Une assemblée de divinités des quatre coins du globe, célèbre la rentrée universitaire à la Bibliothèque universitaire de Lettres et Sciences Humaines et sociales de Nancy.
L’exposition Mythologia, dans le hall de la bibliothèque, présente une dizaine de livres provenant des collections patrimoniales, qui font référence aux mythes et aux rites de l’Antiquité. Des classiques de la littérature, des éphémères, des traités de voyage et des chefs d’œuvre de l’érudition antiquaire montrent la richesse et la variété des traditions mythiques.
L'exposition a pour pièce maîtresse une estampe qui représente Dia. Ancienne divinité romaine identifiée à Cérès, Dia était liée à la nature et en particulier au monde agricole et aux rites associés à la fertilité des champs et à la récolte. Le culte de Dia était confié au collège sacerdotal des "Frates Arvales" qui selon les auteurs anciens, avait été établi par Romulus, fondateur mythique de Rome.
L’estampe illustre le livre de Luigi Gaetano Marini (1742-1815), célèbre archéologue et épigraphiste, Gli atti e monumenti de’ fratelli Arvali, scolpiti già in tavole di marmo ed ora raccolti, diciferati e commentati … (1795).
Parmi les livres exposés figure le Selecta numismata antiqua… (1684), deuxième édition du catalogue du cabinet de médailles de Pierre Séguin. Dans la République des médailles, telle est l’expression utilisée vers la fin du XVIIe siècle pour définir cette communauté d’érudits passionnés de médailles antiques, Pierre Séguin avait été nommé « dictateur des antiquaires ». Une partie de sa prestigieuse collection fut acquise par Colbert pour enrichir le Cabinet du roi (1669).
Le livre, illustré de 80 gravures sur cuivre très soignées, porte l’ex-libris de Ph. Le Bas, probablement l’helléniste et épigraphiste français, précepteur de Louis Napoléon Bonaparte.
Il convient de signaler aussi la quatrième édition du Discours de la religion des anciens Romains… (1581) de Guillaume du Choul (c. 1496-1560), célèbre érudit et collectionneur lyonnais. Son œuvre sur les images, les coutumes et les cérémonies des Romains a servi de source aux mythographes et lettrés, comme Natale Conti (Mythologiae, 1568) et Cesare Ripa (Iconologia, 1593), ainsi qu’aux peintres et sculpteurs de l’époque moderne.
Ce livre provient de la bibliothèque de « Jehan Colbert de Reims », selon une inscription manuscrite anonyme qui porte une date, « octobre 1618 », et une devise voilée de mystère : Quod palam, hoc clam, ce qui est visible, demeure secret.
Le parcours de l’exposition est jalonné par quatre thèmes : les « visages de la Grande déesse », les divinités zoomorphes provenant d’Orient, les cultes et les rites associés aux mythes et, pour terminer, la survivance des dieux païens dans l’imaginaire des XVIIIe et XIXe siècles, notamment dans la littérature anglaise.
L’exposition Mythologia est présentée en concomitance avec Nature mythique.
Bonne visite !