[JO 2024] Zoom sur l’histoire du football

 
Publié le 20/05/2024 - Mis à jour le 28/05/2024

Les Jeux Olympiques 2024 auront lieu à Paris du 26 juillet au 11 août. L'occasion de faire un focus sur la recherche et la formation réalisée à l’Université de Lorraine autour du sport. Cette semaine, rencontre avec Laurent Grün, professeur agrégé en STAPS rattaché au laboratoire d’histoire CRULH qui nous fait un tour d’horizon de l’histoire des JO avec un zoom sur l’histoire du football.

Pouvez-vous vous présenter ?

Laurent Grün : "Je m’appelle Laurent Grün et je suis professeur agrégé (à la retraite). J’ai enseigné en STAPS à Metz et mon laboratoire de rattachement est le laboratoire d’histoire CRULH. Je me suis très tôt intéressé à la pratique sportive en particulier le football. J’ai réalisé ma thèse sur l’histoire des entraîneurs de football en France. Côté formation, j’enseignais l’histoire des Jeux Olympiques. Des premiers JO qui datent de 1776 avant JC au projet de Pierre de Coubertin, qui a remis les JO à l’ère moderne en 1894 jusqu’à aujourd’hui, l’engouement reste inchangé. Les JO sont avant tout un partage de valeurs, un savoir-faire, du fair-play, l’égalité pour tous. Mais il y a aussi des dérives, des tricheries, du nationalisme, de la corruption. J’essaie de montrer les côtés positifs des JO qui subsistent tout en ayant conscience de la réalité du terrain."

Pourquoi le football est si fédérateur et à la fois moins populaire pendant les JO ?

Laurent Grün : "Le football est fédérateur pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les règles de ce sport sont relativement simples. Les règles du rugby ou du basket sont plus complexes. Ensuite parce que c’est un sport accessible qui parle à toutes les classes sociales. Dès la petite enfance, intégrer ce sport ne nécessite pas un investissement financier colossal. Enfin, le sentiment de fierté nationale, et d’union et de communion a connu son point d’orgue en 1998 quand la France a remporté la Coupe du Monde pour la première fois.

Mais le football n’est pas un sport médiatique pendant les JO. Ce sport est éclipsé au profit de l’athlétisme, de la natation. Le football a, en plus des JO, sa Coupe du Monde qui est également organisé tous les 4 ans."

Le football, l’égalité pour toutes et tous ou c’est juste une image ? Et les femmes dans le football ?

Laurent Grün : "A la fin du 19ème, les commerçants anglais aisés font des affaires dans les zones portuaires où ils implantent le football : Barcelone, Gênes, Amsterdam, Le Havre… Et rapidement, ils initient leurs homologues locaux à la pratique du football. Si les clubs sont d’abord réservés à une élite, de nombreux clubs vont être crée par des classes sociales plus modestes.

La place des femmes dans le milieu footballistique est meilleure aujourd’hui qu’il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui 200 000 femmes jouent au football en France ce qui est un beau chiffre. Mais si des efforts sont réalisés par la fédération, la réalité du terrain montre que les femmes sont souvent reléguées au second plan que ce soit pour la disponibilité du terrain ou les matchs masculins sont privilégies ou les centres de formation qui ne rémunèrent que les jeunes garçons alors que les filles ont le même volume horaire et les mêmes contraintes. Pour les femmes, les JO sont plus intéressants que pour les hommes car aux JO, ce sont les meilleures joueuses qui y vont. C’est le graal pour elles !"