SpectroLive : aider au diagnostic des lésions cancéreuses sans prélèvement, grâce à la spectroscopie optique

 
Publié le 7/10/2014 - Mis à jour le 23/10/2014

Afin d’établir son diagnostic face à une suspicion de lésion cancéreuse, le dermatologue pratique systématiquement une biopsie cutanée. Fort heureusement, dans bien des cas, le résultat est négatif. Issu de la recherche, le projet SpectroLive pourrait déboucher sur la commercialisation d’un appareil d’aide au diagnostic qui limiterait le nombre de prélèvements en délivrant un résultat immédiat. Un premier prototype de laboratoire a permis aux chercheurs du Centre de Recherche en Automatique de Nancy (CRAN) d’élaborer des algorithmes de traitement de signaux et de données dont les résultats correspondent à la classification médicale. Deux ingénieurs œuvrent  à présent à concevoir un nouveau prototype dans le cadre d’un projet collaboratif en lien avec la société SD Innovation et réalisé avec le soutien financier du Conseil Régional de Lorraine afin d’obtenir la certification européenne (CE) : Alain Delconte (Ingénieur d’Etudes, CNRS) et Yassine Jaafar (Ingénieur d’Etudes en contrat à durée déterminée, financement Conseil Régional Lorraine).

Si on ne fait pas cette démarche, la cible applicative de nos travaux ne sera jamais atteinte

Lauréat du concours I-Lab, le projet SpectroLive, porté par Marine Amouroux, va investir sa dotation dans une étude technico-économique. Le projet vise au transfert de technologie : « tant que nous ne disposons pas de dispositifs transférés, nous n’accédons pas aux données cliniques visées » explique Walter Blondel, responsable du département Santé-Biologie-Signal au CRAN et porteur de la thématique du « photodiagnostic » au sein du CRAN. Le laboratoire est impliqué dans cette thématique depuis plus de 7 ans, 3 thèses ont été soutenues et des publications sont parues dans les meilleures revues d’optique biomédicale, en collaboration notamment avec des praticiens hospitaliers du service de dermatologie du CHU de Nancy et de l’Institut de Cancérologie de Lorraine. Pour Walter Blondel, « valider en situation clinique les approches développées au laboratoire, c’est une évolution logique et obligatoire».

A l’engagement scientifique s’ajoute la volonté de contribuer à améliorer la prise en charge des patients insiste Marine Amouroux, cette amélioration passant obligatoirement par le transfert industriel :

Si on développe ce type d’innovation, ce n’est pas pour soigner des souris qui ont le cancer ! Dès qu’on touche à du vivant, il faut un appareil qui réponde à des normes de sécurité pour son utilisateur comme pour le patient. Il faut aussi prouver qu’il existe un marché assez grand pour qu’un tel dispositif ne reste pas cantonné aux laboratoires de recherche.

Il faut prouver qu’il existe un marché

Avec l’aide de CEA Tech en Lorraine, les chercheurs ont pu s’appuyer sur une étude bibliométrique et mieux se situer au regard des brevets déposés et des concurrences potentielles. « Cela nous a confirmé de façon objective qu’il y avait une place et un intérêt à développer ce projet » se félicite Walter Blondel.

Avec l’aide de l’Incubateur Lorrain, les chercheurs ont postulé au concours I-Lab et décroché un premier financement. Une fois le sésame de la certification européenne obtenu, il leur faudra encore se pencher sur la brevetabilité, définir précisément le marché et enfin se livrer aux essais cliniques tant attendus. « C’est un projet à long terme » conclut Marine Amouroux.

Démonstration du fonctionnement de l’appareil