Nous avons le plaisir de vous convier à la soutenance de thèse en Sciences du Langage de Claire Schlienger, intitulée « Les prépositions d’inclusion en ancien et moyen français : analyse diachronique de EN, ENZ, DEDANS et DANS » et rédigée sous la direction de Sylvie Bazin-Tacchella.
Si vous souhaitez y assister, nous vous remercions de bien vouloir informer Claire Schlienger (claire.schlienger@univ-lorraine.fr).
Le nombre de places est limité à 35 personnes.
Composition du jury
Sylvie BAZIN-TACCHELLA, professeur, Université de Lorraine, directrice de thèse
Anne CARLIER, professeur, Sorbonne Université, examinatrice
Bernard COMBETTES, professeur émérite, Université de Lorraine, examinateur
Benjamin FAGARD, chargé de recherche, HDR, Lattice, rapporteur
Sophie PRéVOST, directrice de recherche CNRS, Lattice, examinatrice
Denis VIGIER, maître de conférence, HDR, Université Lumière Lyon II, rapporteur
Résumé
La diachronie des prépositions est un sujet d’étude qui a engendré de nombreux travaux durant ces dix dernières années, tel que le projet PRESTO et son étude des prépositions françaises du 16e au 20e siècle. Les analyses des prépositions EN et DANS sont particulièrement riches pour cette période, néanmoins celles antérieures au 16e siècle, n’ont pas suscité le même engouement. De ce fait, plusieurs aspects diachroniques restent incertains tels que l’origine de DANS qui repose sur plusieurs théories, la spécialisation de EN avec un complément abstrait, et de manière générale, les emplois de ces prépositions dans l’ancienne langue.
Dans l’intention de répondre à ces questions et d’enrichir la diachronie des prépositions, nous réalisons une analyse diachronique des prépositions EN, ENZ, DEDANS et DANS exprimant l’inclusion. La notion d’inclusion est à prendre au sens large, regroupant les approches structuralistes et cognitivistes, soit au sens de « X se situe / est inclus dans Y ».
Afin de définir les emplois des prépositions d’inclusion dans l’ancienne langue, nous orientons notre travail sur trois axes de recherches : caractériser les préférences syntaxiques et sémantiques de EN, ENZ, DEDANS et DANS en ancien et moyen français, identifier les phénomènes majeurs dans la diachronie des prépositions tels que l’origine de DEDANS et DANS et les changements linguistiques qui ont conduit aux emplois modernes de EN et DANS, et enfin établir la chronologie des prépositions, avec une datation des évolutions, du latin au 16e siècle.
Grâce aux bases textuelles BFM de Lyon (2016 et 2019) et Frantext, riches en ouvrages médiévaux, nous disposons de matériaux suffisants pour une analyse diachronique représentative de la langue. Afin d’y parvenir, nous réalisons dans un premier temps une analyse synchronique selon deux découpages temporels : un par période (AF et MF) et un par siècle (du 12e au 16e siècle). Avec l’analyse distributionnelle et l’observation des concurrences, nous déterminons les emplois de chaque préposition, y compris les formes contractées de EN (el, es, ou). À partir de ces résultats synchroniques, nous pouvons relever les changements linguistiques à travers une approche diachronique. Les analyses contrastives mettront au jour les spécialisations d’emplois et les remplacements.
Cette étude permettra de découvrir que DEDANS est le pivot dans la transition de EN vers DANS, que la spécialisation de EN avec des compléments abstraits a lieu dès le moyen français et que DANS vient remplacer DEDANS dès son apparition.
Cette thèse est une contribution aux recherches diachroniques déjà réalisées. Les périodes d’ancien et moyen français, moins observées pour ces prépositions, sont enrichies par ce travail à travers l’apport de précisions sur les comportements et changements linguistiques opérant du 12e au 16e siècle, en particulier avec ENZ et DEDANS qui sont peu étudiés.