Transformer une vocation en un métier, témoignages des EAP sur leur entrée dans le métier d'enseignant (1/2)

 
Publié le 26/05/2015 - Mis à jour le 5/06/2015

Depuis quelques semaines, les étudiants  boursiers de l'académie de Nancy-Metz sont invités à candidater à la campagne 2015/16 de recrutement du dispositif des Emplois d'avenir Professeur (EAP).

Outil de persification sociale et d'aide à l'insertion professionnelle dans les métiers de l'enseignement, le dispositif permet à des étudiants inscrits en L2, L3 et M1, souhaitant devenir professeurs d'exercer pendant leurs études des fonctions d'appui éducatif rémunérées dans les écoles et les établissements scolaires publics et privés sous contrat.
En contrepartie les candidats s'engagent au terme de leur contrat à se présenter aux concours de l'enseignement organisés par l'Etat.

L'année dernière, ils étaient 140 à avoir répondu positivement à l'appel ... mais qu'ont-il tiré de cette expérience. Réponse tout de suite....
Louisane Archambe étudiante en licence d'histoire à Metz et Alexis Bernard, actuellement en troisième année de Licence Mathématiques à la Faculté des Sciences et Technologies reviennent sur cette expérience riche en émotion qui prend bientôt fin...

Honneur aux filles puisque nous commençons la semaine avec le témoignage de Louisane ...

Pourquoi avoir postuler au dispositif ?

LA :  J'ai postulé car je désirais m'engager vers l'enseignement et je souhaitais avoir une expérience réelle du métier afin de confirmer ou non mon projet.

Quels étaient vos craintes avant de vous engager dans l’aventure ?

LA : Je craignais d'avoir du mal a concilier les cours à l'université avec les heures de présence en établissement (12 heures par semaine) ou que mes résultats en soient négativement affectés.

Quel accueil avez-vous reçu dans vos établissements d’affectation ?

LA : L'accueil a été cordial et tout se passe plutôt bien même si il n'y a pas d'énorme complicité non plus. 

Quelles étaient vos missions sur le terrain ?

LA : Tout dépend de l'affectation et du tuteur mais en général la première année d'EAP en collège comme c'est mon cas consiste essentiellement en observation. Je participe sinon à quelques taches annexes (aides aux devoirs, aide à la correction de copies,...) et je passe dans les rangs aider les élèves lors des exercices en classe. 

Cette expérience confirme-t-elle votre vision du métier d’enseignant ?

LA : Cette expérience montre surtout que le métier d'enseignant est plus difficile qu'on ne pourrait l'imaginer et qu'il comporte de nombreuses difficultés (gestion des élèves en difficultés, adaptation du cours pour permettre a tous d'évoluer sans prendre du retard avec les programmes...).

Quel type de difficulté avez-vous rencontré durant votre contrat ?

LA : Comme je pouvais l'imaginer, la principale difficulté est de concilier les emplois du temps : il faut réussir à assurer ses heures de présence en établissement sans manquer trop de cours à l'université qui sont ensuite difficile à rattraper. Le rythme devient donc parfois très intense. Au sein de l'établissement ensuite il est parfois difficile d'intervenir réellement et efficacement faute de formation et d'expérience, même si notre tuteur est là pour nous enseigner quelques bases par la mise en pratique. 

Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui souhaite se lancer dans l'aventure ?

LA : Il faut bien réfléchir avant de postuler au dispositif EAP : se sent on capable de réussir à poursuivre ses études tout en loupant certaines heures de cours ? (c'est inévitable car les établissements ont des horaires d'ouvertures limitées auxquels il faut rajouter les temps de transport pour s'y rendre (45 minutes entre l'université et le collège pour moi). Il faut savoir réellement s'organiser et être motivé sur le long terme, il ne s'agit pas d'un "job étudiant" comme un autre mais d'un véritable engagement : il vous sera très probablement demander aussi de préparer des cours, des exercices ou des corrections chez vous en dehors de vos heures, il s'agit donc de travail supplémentaire à celui que vous impose vos enseignants universitaires. Le temps devient une denrée précieuse qu'il faut apprendre a vraiment bien géré. Si c'est un projet réfléchi et que l'on a conscience des inconvénients, alors il est très bénéfique.