Est organisé à Nancy le 18 septembre pour la dixième année consécutive le colloque de l' "European Society for Clinical Evaluation of Balance Disorders" (ESCEBD), dont un des thèmes principaux est la préférence visuelle dans la fonction d’équilibration. Cette première journée vise à présenter un consensus concernant la définition et les meilleurs moyens à mettre en œuvre pour apprécier cette préférence sensorielle.
La fonction d’équilibration requiert le traitement par le cerveau d’informations de l’oreille interne, visuelles, proprioceptives (des muscles, des tendons et des articulations) et extéroceptives (cutanées plantaires). Ces afférences sensorielles convergent vers le tronc cérébral, qui les intègrent et permettent l’organisation de réponses réflexes motrices se traduisant par des mouvements compensatoires des yeux, de la tête et du corps, visant à stabiliser le regard et la posture. Cette réponse motrice doit être adaptée aux conditions environnementales et à la tâche à réaliser. La posture et l’équilibre sont destinés à permettre l’orientation dans l’espace tridimensionnel en vue d’y exercer une activité motrice intégrée.
Le poids et la hiérarchie des afférences sensorielles, et donc les stratégies d’équilibration, sont différents selon les sujets, l’âge, l’apprentissage et l’expérience, les pathologies, et les situations particulières (environnement, etc.). A titre d’exemple, certaines disciplines sportives renforcent une préférence d’usage d’un type particulier d’informations (afférence visuelle dans la danse, proprioception dans la gymnastique, le judo ou l’escrime, vestibule ou oreille interne dans le trampoline).
Les 18, 19 et 20 septembre, a lieu le 48ème Congrès de la Société Internationale d'Oto-Neurologie (SIO) (Sessions parallèles ESCEBD et SIO le 18 septembre). Deux thèmes forts ont été retenus pour cette édition. D’une part, celui de la susceptibilité au mal des transports. La théorie la plus communément admise pour expliquer le mal des transports est celle d’un conflit vision-oreille interne, qui survient lorsque les capteurs de l’oreille, de la vision et de la proprioception, stimulés par le mouvement en cours, fournissent des entrées discordantes par rapport à ce qui serait attendu en fonction d’un modèle interne des organes sensoriels et de la dynamique corporelle. Cette susceptibilité est plus marquée lors d’une importance trop grande accordée aux informations visuelles. D’autre part, le diagnostic et la prise en charge des vertiges, et plus particulièrement, cette année, les vertiges et les troubles de l’équilibre de l’enfant et de l’adolescent.
A ce jour, comme tous les ans, les participants sont européens (Belgique, Espagne, France, Grèce, Islande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Suède, Suisse) et également canadiens (Vancouver).
Contact : philippe.perrin@univ-lorraine.fr