[Portrait] Mélanie auteure de "la réception des placements de produits par le public sur YouTube"

 
Publié le 10/03/2021 - Mis à jour le 5/05/2023

Mélanie a 23 ans, elle est étudiante en Master 2 Audiovisuel Média Interactifs Numériques et Jeux à l’ Université de Lorraine à Metz. Dans le cadre de son M1, elle a rédigé un mémoire sur  la réception des placements de produits par le public sur YouTube. L’excellence de son travail lui a valu une mention très bien et l’opportunité de voir son mémoire publié en ligne sur les archives ouvertes HAL.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m'appelle Mélanie, j'ai 23 ans, et je viens d'un parcours non classique pour arriver en master. Ayant toujours été attirée par la création, j'ai d'abord fait un bac arts appliqués, puis un BTS dans le design et la communication puis une licence professionnelle dans la création publicitaire. J'ai donc un parcours orienté plutôt vers le graphisme et la stratégie que vers l'aspect scientifique de la communication.

Pourquoi avoir choisi le parcours CPN ?

Après avoir effectué mon stage de licence pro dans une agence de communication numérique, j'ai eu envie de m'ouvrir à ce domaine qui m'était encore assez inconnu et qui aujourd'hui constitue un atout non négligeable dans un CV. En effet, le numérique est aujourd'hui indissociable de la communication classique. Mon projet étant de devenir chef de projet, avoir un pied dans tous les domaines me semblait essentiel pour arriver à diriger une équipe sur des projets de communication variés. J'aime les défis, et arriver dans une formation où tout m'est encore étranger ne me faisait pas peur.

Comment vous est venue l'idée du sujet ?

Mon mémoire porte sur la réception des placements de produits par le public sur YouTube, or je suis une grande consommatrice de vidéos au quotidien, que ce soit pour me divertir, m'éduquer ou m'informer. De plus, les placements de produit sont un sujet auquel je suis particulièrement sensible, de par ma licence pro création publicitaire. J'ai eu la chance d'y recevoir les cours de Delphine Le Nozach, enseignante-chercheuse spécialisée dans les placements de produits au cinéma, qui m'ont à la fois grandement intéressé et intriguée. Enfin, les placements de produits et les réactions qu'ils entraînent sur les médias sociaux numériques sont un véritable sujet d'actualité, qui cristallisent les avis de chacun, mais qui est encore très peu abordé d'un point de vue scientifique. Ainsi, j'ai rassemblé ces différentes thématiques pour arriver à un sujet totalement original et sur-mesure pour moi.

Les placements de produits, c'est une pratique innovante ?

Contrairement aux idées reçues, le placement de produit est pratiqué depuis aussi longtemps que les médias modernes existent. Effectivement, ils sont apparus quasiment en même temps que le cinéma, et le débat autour de "vraie œuvre" et œuvre à visée commerciale fait rage depuis. Dans les travaux de Delphine Le Nozach, on peut s'apercevoir que cette thématique est toujours d'actualité, et que beaucoup de réalisateurs de cinéma se refusent aux placements de produit, ou alors ne le font pas consciemment. Effectivement, bien que souvent diabolisé par le public et les réalisateurs, les placements de produits au cinéma possèdent de véritables fonctions, narratives, humoristiques et bien plus encore. La raison pour laquelle ils sont si profitables aux yeux des marques est leur efficacité face au rejet par le public des publicités traditionnelles. Un individu sera toujours plus réceptif au message quand il n'est pas conscient de son potentiel commercial. C'est pourquoi la pratique est adoptée sur chaque nouveau média qui émerge, donc d'abord le cinéma, puis la radio, la télévision, les jeux vidéo et bien entendu les réseaux sociaux maintenant.

Du coup, que pense le public des placements de produits ?

Depuis les premiers placements de produits dans les années 2010 jusqu'à leur apogée en 2019, les opinions dessus ont grandement évolué, passant de l'indifférence à un stade de trop plein. Grâce au corpus de commentaires Youtube, j'ai identifié les thématiques les plus fréquentes qui revenaient dans ceux en lien avec les placements de produits. Ainsi, la question de l'honnêteté est celle revenant le plus souvent, suivie par le thème de l'abus, qui comprend les commentaires dirigés contre la téléréalité. La troisième place de notre classement revient à la catégorie qui pense que les placements de produit sont normaux, et ne posent donc pas de problème en tant que tel mais plutôt dans leur utilisation. Les résultats du corpus montrent que bien que les avis soient assez variés, une majorité des internautes semblent plutôt favorables à la pratique, tant qu'elle reste dans la légalité et la raisonnabilité surtout. Toutefois, des contestations restent encore bien présentes et démontrent la volonté du public de se responsabiliser face à la publicité et à la communication commerciale de façon globale. Il y a donc fort à parier que nous assisterons à un changement dans les pratiques ces prochaines années.

Comment avez-vous abordé cette épreuve tant redoutée des étudiants ?

Ce n'est pas tant la charge de travail qui me faisait peur, mais plutôt le fait de devoir être "scientifique" dans ma réflexion. Effectivement, ce n'est pas quelque chose que j'ai appris dans mes précédentes formations, et j'avais peur d'être à côté de la plaque en termes de rendu attendu. J'ai donc poussé mes recherches à fond, j'ai lu énormément d'articles pour toujours m'appuyer sur des sources sûres et me familiariser au maximum avec mon sujet. Malgré cela et même avec la meilleure organisation du monde on finit toujours par se faire dépasser, mais il faut rester calme, et surtout ne pas se paralyser face au travail. Sur la fin j'étais totalement submergée, mais je me suis accrochée et j'ai continué jusqu'à réussir, enfin, à finir ce mémoire.

Quels conseils donner aux M1 ?

Je pense qu'en dehors des conseils d'organisation que tout le monde donne mais qui sont au final très dur à suivre une fois qu'on est dedans, le meilleur conseil à mes yeux reste de bien choisir son sujet. Ça peut paraître banal, mais beaucoup se retrouve bloqué par un sujet qui finalement ne les intéresse pas tant que ça, or pour travailler autant sur un projet il est nécessaire que le sujet nous intéresse, voire mieux, nous passionne. Donc prenez votre temps pour choisir un sujet qui vous touche, à la fois spécifique pour ne pas vous perdre mais qui vous permettra d'aborder beaucoup de questions à travers lui.

Avez-vous des personnes à remercier ?

Mes proches bien entendu, qui m'ont à la fois soutenu psychologiquement quand j'avais l'impression que je n'allais jamais m'en sortir et qui ont pris le temps de lire mon travail afin de me corriger. Également Delphine Le Nozach, pour m'avoir inspirée et encouragée, et pour être la personne qu'elle est, toujours rayonnante et enthousiaste !

Vous pouvez consulter son mémoire sur la page HAL qui héberge les meilleurs mémoires du Master AMINJ : https://hal.univ-lorraine.fr/MASTER-AMINJ