Lorraine et escrimeuse de haut niveau. Alliant avec brio ses études et sa passion pour l’escrime, Eléa incarne parfaitement l’esprit de la polyvalence et de la détermination. Dans cette interview, elle nous raconte son parcours unique, ses ambitions sportives et académiques, ainsi que les défis qu’elle doit relever pour concilier ces deux univers. Un témoignage inspirant sur la persévérance et l’équilibre, à l’image des athlètes étudiant·es qui redoublent d’efforts pour exceller sur tous les fronts.
Raconte nous ton parcours. Qu'est-ce que tu étudies à l'Université ?
Eléa : Je suis actuellement en troisième année de licence de mathématiques à Nancy. J’ai décidé d’aller dans la filière mathématiques appliquées car je souhaite poursuivre dans le Master ingénierie mathématiques des sciences des données proposé par l’Université de Lorraine. Je souhaite appliquer les mathématiques à des domaines concrets, et plus particulièrement à la santé, afin de contribuer à des avancées dans ce secteur.
Pourquoi as-tu choisi de pratiquer l’escrime ?
Eléa : Depuis que je suis née, j’ai baigné dans l’escrime grâce à mon papa, qui est aussi mon entraîneur. Il m’a transmis sa passion pour ce sport et c’est tout naturellement que j’ai suivi ses pas. L’escrime est devenue une partie de moi, et j’ai eu la chance de grandir avec cette discipline au quotidien. J'ai aussi choisi l'escrime car ce sport sollicite autant le mental que le physique. Il faut notamment être stratège pour s’adapter à chaque adversaire, mais aussi être rapide, précis et savoir gérer la pression.
Comment arrives-tu à jongler entre les entraînements, les compétitions et tes études ?
Eléa : Je vis à Nancy et je fais l’aller-retour en train jusqu’à Épinal pour m’entraîner 3 à 4 fois par semaine, en plus des compétitions presque chaque week-end. Sur une semaine classique, je m’entraîne de 10 à 12 heures. Mon emploi du temps est donc millimétré pour pouvoir assister à tous les cours. Ma faculté me permet de repasser les partiels lorsqu'une compétition arrive au même moment.
Quel impact la bourse de la Fondation ID+ Lorraine a-t-elle eu sur ton parcours ?
Eléa : La bourse de la Fondation ID+ Lorraine a été un soutien pour moi. Elle m’a apporté une aide, notamment pour l'achat d’équipements et pour financer une partie de mes déplacements aux Coupes du Monde à l’étranger. J’ai eu l’opportunité de participer à des Coupes du Monde avec l’équipe de France à Dubaï, au Maroc, en Géorgie, en Italie, en Espagne, en Turquie, par exemple. Le budget pour ces compétitions est très important.
Quels sont tes objectifs à court et à long terme, tant dans ton sport que dans tes études ?
Eléa : À court terme, je souhaite rester en équipe de France senior, qui se compose des 12 meilleures Françaises, et surtout être qualifiée aux championnats d’Europe des moins de 23 ans en avril prochain. Ayant validé mon premier semestre, je souhaite valider ma licence pour pouvoir accéder au master.
À long terme, j’espère pouvoir faire les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028, mais également trouver un métier qui me passionne dans le domaine de la biostatistique. Je souhaite combiner ma passion pour le sport avec une carrière professionnelle qui me permettra de m’épanouir dans un domaine scientifique.
Parle nous d’un événement qui t’a marquée dans ta carrière sportive.
Eléa : C’est très difficile de choisir un événement parmi des milliers de souvenirs, mais le plus récent est mon titre de vice-championne d’Europe U23 par équipe en juin dernier. C'était ma première médaille dans un grand championnat, et c'est un souvenir qui m’a marquée pour toujours. C'était un moment tellement intense et gratifiant, où l'effort collectif a payé. Tout au long de cette journée, nous avons éliminé des équipes redoutables. Ce souvenir nous appartient à nous quatre et nous lie à jamais, et c’est cela qui rend ce moment encore plus fort.
Ce résultat symbolise les heures d'entraînement, les moments de doute, mais aussi la fierté d'avoir atteint un objectif que je pensais parfois inaccessible.