À l’occasion de la première semaine des vacances de février, l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) - Maison pour la Science, la DVUC (Direction de la Vie Universitaire et de la Culture) et l'École académique de la formation continue ont proposé pour la première fois à des professeur·e·s du secondaire un stage au cœur de laboratoires de l’Université de Lorraine et d’organismes de recherche du territoire. Trois binômes de professeur·e·s se sont prêtés au jeu de ce projet "pilote", destiné à être reconduit.
Ouvrir le milieu de la recherche aux professeur·e·s : quels enjeux ?
Dans le cadre de la labellisation Science Avec et Pour la Société et à partir du constat qu’il n’est pas toujours facile pour les professeur·e·s du secondaire d’accéder au milieu de la recherche, six volontaires ont pu s’imprégner durant une semaine de cet environnement. Une manière pour ces professeur·e·s de collège et de lycée en sciences physiques, SVT (Sciences et vie de la terre), mathématiques, NSI (Numérique et Sciences informatiques), SNT (Sciences numériques et technologies) ou encore électrotechnique, de mieux saisir les conditions de la recherche scientifique publique et d’appréhender la multiplicité des métiers qui y sont liés. Cette expérience est aussi le point de départ d’un partage plus complet de l’information sur les carrières de la recherche, à communiquer auprès de leurs élèves et collègues.
Pour ce faire, deux laboratoires et un centre de recherche leur ont ouvert leurs portes : le centre Inria Nancy – Grand Est (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique), l’IADI (Imagerie Adaptative Diagnostique et Interventionnelle) à Nancy et le LEM3 (Laboratoire d’Etude des microstructures et de mécanique des matériaux) à Metz.
Découverte de la recherche
Au programme, les binômes, accompagnés d’un·e chercheur·e référent·e ont pu être initiés aux méthodes et protocoles de recherche de chacun des lieux accueillants et ont pu saisir leurs spécificités grâce à l’expérimentation des machines, la découverte des objets produits... Au sein d’Inria, les professeur·e·s ont pu découvrir les facettes du métier de chercheur·e (recherche, enseignement, médiation, et pour certains l’expérience de création d’entreprise), la grande diversité des recherches qui sont menées au sein du centre et du laboratoire Loria grâce à de nombreuses démonstrations présentées (une tête parlante, la visite d’un laboratoire qui étudie les virus informatiques, une expérience de préhension avec une main virtuelle pour, à terme, améliorer la prise en charge des patients ayant subi un accident vasculaire cérébral,…) et les multiples interactions avec les services en soutien à la recherche. Grâce à la rencontre avec les professionnel·le·s qui y travaillent de manière quotidienne (technicien·ne·s, ingénieur·e·s, administratif·ve·s…) ou plus ponctuelle (doctorant·e·s), les binômes ont pu découvrir l’articulation entre les différents services et participer à des réunions complexes sur l’imagerie médicale, domaine de recherche d’IADI . Au LEM3, le partage avec des professeur·e·s chercheur·e·s a mis en évidence des équipements de pointe utilisés dans l’industrie, sur lesquels des étudiant·e·s peuvent être formés dans des classes de petits effectifs. Les participant·e·s ont pu se rendre compte de l’hétérogéniété des parcours des personnel·le·s qui composent un laboratoire ou encore de l’ampleur de certains (500 personnes travaillent au sein d’Inria par exemple !). Si des lieux de recherche nécessitent des connaissances pointues et des profils Bac+8, d’autres font appel à une diversité de bagages, à partir du bac+2 et nécessitent des savoir-faire et connaissances complémentaires. La prépondérance de l’anglais, la diversité des partenariats (industrie, start-up, armée, aéronautique) et l’importance de la coopération est à souligner dans les pratiques.
Une expérience à partager…et à reconduire ?
À l’issue de quatre jours en immersion au contact des professionnel·le·s de la recherche, les binômes ont réfléchi à un support qui permette de livrer leurs expériences à différents publics.
Certain·e·s ont misé sur le partage d’un diaporama (à diffuser dans les couloirs de leurs établissements) auprès de leurs élèves de collège ou lycée pour lesquels l’orientation vers les carrières scientifiques de la recherche et toute sa diversité n’est pas encore suffisamment représentée. D’autres ont choisi de documenter sous forme de page de gazette leur expérience inédite. Enfin, un troisième binôme a commenté, à partir du support Genially, qui pourra être partagé aux collègues. L’expérience, qui fut une réussite du point de vue des laboratoires et centre de recherche d’accueil et des participant·e·s vise à être reconduite.
Que les personnel·le·s d’accueil et les participant·e·s soient vivement remercié·e·s d’avoir permis la mise en œuvre de cette semaine en immersion.