La contingence des preuves et des résultats mathématiques ? Explorer les arguments en faveur des conceptions inévitabilistes versus contingentistes à propos des sciences formelles par comparaison avec les sciences de la nature

 
Publié le 14/02/2025

Philosophia Scientiae lance un appel à contributions pour un numéro spécial sur le thème suivant :

La contingence des preuves et des résultats mathématiques ?

Explorer les arguments en faveur des conceptions inévitabilistes versus contingentistes à propos des sciences formelles par comparaison avec les sciences de la nature

https://journals.openedition.org/philosophiascientiae/4519

Cahier thématique de Philosophia Scientiæ 31/1 (février 2027)

 

Editeurs invités :

Léna Soler (Univ. Lorraine, AHP, Nancy, France),

Andrew Arana (Univ. Lorraine, AHP, Nancy, France),

Sjoerd Zwart (Univ. Delft, Pays-Bas),

Bart van Kerkhove (Univ. Bruxelles, Belgique)

 

Date limite de soumission : 1er août 2025

Date de notification : 1er janvier 2026

Date limite de révision : 1er mars 2026

Version finale : 1er juin 2026

Adresses de soumission : lena.soler@univ-lorraine.fr, andrew.arana@univ-lorraine.fr, S.D.Zwart@tudelft.nl, bart.van.kerkhove@vub.be

 

1. Présentation

Ce numéro spécial vise à appliquer aux sciences formelles une question épistémologique importante mais encore sous-développée, jusqu’à présent primordialement appliquée aux sciences de la nature : la question de l’inévitabilité ou de la contingence des accomplissements scientifiques. En première approche, la question – formulée au niveau le plus général et en entendant « science » au sens le plus large du terme, incluant les mathématiques et la logique – peut s’énoncer comme suit : ce que nous assimilons à nos connaissances scientifiques les plus solidement établies était-il inévitable, c’est-à-dire nécessaire sous certaines conditions ? Ou bien tout ou partie de ce que nous tenons pour des accomplissements scientifiques valides – conclusions, théories, engagements ontologiques, données et démarches expérimentales, méthodes, preuves et théorèmes mathématiques, ou autres ‘résultats’ scientifiques – auraient-ils pu être significativement différents ? Le débat relatif à cette question met en jeu, à propos des accomplissements scientifiques tenus pour valides, deux positions antagonistes aujourd’hui communément nommées l’« inévitabilisme » (I) et le « contingentisme » (C). Pour faire bref, on peut parler du débat I/C.

 

Le débat I/C a été introduit en philosophie des sciences assez récemment en ces termes par Ian Hacking. Hacking [1999] a forgé les labels « inévitabilisme » et « contingentisme » et a érigé le débat I/C en question autonome – à distinguer soigneusement, en particulier, de la question du réalisme scientifique. Hacking [2000] a ensuite développé une caractérisation plus détaillée qui, à partir de là, a servi de référence à la plupart des penseurs qui se sont intéressés à la question I/C. Cette caractérisation intègre une formulation bien définie du problème général qui a presque toujours ensuite constitué le point de départ des contributeurs au débat I/C : « À supposer que les résultats R d’une investigation scientifique soient corrects, est-ce que toute investigation portant sur à peu près le même sujet, si elle est couronnée de succès, contiendrait au moins implicitement ou impliquerait les mêmes résultats ? ». [Hacking 2000] cerne en outre plusieurs difficultés intrinsèques associées à toute formulation similaire de problème, offrant ce-faisant un cadre théorique global pour aborder le problème I/C. Avant ces écrits de Hacking, le thème de la contingence dans les sciences n’était certes pas absent des méta-études philosophiques, sociologiques ou historiques à propos des sciences, mais au-delà des déclarations superficielles éparses, seuls quelques rares travaux avaient entrepris de défendre systématiquement une thèse contingentiste bien identifiée (e.g., [Collins 1981] ; [Cushing 1994] ; [Pickering 1984, 1995]). Dans le sillage des travaux précédents, et en particulier des propositions séminales de Hacking, d’autres méta-analystes des sciences ont exploré le problème I/C au cours des vingt-cinq dernières années. La vue d’ensemble la plus complète actuellement disponible, ainsi qu’une abondante bibliographie, se trouvent dans [Soler, Trizio & Pickering 2015].

