Gladys Stoppani est avocate et chargée de cours dans différentes universités.
Cette année, elle est invitée à la Summer School « Law & Economics : modern issues » de la faculté de Droit, Economie et Administration de Metz. Elle donnera une conférence intitulée « Whistleblowing: Confidenciality versus anonymity in whistleblowing channels in the context of personal data protection”. Elle nous présente son parcours et nous partage ses conseils au sujet de la protection des données personnelles en ligne.
Elle est titulaire de plusieurs Masters dans divers domaines tels que la conformité et protection des données, la cyberdéfense et cybersécurité, le droit administratif et le droit fiscal.
Comme elle apprécie beaucoup l’échange de connaissances interdisciplinaires, elle est membre de diverses associations comme : WOCSA-Worldwide Open Cyber Security Association ; du CEFCYS-Cercle des Femmes de la Cybersécurité et de la Fédération des Tiers de Confiance du Numérique.
Pourriez-vous nous présenter votre parcours et votre recherche ?
Premièrement, je suis une citoyenne numérique face à un monde en constante évolution et, en plus4, je suis avocate. Spécialiste en nouvelles technologies.
Au sujet de ma recherche et mon travail, pendant les 20 premières années de ma carrière professionnelle, j'ai travaillé en droit public (principalement en droit administratif, fiscal et douanier), mais ensuite, comme j'ai toujours été intéressée par la technologie et les défis juridiques permanents qu'elle pose, j'ai décidé de me reconvertir et d'approfondir mes connaissances dans tout ce qui touche aux nouvelles technologies (IA, cybersécurité, cyberdéfense, metaverse, blockchain, cryptoassets, etc). Après tout cela, j'ai également fait 2 masters en Espagne, l'un en direction et gestion de conformité et l'autre en protection des données pour compléter ma formation et l'interconnecter avec tout le reste. J’ai également travaillé sur ces questions dans divers ministères et organes décentralisés du pouvoir exécutif national argentin, dans un cabinet d'avocats renommé et aussi pendant les dix années où j'ai travaillé comme conseillère de trois sénateurs à la Chambre nationale des sénateurs.
Bien que mes sujets de recherche soient liés à ces nouvelles technologies, j'analyse souvent les questions technologiques en utilisant ma formation en droit public, en conformité et en protection des données d'une manière transversale si je vois que la question étudiée le nécessite, car d'après mon expérience, elles sont souvent liées.
L'approche du cours que je vais donner à la Summer School "Law & Economics : Modern issues" en est un exemple.
Ce que je trouve le plus passionnant, et j’espère pouvoir transmettre dans le cours et dans cette interview, est que la révolution technologique est comme un arbre dont les branches touchent les différentes spécialisations du droit et, quel que soit le domaine du droit dans lequel nous travaillons apparaîtront des questions liées à la technologie que nous devrons connaître et analyser pour donner des réponses à nos clients.
Cela nous oblige, tant ceux qui sont déjà avocats que ceux qui étudient pour l’être, à nous former continuellement, car la technologie avance plus vite que le droit. C’est un défi, mais qui en vaut la peine, car il nous permet non seulement d’accompagner le changement, mais aussi d’y participer en tant qu’acteurs, grâce à notre travail comme juristes.
Vous allez donner une conférence intitulée « Confidenciality versus anonymity in whistleblowing channels in the context of personal data protection». Est-ce vous pouvez nous expliquer la différence entre la confidentialité et l’anonymat ?
L'anonymat est un concept qui a des implications dans différents domaines de la technologie et de la connaissance, il peut être défini comme une condition de non-identifiabilité dans laquelle aucun des détails de l'information spécifique fournie ne peut être retracé jusqu'à l'auteur de l'information.
Selon Marcun, Young et Kirner le véritable anonymat ne peut être atteint que si absolument personne ne peut identifier la source de la communication.
Il est important de faire la différence entre les concepts d'anonymat et de confidentialité, cette dernière faisant référence à la sauvegarde d'informations comprenant l'identité, lorsqu'elles sont connues ou reconnaissables au sein d'un espace limité et contrôlé.
Certaines personnes pensent souvent que la confidentialité garantit également l'anonymat, ce qui n'est pas le cas.
La confidentialité est utilisée lorsque l'identité d'une source peut être connue d'au moins une personne autorisée, mais que cette personne promet que l'identité de la source ne sera pas communiquée à une partie non autorisée.
Toutefois, étant donné que la source est identifiée par au moins une personne, il ne peut y avoir dans ce cas aucune attente en ce qui concerne l'anonymat de la source.
Toutefois, étant donné que la source est identifiée par au moins une personne, on ne peut pas s'attendre à ce que l'anonymat soit respecté dans ce cas, étant donné que, comme indiqué ci-dessus, L'anonymat ne peut être réalisé que s'il est impossible d'identifier la personne concernée.
Quels conseils pourriez-vous donner au grand public pour protéger les données personnelles ?
Les conseils que je donnerais au grand public pour protéger les données à caractère personnel sont les suivants :
1. Essayez de créer des mots de passe forts
2. Utiliser l'authentification multifactorielle
3. Évitez de vous connecter à des réseaux Wi-Fi publics.
4.Mettez régulièrement votre équipement à jour
5. Apprenez à utiliser un VPN pour surfer sur Internet
6.Évitez d'installer des applications d'origine douteuse
7.Veillez à naviguer sur des sites web vérifiés
8. Utilisez un gestionnaire de mots de passe
9. Oubliez l'enregistrement des mots de passe sur les appareils.
10. Installer un logiciel anti-malware
11.Ne partagez pas d'informations personnelles sur les réseaux sociaux
12.Effectuez des recherches sur les cyber-attaques les plus courantes.
Vous pouvez retrouver toutes les informations concernant la Summer School sur le site de la faculté.
