Campagne de recrutement 2024 à l'Université de Lorraine : remarquable et qualitative

 
Publié le 12/12/2023 - Mis à jour le 14/12/2023
Myriam Doriat-Duban

La campagne de recrutement de 2024 à l'Université de Lorraine s'annonce remarquable, marquée par des publications de postes significatives et des changements qualitatifs majeurs. Avec 146 postes d'enseignement et de recherche ainsi que 91 postes BIATSS publiés, il s'agit de la plus importante campagne de recrutement de l'établissement depuis sa création. Interview avec Myriam Doriat-Duban, Première vice-présidente, vice-présidente du conseil d’administration de l’Université de Lorraine et vice-présidente en charge des ressources humaines du dialogue social et des conditions de travail qui révèle une approche caractérisée par un dialogue accru et des stratégies concertées entre les Pôles scientifiques et les Collegiums, l’ouverture de postes pour mieux répondre aux besoins, l’intégration complète des changements liés à la Loi de Programmation sur la Recherche (LPR), des repyramidages au-delà de ceux prévus par la LPR, une politique visant à accroître l'attractivité de l'université ou encore plus inclusive. Entretien.

Factuel : en quoi la campagne de 2024 peut-elle être qualifiée de remarquable ?

Myriam Doriat-Duban : la campagne de 2024 est remarquable à plus d’un titre. D’abord, d’un point de vue quantitatif, c’est la plus importante campagne portée par l’Université de Lorraine depuis sa création. En effet, 146 postes de personnel enseignant et enseignant-chercheur et 91 postes de personnel BIATSS seront publiés. Par rapport à 2023, c’est 24 postes de plus côté enseignement et recherche, et 10 côté BIATSS. C’est aussi le double, pour les personnels enseignants-chercheurs, de la campagne 2021 qui constituait le point bas.
D’un point de vue qualitatif, nous observons également davantage de dialogue entre les Pôles scientifiques et les Collegiums avec des stratégies innovantes et concertées lorsqu’existe un décalage entre la formation et la recherche ; mais aussi des transformations de postes d’un statut vers un autre, là encore, pour mieux répondre aux besoins. Tout cela est permis par une plus grande concertation mais aussi anticipation des campagnes, travaillées désormais dans une perspective de moyen terme.

Il s'agit de la plus importante campagne de recrutement de l'établissement depuis sa création

Myriam Doriat-Duban

Factuel : quelles sont les principales nouveautés de cette campagne ?

Myriam Doriat-Duban : pour la première fois cette année, nous avons travaillé la campagne dans sa globalité, c’est-à-dire en incluant dans nos réflexions les évolutions liées à la Loi de programmation sur la recherche (LPR) à savoir les repyramidages (Maîtres de conférences - MCF et Assistants ingénieurs - ASI) et les Chaires de professeur junior (CPJ). Ainsi, par exemple, l’établissement a permis des repyramidages de postes, à la fois sur les personnels enseignants-chercheurs et BIATSS, au-delà des dispositifs prévus dans le cadre de la LPR, notamment lorsque les viviers de candidatures possibles ne permettent pas de passer par ces dispositifs. L’objectif est ici de donner des perspectives aux agents mais aussi de mieux répondre à l’évolution de nos besoins.Nous avons également développé une politique visant à accroître notre attractivité et à attirer des profils reconnus pour leurs qualités scientifiques. Ainsi, pour la première fois, nous allons proposer d’ouvrir un poste de professeur au titre de l’article 46.4, c’est-à-dire réservé à des MCF actuellement membres de l’Institut universitaire de France (IUF).

Nous souhaitons aussi développer notre démarche d’intégration des docteurs en situation de handicap. En effet, le nombre de financements de thèse à destination des doctorants en situation de handicap a été accru. La prochaine étape est d’offrir des perspectives de carrière intéressantes à ces docteurs. L’établissement a donc décidé de constituer un vivier de postes pour pouvoir ouvrir des postes de MCF Bénéficiaire de l’obligation d’emploi (BOE) ; et cela dès 2024 avec l’ouverture d’un poste. J’ajoute que pour la première fois cette année, nous allons au-delà de notre cible d’emplois BOE puisque 13 postes seront publiés, la cible étant de 12.

Factuel : quels sont les points de vigilance qui subsistent ?

Myriam Doriat-Duban : nous avons plusieurs points de vigilance au-delà de nos inquiétudes récurrentes liées à la non compensation du Glissement vieillesse technicité (GVT) et à la compensation seulement partielle de mesures salariales décidées au niveau de l’État.Le premier point de vigilance porte sur la tendance observée d’un recul de l’emploi titulaire par rapport à l’emploi contractuel chez les personnels BIATSS. La voie principale pour dérouler une carrière à l’université doit rester le statut de fonctionnaire. L’emploi contractuel doit pouvoir se développer en lien quand il n'y a pas de support de fonctionnaire, notamment dans le cadre d’appels à projet. En revanche, la trajectoire des contractuels qui occupent des supports de titulaire doit être celle de la titularisation par concours.Un deuxième point de vigilance concerne la filière des personnels de l'Administration de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur (AENES). En concertation avec les organisations syndicales, nous avons débuté une expérimentation qui vise à la fois à protéger l’AENES en ouvrant davantage de concours, et à privilégier l’emploi titulaire en permettant la transformation limitée et raisonnée de poste d’AENES en Ingénieurs et techniciens de recherche et de formation (ITRF) BAP J (branche d’activité professionnelle de la Gestion et du Pilotage), à la condition qu’autant de postes soient mis au concours ou à la mobilité sur la filière AENES.