Si vous êtes enseignant et/ou chercheur, vous pouvez répondre à l'enquête en cliquant ici.
- Factuel - Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Stéphanie Mignot-Gérard, je suis sociologue des organisations. J’ai été formée au Centre de Sociologie des Organisations de Sciences Po. Après ma thèse de doctorat (en 2006) sur la gouvernance des universités en France, j’ai intégré en 2010 l’IAE Paris Est et l’Institut de Recherche en Gestion (IRG) à l’UPEC, comme maître de conférences en gestion. Pendant 10 ans, j’y ai monté et animé le Master Développement et Management des Universités qui préparait des étudiants en formation initiale et continue à exercer des fonctions d’encadrement dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche.
Depuis ma thèse, mes travaux de recherche portent sur les organisations universitaires, que j’ai étudiées à travers plusieurs thématiques : les transformations des modes de gouvernance des établissements, la relation complexe entre managérialisme et collégialité, l’impact de la performance sur les valeurs publiques dans l’université, les effets des classements sur les comportements des dirigeants universitaires, mais aussi plus récemment les stratégies des universités en matière de développement de la formation continue ou encore les trajectoires sociales et professionnelles des étudiants en apprentissage. Quelques-unes de mes publications récentes :
2024. La mission formation continue des universités. Des pratiques qui font stratégie ? Gestion et Management Public, 2/12 : 11-37 (avec C. Mariette et O. Meier)
2023. Kaleidoscopic collegiality and the use of performance research metrics. The case of French universities. Higher Education, 85: 887-918 (avec S. Sponem, C. Musselin, S. Chatelain-Ponroy)
2023. Face à la « professionnalisation ségrégative ». Les tactiques des apprentis de l’enseignement supérieur. Revue Française de Pédagogie, 215(2) : 109-122 (avec C. Perrin-Joly, F. Sarfati, N. Vezinat)
2019. Les (re)configurations de l’université française, Revue Française d’Administration Publique, 169 : 5-20 (avec R. Normand & P. Ravinet)
2018. Is Commitment to Performance-based Management Compatible with Commitment to University “Publicness”? Academics’ Values in French Universities. Organization Studies, 39(10), 1377–1401. (avec S. Chatelain-Ponroy, C. Musselin et S. Sponem)
- Factuel - En quoi consiste le projet « Higher Education Autonomy in Europe » ?
Ce projet d’envergure vise à saisir l’ampleur de la diffusion de pressions transnationales (managérialisme, marchandisation, économie de la connaissance…) dans les universités en Europe. Il s’agit notamment de s’intéresser aux effets de ces pressions exogènes sur l’autonomie professionnelle des universitaires, dans la conduite de leurs deux activités cœur de métier, la recherche et l’enseignement. Notre hypothèse de départ est la suivante : bien que certains auteurs, notamment issus du courant néo-institutionnaliste, affirment des tendances « isomorphiques » dans le champ de l’enseignement supérieur et de la recherche, nous formulons une hypothèse alternative qui est celle de la diversité des situations. En effet, et d’une part, chaque système d’ESR conserve une tradition « nationale », faite d’une configuration singulière entre l’État, la profession universitaire et les universités. D’autre part, du fait de la diversification mais aussi de la différenciation verticale croissante des établissements, nous émettons l’hypothèse que ces pressions transnationales sont plus ou moins intégrées ou tempérées au niveau de chaque université. Nous allons ainsi étudier 20 universités dans 5 pays (le Portugal, la Pologne, les Pays-Bas, la Finlande et la France) à travers un questionnaire adressé à l’ensemble de leurs personnels enseignants et ou chercheurs. Afin de compléter notre appréciation des différents contextes locaux, cette enquête quantitative est complétée par cinq entretiens semi-directifs dans chacune des vingt universités.
- Factuel - Comment envisagez-vous l’impact de ce projet pour l’Université de Lorraine et, au-delà, pour les politiques publiques en France et à l’international ?
Notre projet prévoit une large diffusion de notre recherche, et au premier chef auprès des établissements ayant accepté de participer à l’étude. L’université de Lorraine pourra ainsi bénéficier d’une mesure inédite de la perception de ses enseignants et chercheurs sur la stratégie de l’établissement, mais aussi sur la manière dont ceux-ci perçoivent les transformations de leur métier. La comparaison des réponses collectées à l’UL avec celles des autres établissements français et étrangers sera riche d’enseignements car elle permettra de positionner l’UL parmi 19 autres établissements sur des échelles mesurant le niveau de la « collégialité », de « l’influence de sa gouvernance », des « évolutions du travail académique », de « l’influence des parties prenantes externes » sur son fonctionnement et sa stratégie. Les résultats de cette recherche n’ont pas pour finalité une évaluation normative des pratiques en vigueur dans les universités mais à fournir un substrat scientifique apte à nourrir une discussion interne au sein des établissements étudiés.
Les réponses au questionnaire sont entièrement anonymes et seront utilisées à des fins scientifiques. La collecte et l’utilisation des données sont encadrées par un protocole conforme aux règles de la RGPD, validé conjointement par le comité d’éthique de l’université de Porto et par le Délégué à la Protection des Données de votre établissement. Vous pouvez poser vos éventuelles questions ou faire part de vos remarques en écrivant à enquete-autonomie-2024-contact@univ-lorraine.fr