L'Institut universitaire de France (en abrégé IUF) désigne un ensemble d'enseignants-chercheurs sélectionnés par un jury international pour la qualité exceptionnelle de leurs recherches, appelés membres, bénéficiant d'une décharge à hauteur de deux tiers de leurs charges d'enseignement, d'une prime et d'une dotation budgétaire. Il existe deux catégories de membres, les juniors et les seniors, auxquels s'ajoutent des membres invités qui sont des postes spécifiques destinés à l'invitation d'universitaires étrangers. Les membres seniors sont nommés pour cinq ans, renouvelable une fois, les membres juniors pour cinq ans non renouvelable. L'Institut universitaire de France est constitué administrativement comme un service du ministère chargé de l'Enseignement supérieur auprès duquel les enseignants-chercheurs qui en sont membres sont placés en délégation.
Quatre enseignants-chercheurs de l'UL ont été nommés, par arrêté du ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche du 30 avril 2015, membres de l'Institut universitaire de France à compter du 1er octobre 2015, pour une durée de 5 ans.
Les projets des nominés IUF juniors
Stéphanie Caharel, maître de conférences au Laboratoire de psychologie de l’interaction et des relations intersubjectives
Mon projet de recherche s’inscrit dans le domaine d’étude portant sur les mécanismes fonctionnels et neurophysiologiques impliqués dans la perception et la reconnaissance des visages.
Il s’articule autour de deux axes principaux.
- Le premier vise à clarifier la dynamique spatio-temporelle de la reconnaissance des visages au moyen de mesures électroencéphalographiques (EEG) obtenues au cours de stimulations visuelles périodiques rapides. Ces mesures seront recueillies chez des participants sains ainsi que chez des patients épileptiques pharmaco-résistants, candidats à une lobectomie du foyer épileptique. Ce foyer est, dans certains cas, localisé dans le lobe temporal et pourrait expliquer ou contribuer aux déficits de reconnaissance faciale observés avant et après chirurgie.
- Ainsi, un deuxième axe porte sur l’étude de marqueurs électrophysiologiques dans le but d'évaluer l'impact du traitement neurochirurgical sur les mécanismes cérébraux de reconnaissance des visages et améliorer le pronostic post-opératoire.
Claire Gaiani, maître de conférences au Laboratoire d’ingénierie des biomolécules
Ingénieurs et chercheurs sont actuellement en quête de systèmes alimentaires pour améliorer la santé. Une solution serait de structurer des poudres laitières permettant une meilleure stabilisation et disponibilité de composés bioactifs (vitamines, enzymes…) et/ou de bactéries (probiotiques). Le design de poudres laitières au LIBio a déjà prouvé par le passé son efficacité pour préserver les bactéries lors du procédé de fabrication et la conservation de l’aliment ainsi qu’un contrôle de leur libération dans le tractus gastro intestinal. Toutefois, la façon dont la bactérie interagit avec les composants laitiers n’a jamais été élucidée et permettrait d’améliorer les taux d’encapsulation ou de survie.
Mon projet est donc axé sur les thématiques suivantes :
- Caractérisation multi-échelle des microparticules laitières
- Interactions entre matrices laitières et bactéries probiotiques
- Liens procédé / structure / fonction des poudres contenant les bactéries probiotiques
L’objectif appliqué de ce projet est de développer de nouveaux aliments fonctionnels par incorporation de bactéries vectorisées dans des matrices d’origine laitière.
Les projets des nominés IUF seniors
Jean-Yves Marion, professeur au Laboratoire lorraine de recherches en informatique et ses applications
Le projet porte à la fois sur l’informatique fondamentale et sur la sécurité.
Sur un pan plus théorique de l'informatique, je travaille sur la complexité implicite des calculs ; je m'intéresse à ce qui est calculable lorsque les ressources de calcul sont limitées. L’objectif est de comprendre le lien entre le flot d’information dans un calcul et la complexité de ce dernier.
Je travaille également sur les virus informatiques et les programmes auto-modifiants. Il s’agit de développer des outils pour détecter et identifier des comportements malveillants comme ceux des virus, des botnets, etc. Mais également de définir des modèles inspirés de la virologie informatique dans lesquels les programmes et les machines se modifient et évoluent.
Roger Pouivet, professeur aux Archives Poincaré
L’épistémologie a été transformée avec la récente réintroduction de la question de vertus intellectuelles (ou épistémiques). L’épistémologie des vertus porte sur les qualités humaines garantissant nos croyances. Elle met à la fois l’accent sur les facultés fiables dans la production des croyances garanties et sur les dispositions indispensables à un individu ou une communauté pour accroître leurs chances d’atteindre la vérité.
Je m’efforce de contribuer à l’important travail qui a été fait dans le renouvellement de l’épistémologie contemporaine et j’évalue le rôle que l’épistémologie des vertus pourrait jouer dans l’anthropologie métaphysique, la philosophie de la religion, la théologie philosophique et la philosophie de l’art.
Ce projet sera mené à bien dans le cadre du Laboratoire d’Histoire des Sciences et de Philosophie - Archives Poincaré (UMR 7117), avec des partenaires internationaux permis lesquels : Saint Louis University (USA), Université Casimir Le Grand (Bydgoszcz, Pologne), Université de Louvain-la-Neuve (Belgique), Université de Gènes (Italie).