 

Concernant la cible des discussions I/C dans la littérature spécialisée, la grande majorité des études pertinentes se limitent aux résultats des sciences empiriques. La physique est généralement en première ligne – notamment à travers le cas des théories physiques empiriquement équivalentes et mutuellement incompatibles. La biologie est progressivement devenue un autre domaine privilégié d’intérêt, tout particulièrement sous l’influence des écrits de Gregory Radick [2005, 2008]. D’autres disciplines empiriques ont aussi parfois été prises pour cible (par exemple la psychologie dans [Bitbol & Petitmengin 2015]). Mais les mathématiques et la logique, quant à elles, ont presque toujours été laissées à l’écart des discussions I/C.

 

Ces considérations motivent les questions centrales du numéro spécial : Y a-t-il quelque chose de spécial, à propos des mathématiques et de la logique, qui pourrait justifier de ne pas poser la question I/C à leur sujet ? Quand on pose effectivement la question I/C à leur sujet, trouve-t-on des différences vraiment significatives par rapport au cas des sciences de la nature ? Dans quelle mesure peut-on reproduire ou accommoder de manière fructueuse les types d’arguments, les types de stratégies pour traiter les difficultés, et les types de réponses qui ont été élaborés à propos des sciences empiriques ?

 

Pour expliquer pourquoi les sciences formelles sont presque toujours tenues à l’écart des débats I/C, certaines raisons peuvent être invoquées – bien qu’il reste à examiner si celles-ci peuvent s’identifier à des justifications philosophiquement acceptables. Quand on s’implique dans les discussions I/C, d’une manière générale quelle que soit la science examinée, on peut se convaincre toujours davantage de l’activité insidieuse, mais très puissante et très largement répandue, d’une sorte d’« instinct inévitabiliste » [Soler 2015a, b]. Au cœur de l’instinct inévitable, il y a la conviction profonde que les résultats scientifiques bien établis étaient essentiellement inévitables, autrement dit que ces résultats devaient tôt ou tard être obtenus par toute science couronnée de succès, ou plus prudemment, que des résultats incompatibles avec ceux qui ont été établis par notre science n’auraient pu être légitimement validés. L’instinct inévitabiliste à propos des résultats scientifiques aujourd’hui tenus pour valides s’avère extrêmement fort chez la plupart des individus, y compris chez de nombreux philosophes, mais comparativement, il tend à être encore plus fort à propos des résultats mathématiques et logiques qu’à propos des résultats physiques, biologiques, ou de tout autre résultat empirique. Le domaine logico-mathématique fonctionne, dans les manières communes de penser comme dans de nombreux écrits philosophiques, comme le « domaine de la nécessité » [Bloor 1991]. Corrélativement, l’idée que notre histoire des mathématiques (et de la logique) aurait pu tourner très différemment et aboutir à une mathématique alternative en partie incompatible avec la nôtre, ne vient pas facilement à l’esprit, et n’est a fortiori pas soumise à la discussion.

