Trésors des BU : le Fonds Emile Burnouf au Louvre

 
Publié le 20/09/2021 - Mis à jour le 5/05/2023

Les bibliothèques universitaires de Lorraine conservent des trésors patrimoniaux. Ce mois-ci, découvrons les manuscrits d’Emile Burnouf et les œuvres présentées à l’exposition « Paris-Athènes » du musée du Louvre.

Organisée à l’occasion du bicentenaire de la Révolution grecque de 1821, l’exposition Paris-Athènes. Naissance de la Grèce moderne (1675-1919), ouvre ses portes au Louvre à compter du 30 septembre 2021.

Sept pièces provenant des bibliothèques universitaires de Lorraine seront exposées aux côtés des œuvres prêtées par de grands musées européens, comme le musée Benaki et la Pinacothèque Nationale d’Athènes, les musées des Beaux-Arts de Lille et de Bordeaux, ou encore le musée d’Orsay.

Ces sept pièces font partie du Fonds Émile Burnouf. Les archives d’Émile-Louis Burnouf (1821-1907), éminent helléniste, indologue et sanskritiste, ancien professeur à l'Université de Nancy (1854-1867), ont été données à la bibliothèque de l'Université par sa fille, Madame de Rouvre, en 1923. Le fonds est composé de dessins, notes personnelles et d’une correspondance remarquable qui compte plus de 1500 lettres, dont une partie est désormais en ligne.

Le portrait passionné et révélateur de l’esprit polyédrique d’Émile Burnouf est offert par un autre savant contemporain, Alfred Mézières :

« J’ai connu peu de personnes aussi bien douées que lui. Il avait reçu de la nature tous les dons : l’esprit philosophique, le goût des sciences exactes, le sentiment de la musique et de la peinture, l’aptitude à la philologie qu’il tenait de son oncle, l’auteur de la grammaire grecque, et de son cousin germain, l’illustre orientaliste. Il essayait non sans succès de retrouver la notation musicale des anciens Grecs et il reproduisait les paysages de la Grèce dans des aquarelles fort agréables [fig.]. Lorsqu’il fut question de construire l’École française d’Athènes, ce fut lui qui en fit le plan. Pendant les années que j’ai passées avec lui, je ne l’ai jamais vu embarrassé par aucun problème. Il résolvait avec aisance toutes les difficultés. »[1]

 

En 2014, l’Université avait déjà prêté au Musée national archéologique de Saint Germain en Laye les dessins et les planches relatives aux fouilles de Santorin, menées par Émile Burnouf en personne, alors directeur de l’École française d’Athènes. Deux de ses dessins - une coupe stratigraphique et un vase - ainsi qu’un plan d'Athènes antique, seront exposés à Paris, avec les croquis réalisés en Grèce, entre 1847 et 1850 et un carnet de voyage où Burnouf restitue sa vision passionnée de la Grèce antique lors d'un voyage entre Athènes et Corinthe [Fig. 1].

Le fonds comprend également de nombreux documents relatifs à la construction de l’actuelle Ecole française d’Athènes, inaugurée en 1872, et dont Emile Burnouf en tant que Directeur (de1867 à 1875) en supervisa l’aménagement [Fig. 2-3]. Dans les vitrines, les pièces relatives à ces travaux dialoguent avec des photos et autres documents prêtés par la prestigieuse institution grècque.

 

Le fonds recouvre un intérêt certain pour l’histoire de l’archéologie en Grèce et pour les relations intellectuelles entre ce pays et la France. Sa variété et richesse offrent encore des sources remarquables aux spécialistes d’autres disciplines.

 

[1] A. Mézières, Revue des Deux Mondes, 31 (1906), pp. 777-796.

Préparation de la vitrine
[Fig. 2] Coupe du bâtiment central de l'Ecole française d'Athène
Préparation de la vitrine