Factuel est allé à la rencontre de Nadège Ribau-Peltre et Lukas Folkens, enseignants chercheurs respectivement à l’UL et à la Hoschsule (équivalent d'une université technique) de Magdeburg-Stendal, en Allemagne.
Nadège, spécialisée en finance, se trouve depuis début octobre, et jusque fin janvier en Allemagne, à la Hochschule de Magdeburg, dans le cadre d'un projet de recherche. Elle travaille sur ce projet avec Lukas, spécialisé en économie de l’environnement. Ce projet consiste à évaluer, via un questionnaire, les connaissances et comportement des étudiants français et allemands sur les thématiques de la finance et de l’environnement durable, deux thématiques très actuelles et importantes pour notre société.
Factuel : Quelle est la thématique de votre projet commun ?
Nous menons actuellement une étude pour mieux comprendre le niveau de culture financière et le rapport au développement durable des jeunes (français et allemands) de la génération Z (les étudiants actuels). Ces deux thématiques sont en effet devenues fondamentales dans notre société, et sont en réalité fortement liées.
Dans l’étude d’impact de son plan climat à horizon 2050, l'Union européenne a évalué la valeur de l’investissement annuel nécessaire à l’atteinte de ses objectifs en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre à 350 milliards d'€. Ce montant est rappelé dans la « stratégie pour financer la transition vers une économie durable », aux côtés des 130 milliards d'€ annuels nécessaires à l’atteinte de ses autres objectifs environnementaux.
En effet, les sommes nécessaires à l’atteinte des objectifs environnementaux que l’UE s’est fixées pour 2050 sont colossales. Or l’investissement public ne suffira sans doute pas à canaliser de telles sommes. Il y a donc une nécessité de réorienter les flux financiers privés dans des activités compatibles avec la direction générale prise.
Mais pour inciter les particuliers à investir dans des produits financiers durables, que faut-il ? Est-il important que l’investisseur soit particulièrement intéressé dans tout ce qui concerne le développement durable ? Est-ce qu’une bonne culture financière est nécessaire (il a été en effet démontré que les personnes effectuant des investissements, financiers ont, de manière générale, une culture financière supérieure à la moyenne) ?
Factuel : Pourquoi avoir choisi de d’interroger des populations françaises et allemandes sur ces sujets, et pourquoi des étudiants ?
Des études réalisées dans le passé montrent que l’un des deux pays, pourtant voisins, est bien plus performant que l’autre concernant la culture financière, mais inversement les citoyens de l’autre pays sont plus sensibilisés au développement durable. Nous ne dévoilerons pas quel pays est le plus performant dans chacun des domaines, pour conserver intact le suspense et éviter les biais chez les répondants.
Il existe a priori, dans la population globale, de réelles différences de connaissances entre les populations de ces deux pays sur ces sujets. Mais qu'en est-il des nouvelles générations ?
Nous cherchons ainsi à évaluer les différences entre la France et l’Allemagne sur ces sujets, mais aussi à mesurer l’influence de la culture financière et de l’intérêt pour le développement durable sur l’intérêt vis-à-vis de l’investissement, au moins potentiel, dans des produits financiers durables.
Nous nous intéressons particulièrement à la génération Z, qui sont les investisseurs de demain, dans un futur proche, sachant que cette génération est reconnue comme étant particulièrement intéressée, de manière générale, et en tout cas plus que les générations précédentes, par les questions d’environnement durable.
Factuel : Quelle méthodologie avez-vous mis en œuvre pour réaliser cette étude ?
Cette étude est réalisée sous forme d'un questionnaire, diffusé le plus largement possible dans les deux universités partenaires du projet. Ce questionnaire est totalement anonyme.
Le questionnaire est introduit par une petite vidéo d’1 minute dans laquelle les deux enseignants-chercheurs responsables du projet sont d’humeur un peu morose… Mais pourquoi donc ? Pour le savoir, il suffit de répondre au questionnaire, ce qui donne accès à une petite vidéo finale de deux minutes où les raisons de cette humeur morose sont expliquées et où les deux collègues retrouvent le sourire.
Nous avons aussi développé un site Internet (en français et en allemand) dédié à ce projet et qui centralise toutes les informations. Les résultats de cette étude seront publiés sur ce site dans quelques mois, probablement à l’été 2022.
Nous espérons que les étudiants seront nombreux à participer à cette enquête !