À l'occasion de l'édition 2023 de la Fête de la science, Arnaud Fischer vous convie à une conférence intitulée Le corps humain : un mystère dévoilé – Une histoire de la médecine des Égyptiens à nos jours, les vendredi 13 octobre à 20h et samedi 14 octobre à 14h, en amphithéâtre n°8 du campus Sciences et Technologies de Vandœuvre-lès-Nancy.
L'entrée sera gratuite dans la limite des places disponibles. La réservation électronique à l'adresse arnaud.fischer@univ-lorraine.fr est obligatoire.
Le résumé de ce programme est le suivant : « Quel chemin parcouru en médecine depuis les temps les plus reculés ! Les Égyptiens embaumant les cadavres auraient-ils imaginé que, plusieurs millénaires après eux, un cœur pourrait être transplanté afin de prolonger la vie d’un être humain ? Grand maître de la chirurgie, au service des armées autant que des souverains du seizième siècle, Paré aurait-il pu concevoir l’imagerie par résonance magnétique et la radiographie, qui permettent actuellement d’explorer le corps sans avoir recours au scalpel ? Quiconque veut bien apprécier l’extraordinaire confort qui est le nôtre dans le domaine de la santé doit feuilleter l’impressionnant livre du savoir qu’ont rédigé de remarquables pionniers. On y rencontre Hippocrate – à qui n’est sans doute pas dû le célèbre serment, mais dont les disciples ont laissé à des générations de médecins la théorie erronée des quatre humeurs et la redoutable pratique de la saignée, qui en découlait –, puis Galien, au chevet des gladiateurs et des empereurs romains. Au Moyen Âge, période riche d’une médication à base de plantes, mais trop empreinte de croyances, on découvre le rôle crucial joué par la civilisation arabe, qui sauve et enrichit le corpus antique, à l’exemple d’Avicenne. Le bouleversement de la Renaissance voit tomber le tabou de la nudité et se développer les amphithéâtres propices à la dissection, passage obligé pour comprendre le vivant au lendemain de la peste noire, et source d’inspiration pour l’essor fulgurant du dessin anatomique, magnifié par Vinci, Vésale ou Eustache. Mobilisé par l’expérience et par la mesure, le siècle de Descartes est également celui de la microscopie, qui révèle le territoire encore inexploré de l'infiniment petit. L’observation des spermatozoïdes et des cellules décuple l’imagination de scientifiques en quête d’une explication rationnelle de la reproduction. Entre fascination pour les automates et interrogations métaphysiques autour de la notion d’esprit, le siècle des Lumières fait basculer la physiologie du mécanisme au vitalisme, tandis que les chimistes, Lavoisier en tête, jettent un jour nouveau sur les phénomènes de digestion et de respiration. Les idées les plus improbables concernant l’électricité ou le magnétisme cher à Mesmer côtoient alors la mise en œuvre de pratiques autrement efficaces, ainsi qu’en témoignent un art de l’obstétrique enfin performant et une prophylaxie bienvenue, relative à la variole. Au dix-neuvième siècle, l’écriture du grand roman de la médecine se fait plus serrée sous la plume de Bernard, Charcot et Pasteur. La découverte des chromosomes lève le voile sur la question de l’hérédité ; la mise en évidence des microbes condamne la conception antique de la maladie, et laisse entrevoir la possibilité de lutter contre la rage, la peste, la tuberculose ou le choléra. La chirurgie se perfectionne par le truchement de l’anesthésie, tandis que l’hygiène se fait enfin rigoureuse. Les fantaisies des phrénologistes sont balayées par une étude intensive et productive du fonctionnement du système nerveux. L’instrumentation accueille aussi bien la seringue de Pravaz que le stéthoscope de Laennec, cependant qu’est synthétisé un arsenal pharmaceutique inédit, au sein duquel l’aspirine fait son apparition. Moment de toutes les audaces, de la cathétérisation à la fécondation in-vitro, le siècle dernier, qui met au jour tant les groupes sanguins, les hormones et l’ADN que le SIDA, prouve à l’apprenti-sorcier qu’est devenu l’Homme qu’il demeure régulièrement confronté à des défis nouveaux, ainsi que nous l’a cruellement rappelé la récente pandémie. »