 

Quand on examine le contenu de nombreux débats épistémologiques actuels à travers le prisme du cadre I/C, la tendance générale qui se manifeste au sein de la philosophie des sciences (y compris des sciences formelles et de manière encore plus frappante dans leur cas), c’est que les engagements inévitables sont traités comme allant de soi, et probablement, ne sont souvent même pas identifiés ([Pickering 2015], [Soler 2024]). Cette tendance est particulièrement remarquable dans les débats relatifs au réalisme scientifique. Dans ces débats, les engagements inévitabilistes sont généralement présupposés, ne sont pas dissociés des revendications réalistes, et ne sont donc a fortiori pas discutés séparément. Cet état de choses est regrettable, compte tenu du fait qu’à l’examen, la plupart des affirmations réalistes comprennent des assertions inévitabilistes, alors que la réciproque n’est pas forcément le cas. Un avantage connexe de repenser le statut de la connaissance scientifique dans le cadre I/C soigneusement dissocié du cadre plus familier du réalisme/antiréalisme, c’est qu’on peut laisser de côté les aussi-problématiques-qu’inébranlables intuitions correspondantistes et s’affranchir des insurmontables difficultés associées aux attributions de vérité, et se retrouver alors avec une question comparativement plus simple, formulée en termes de l’unicité ou de la pluralité des options scientifiques légitimes au sein de l’histoire des sciences passée et présente. L’une des questions clé devient alors : quelle est la position la plus plausible ou la plus féconde sur le plan épistémologique, entre estimer qu’à chaque étape décisive de l’histoire des sciences mobilisant un ensemble de concurrentes scientifiques mutuellement conflictuelles, (i) il existe une unique option optimale qui devrait alors être inévitablement sélectionnée tandis que toutes ses rivales inférieures devraient être abandonnées, ou bien (ii) certaines autres concurrentes, y compris éventuellement des concurrentes incompatibles avec l’option effectivement sélectionnée dans l’histoire des sciences, auraient également pu constituer un choix légitime, de sorte que l’option effectivement sélectionnée dans l’histoire passée n’était pas inévitable mais contingente (même si pas illégitime pour autant) ?

 

Le fait que les engagements inévitabilistes ne soient pas examinés pour eux-mêmes dans de nombreux débats épistémologiques à propos des sciences empiriques et formelles n’est pas une situation philosophiquement satisfaisante. Sur fond de cette analyse, une question pivot du numéro spécial est : au-delà de l’instinct inévitabiliste, quels arguments peuvent être élaborés pour ou contre l’inévitabilité des preuves et des résultats mathématiques ? Les arguments correspondants doivent évidemment être développés dans le cadre d’une conceptualisation spécifique du problème I/C intégrant des définitions déterminées de l’inévitabilisme et du contingentisme. Des cadres conceptuels et des arguments diversifiés ont été proposés par un certain nombre de philosophes, d’historiens et de sociologues en relation avec les sciences empiriques (e.g., [Radick 2005], [Soler 2008a, b, 2015a, b, 2018], [Soler & Sankey 2008], [Martin 2013], [Allamel-Raffin & Gangloff 2015], [Kinzel 2015], [Soler, Trizio & Pickering 2015], [Kidd 2016]), mais très peu en relation avec les sciences formelles.

 

Un petit nombre d’exceptions frappantes peuvent cependant être mentionnées. Elles incluent quelques rares contributions pionnières remarquables qui ont défendu une position assimilable au contingentisme à propos des mathématiques et de la logique ([Wittgenstein 1956], [Bloor 1976, 1983, 1991, 1997]). David Bloor, en particulier, peut être crédité d’avoir fourni, dès les années 1970, un cadre conceptuel général, systématique et puissant, applicable à la fois aux sciences de la nature, aux mathématiques et à la logique, qui, bien que formulé premièrement dans l’idiome « social » plutôt que dans l’idiome « contingentiste », est directement reformulable dans les termes du débat I/C et s’avère d’une valeur inestimable pour aborder le problème I/C. Au sein des contributions plus récentes, on peut renvoyer notamment à [Corfield 2004], [Mancosu 2009], [Hacking 2014, 2015], [Salanskis 2015], [Van Bendegem 2015], ou [Pérez-Escobar, Rittsujberg & Sarikaya 2024]. Aujourd’hui, le domaine probablement le plus susceptible de s’engager dans le débat I/C à propos des mathématiques et de la logique correspond au domaine relativement nouveau de la « philosophie des pratiques mathématiques ». Les contributeurs de ce domaine ont en effet souvent remis en cause le statut presque universellement tenu pour spécial des mathématiques et de la logique (e.g., [Kerkhove & Comijn 2004]), et ont fréquemment été conduits à énoncer, ici et là ‘en passant’, des remarques qui ouvrent potentiellement la porte à une lecture contingentiste des mathématiques – même si ce qui se cache derrière la porte n’est généralement pas examiné de près.

