Avant l’arrêt des enseignements en présentiel, les étudiants du Master VSOC ont eu l’opportunité d’accueillir 3 acteurs économiques basés en région Grand Est dans le cadre de leur projet de veille stratégique et tuteurés. Comme chaque année, les étudiants sont confrontés à plusieurs mises en situations professionnelles leur permettant de mettre en pratique les compétences acquises durant leur Master. Pour la première fois, les Master 1 et Master 2 travaillent ensemble sur ces projets afin de mutualiser leurs connaissances et compétences et s’enrichir les uns des autres.
La veille stratégique : un outil d’aide à la décision essentiel pour répondre aux besoins des organisations
La veille stratégique réunit une multitude de types de veille (technologique, concurrentielle, image/e-réputation, innovation, brevet, juridique, etc...). Souvent sous-estimée voire méconnue, elle s'inscrit dans un contexte de surabondance de l’information (infobésité) et de données massives (Big Data). Elle permet ainsi aux organisations d’anticiper les changements, de détecter les opportunités, les menaces et les évolutions possibles de leur marché, d’aider à la décision, par l’analyse de leur environnement et l'interprétation des données.
Cette veille se réalise à travers 5 étapes dont la première est essentielle puisque qu’elle va permettre de bien cerner la demande du commanditaire. Elle consiste à reformuler et à traduire la demande, afin qu’elle puisse être compréhensible par un moteur de recherche (dans le cadre d’une veille numérique) ; être donc capable de transformer une demande soumise en langage naturelle (par un individu), en langage contrôlé (comprise par un robot). Les étapes suivantes concernent le sourcing, la collecte (manuelle et automatique), le traitement et l’analyse, et enfin la diffusion.
Aussi, c’est avec des besoins spécifiques tels qu’une volonté d’optimisation de l’existant ou encore l’anticipation des évolutions du marché, que les organisations Plastinnov, Bureaux Partagés et Cirkwi ont fait appel aux étudiants du master VSOC. C’est ici que l’impact de l’outil décisionnel qu’est la veille stratégique prend tout son sens.
Plastinnov, Cirkwi, Bureaux Partagés sollicitent des étudiants du Master VSOC
Pendant 3 heures, les professionnels se sont succédé afin de présenter leurs besoins. Le but étant d’amener les étudiants à se confronter aux réalités de leurs futurs métiers, en établissant une stratégie de veille, pour ensuite travailler collectivement sur le projet et réaliser un livrable pour le commanditaire.
“C’est une année-test pour nous”, débute Frédéric Fradet directeur de la PFT (plate-forme-technologique) Plastinnov, spécialisée dans la plasturgie dans la région du Grand-Est. Il présente un challenge d’envergure aux jeunes veilleurs, en leur demandant une veille technologique et un benchmark portant, entre autres, sur les pratiques innovantes d’enseignements dans les domaines de l’industrie. Quant aux M2, leur travail concerne l’intelligence territoriale, en interrogeant l’attractivité du bassin de Moselle Est qui peine à attirer les jeunes (ou à les retenir après leur formation) pour tenter d’apporter des solutions concrètes.
Pour le second projet, les étudiants vont collaborer avec une société dont l’activité est en phase de lancement. Lise Sissler a présenté sa société Bureaux Partagés, dont l’inauguration de l’espace de coworking est prévue pour 2021. Il s’agit de réaliser une veille sectorielle (portant notamment sur les tendances, l’innovation, les risques/menaces, les acteurs, etc…du marché du co-working) afin d’aider la commanditaire à avoir une bonne connaissance de son secteur d’activité. De plus, pour ce projet un groupe de M2 VSOC travaillera avec deux M2 Stratégie et Conseil en Communication (SCC, l’autre spécialité du Master en Information-Communication de l’Université de Lorraine) afin d’aider l’entrepreneure à mettre en place une stratégie de communication numérique, et des supports adaptés de communication.
Pour le troisième projet, c’est en visioconférence que Sylvain Caucheteux, directeur général de Cirkwi, explique l’essence même de sa société, leader dans la gestion et la diffusion de données touristiques en France et en Belgique. Le défi est de taille pour les M1 VSOC qui seront amenés à cartographier le secteur de la gestion des données numériques dans le domaine touristique, en établissant une veille concurrentielle, technologique et innovation. Les M2 quant à eux devront imaginer un outil d’aide à la décision automatisé ou semi automatisé pouvant être interrogé selon des besoins précis à un instant T.
Le dernier projet “surprise” proposé aux étudiants a été directement présenté par les co-responsables du Master VSOC Audrey Knauf et Stéphane Goria portant sur la recherche en intelligence économique (IE). Le groupe sera en charge de dresser un panorama de la recherche en IE, en recensant notamment les publications, les enseignants-chercheurs, les Unités de Recherche, etc… spécialisés dans la disicipline, et ce sur ces 10 dernières années. Les M2 devront réfléchir à la création d’une base de connaissances référençant toutes ces données, facilement évolutive (de manière semi-automatisée), et pouvant être interrogée aisément.
Les compétences des VSOC mises à l’épreuve pendant 3 mois
Qu’il s’agisse d’accompagner les créateurs d’entreprises ou une entreprise leader sur son marché, ces projets placent les étudiants en conditions réelles et leurs permettent de mettre en pratique les enseignements abordés durant les deux années de Master.
Seul Master de ce domaine dans le Grand Est, les VSOC testent régulièrement des outils de veille, de gestion des connaissances, de cartographie, de gestion de projet, de datavisualisation, de community management, etc… ils utilisent des outils collaboratifs et sont ainsi plus à même de répondre aux demandes des commanditaires. Ces projets renforcent également la cohésion entre les M1 et les M2 par une entraide entre les deux promotions, la mise à profit de l’expérience des deuxièmes années et la curiosité des premières années.
Cette matinée aura donc été une véritable immersion dans le quotidien de leurs futurs métiers. Porté notamment par la direction des partenariats de l’Université de Lorraine, par l’intermédiaire de Thierry Daunois (chargé de développement territorial et innovation et ancien du Master VSOC (anciennement Master IST-IE)) et au-delà de l’aspect purement pédagogique, ce type de coopération permet de mettre en relation les acteurs économiques locaux avec les formations universitaires, tout en renforçant l’ancrage territorial de la formation VSOC.
Article rédigé par Michèle Vézard et Aurélie Dagnet (M1 VSOC) avec le témoignage de Juliette Pastou (M2 VSOC).