Djallal Ikkene a réalisé sa thèse au LCPM (Laboratoire de chimie physique macromoléculaire) sur le campus Grandville et a occupé un poste ATER à l'ENSIC (École nationale supérieure des industries chimiques) et à l'EEIGM (École européenne d’ingénieurs en génie des matériaux) pendant l'année universitaire 2021/2022. Il vient de se voir décerner le prix de thèse 2022 par le Groupe français d’études et d’applications des polymères.
Djallal Ikkene a réalisé son doctorat intitulé « Glyco-nanostructures formulées via auto-assemblage induit par photo-polymérisation RAFT en dispersion aqueuse » au Laboratoire de Chimie Physique Macromoléculaire (LCPM, UMR 7375) de l’Université de Lorraine, à Nancy. Menée sous la direction du Pr. Jean-Luc SIX et du Dr. Khalid FERJI, tous deux enseignants-chercheurs à l'ENSIC, cette thèse a été financée par le projet ANR JCJC « GlyNanEP » porté par Khalid FERJI.
L'objectif de cette thèse était de mieux comprendre et de débloquer les verrous scientifiques et techniques qui empêchent d’accéder facilement aux nano-objets de morphologie vésiculaire dans le cas particulier des dérivés amphiphiles de polysaccharides naturels (appelés glycopolymères). Ces vésicules polymères, plus robustes et plus stables que leurs homologues à base de phospholipides (liposomes), se révèlent très intéressantes pour une utilisation en nanomédecine, notamment comme vecteurs innovants de principes actifs. Pour ce faire, un procédé émergeant appelé « auto-assemblage induit par la polymérisation, PISA » a été adapté aux glycopolymères amphiphiles. Plus précisément, la croissance des chaines polymères hydrophobes par polymérisation RAFT se fait en phase aqueuse à partir d’un dérivé polysaccharidique hydrosoluble. Le dextrane a été employé comme polysaccharide modèle pour prouver l’efficacité et la reproductibilité de cette technologie. Dès que les greffons atteignent une longueur critique, les glycopolymères amphiphiles alors produits s’auto-assemblent dans le milieu aqueux pour formuler des nano-objets de morphologie vésiculaire, sans recourir à l’utilisation de solvants organiques. La polymérisation RAFT a été réalisée sous irradiation lumineuse visible (source énergétique verte), à température ambiante, pour empêcher toute évolution probable des morphologies atteintes induite par la température. Outre la morphologie vésiculaire recherchée, les travaux de cette thèse ont permis de mettre en évidence les transitions morphologiques qui ont lieu entre l’instant initial et la morphologie des nano-objets obtenus à conversion totale ; et de révéler une nouvelle morphologie vésiculaire complexe inattendue composée d’une membrane polymère enfermant plusieurs cœurs hydrophiles. Le potentiel des vésicules obtenues pour la nanomédecine a été évalué en étudiant leur cytotoxicité, leur stabilité en milieu hypertonique et leur capacité à encapsuler des médicaments modèles.
Djallal IKKENE est postdoctorant depuis septembre 2022 au département de chimie de l’Université de Bâle, Suisse, où il travaille, sous la direction du Pr. Cornelia G. Palivan, sur l’auto-assemblage de copolymères amphiphiles dérivés de protéines.