 

Compte tenu du fait que les mathématiques et la logique sont intuitivement tenues pour ‘beaucoup moins sujettes’ à la contingence que les terrains empiriques, il semble philosophiquement important d’examiner les fondements de cette intuition en discutant si, et à quels égards, les questions, les arguments, les difficultés et les réponses constitutifs du débat I/C diffèrent significativement lorsqu’ils portent sur les sciences formelles plutôt que sur les sciences empiriques. Ce numéro spécial invite tous les méta-analystes des sciences à s’engager dans l’élaboration de cadres féconds et d’arguments I/C appliqués au cas des mathématiques et de la logique, en particulier dans une perspective comparative avec le cas des sciences empiriques, et en exploitant chaque fois que possible les ressources cognitives qui ont déjà été élaborées pour ces dernières.

Thèmes particulièrement recherchés

Ils comprennent les cinq thèmes (non indépendants et non exhaustifs) suivants.

  1.  Discuter la conception ‘contingentiste’, pionnière mais largement ignorée, élaborée par David Bloor à propos des mathématiques et de la logique... Ainsi que toute autre contribution pionnière directement pertinentes du point de vue du débat I/C appliqué aux sciences formelles.
  2.  Caractériser les stratégies argumentatives et les difficultés intrinsèques typiquement impliquées dans la défense d’une position I/C à propos des mathématiques et de la logique par comparaison avec la situation dans les sciences de la nature.
  3.  Explorer la question d’une mathématique (et d’une logique) alternatives : peut-on exhiber des candidates convaincantes, réelles ou contrefactuelles, de mathématiques alternatives ? Comment traiter les sévères difficultés qui surviennent dans les débats visant à décider si les candidates sont vraiment capables de faire fonction d’alternative ?
  4.  L’I/C de quoi, au sein des mathématiques (ou de la logique) ? Dans quelle mesure faut-il différencier les formulations, les arguments, les difficultés, et les positions, en fonction de l’espèce de cible mathématique (ou logique) prise pour objet ?
  5.  Quels enseignements de l’histoire des mathématiques (et de la logique) du point de vue de la question philosophique de la contingence/inévitabilité – et réciproquement ?

2. Critères thématiques d’acceptation

Avant tout processus de soumission à des rapporteurs, le contenu des articles sera considéré sur la base de deux critères. D’abord, chaque contribution devra contenir une discussion directement centrée sur la question I/C appliquée aux sciences formelles. Ensuite, les contributions constitutives du numéro spécial considérées toutes ensemble devraient idéalement aborder des aspects diversifiés et complémentaires de la problématique I/C appliquée aux sciences formelles. Si les sujets des articles reçus s’avéraient trop similaires, une sélection préliminaire pourrait être effectuée en vue de satisfaire à l’exigence de diversité et de complémentarité. Les auteurs intéressés peuvent interagir à l’avance avec les éditeurs invités à propos du sujet de leur contribution potentielle.

Les manuscrits doivent :

  •  être originaux et ne pas être en cours de soumission en vue d’une autre publication ;
  •  être rédigés en anglais ou en français ;
  •  être préparés pour une évaluation anonyme en double aveugle ;
  •  contenir un résumé en anglais (200-300 mots) avec un espace réservé pour un résumé supplémentaire en français, ou inversement ;
  •  être envoyés sous forme de fichier soit Word, soit Latex (dans la classe d’article standard avec un format de papier A4 et une police latin modern 12 pt, c’est-à-dire en utilisant \documentclass[a4paper,12pt]{article}), après avoir été mis aux normes stylistiques de Philosophia Scientiae telles que spécifiées dans les instructions aux auteurs (voir ci-dessous) ;
  • ne pas excéder 35 000 caractères espaces comprises ;
  • être envoyés avant le 1er août 2025, soit en word et PDF (si l’article a été préparé en word), soit en PDF (si l’article a été préparé en Latex), aux adresses courriels des éditeurs invités.

Pour plus de détails sur le format de l’article, notamment sur le style des citations et de la bibliographie, merci de consulter les instructions aux auteurs : http://philosophiascientiae.revues.org/452.

Bibliographie

Allamel-Raffin, Catherine, & Jean-Luc Gangloff. 2015. Some Remarks about the Definitions of Contingentism and Inevitabilism. In Soler et al. 2015, 99-116.

Bitbol, Michel, & Claire Petitmengin. 2015. The Science of Mind as It Could Have Been : About the Contingency of the (Quas Disappearance of Introspection in Psychology. In Soler et al. 2015, 285-316.

Bloor, David. 1976. Knowledge and Social Imagery. London : RKP.

Bloor, David. 1983. Wittgenstein : A social theory of knowledge. The Macmillan press ltd.
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Collins, Harry. 1981. The Role of the Core-set in Modern Science : Social Contingency with Methodological Property in Science. History of Science 19, no. 1, 6-19.

Corfield, David. 2004. Towards a Philosophy of Real Mathematics. Cambridge : Cambridge University Press.
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Cushing, James T. 1994. Quantum Mechanics : Historical Contingency and the Copenhagen Hegemony. Chicago : University of Chicago Press.

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Pérez-Escobar, J.A., Rittberg, C.J. and Sarikaya, D., 2024. Petrification in Contemporary Set Theory : The Multiverse and the Later Wittgenstein. KRITERION–Journal of Philosophy.

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Soler, Léna. 2015b. Why Contingentists Should Not Care about the Inevitabilist Demand to “Put-Up-or-Shut-Up” : A Dialogic reconstruction of the Argumentative Network. In Soler et al. 2015, 45-98.

Soler, Léna. 2018 (manuscrit non publié de l’Habilitation à Diriger des Recherches, consultable sur demande). La Science telle qu’elle aurait pu se faire ? Contingence ou inévitabilité des résultats de notre science, 1-597.

Soler, Léna. 2024. « La » nature de la science ? Réflexions sur les présupposés monistes et inévitabilistes inhérents aux conceptions et pratiques de la science dans notre monde. In Les multiples dimensions de l’Homme et de la connaissance, Questions épistémologiques, éducatives et culturelles, Laurence Maurines & José-Luis Wolfs (eds.), 57-85.

Soler, Léna & Howard Sankey (eds.). 2008. Are the Results of Our Science Contingent or Inevitable ? A Symposium Devoted to the Contingency Issue. Studies in History and Philosophy of Science, 39, 220-264.

Soler, Léna & Emiliano Trizio, Andrew Pickering (eds.). 2015. Science as it Could Have Been. Discussing the Contingency / Inevitability Problem, Pittsburgh : Pittsburgh University Press.

Van Bendegem, Jean Paul. 2015. Contingency in Mathematics : Two Case Studies, in Soler et al. 2015, 223-239.

Van Kerkhove, Bart, & Hans Comijn (2004). The importance of being externalist about mathematics – one more turn ? Philosophica 74,103-122.
DOI : 10.21825/philosophica.82219

 


 

Philosophia Scientiæ est une revue scientifique à comité de lecture qui publie des travaux en épistémologie, en histoire et en philosophie des sciences, et en philosophie analytique. Elle accueille notamment des études traitant des mathématiques, de la physique et de la logique, mais elle est ouverte aux travaux portant sur les autres disciplines scientifiques.

Elle est publiée aux éditions Kimé (Paris).

 

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