[Dossier Sport] Etudier la réception des politiques de prescription médicale d’activité physique pour saisir les inégalités de santé

 
Publié le 1/07/2020 - Mis à jour le 3/05/2023

Mag "Sport, cité, université" met l’accent sur les valeurs sportives, l’occasion pour nous de parler de la recherche autour du sport. Factuel s intéresse pour le dernier article de la série au projet de Flavien Bouttet, maître de conférences à la Faculté des Sciences du Sport et chercheur au laboratoire APEMAC, portant sur les inégalités face à l'accès aux dispositifs Sport Santé coordonnant la prescription médicale d’activité physique.

La reconfiguration des plateformes de prescription médicale

Des plateformes régionales organisant l’accompagnement vers la pratique sportive à visée de santé existent depuis le début des années 2010 et le développement du plan sport santé bien être. À la fin de la décennie, entre la loi de modernisation du système de santé organisant la prescription d’activité physique pour les patients en ALD, la réforme territoriale et la loi NOTRe et la construction d’une nouvelle stratégie nationale sport santé, ces plateformes se sont reconfigurées. C’est comme ça qu’est né en 2019 dans le Grand Est le dispositif Prescri’Mouv et ses organisations départementales, coordonnée par l’ARS et les services du ministère des sports.

Des inégalités territoriales et sociales 

Organisés à des échelles territoriales, ces dispositifs se développent de façon différenciée entre les régions et les départements en fonction des contextes locaux et des engagements plus ou moins fort des acteurs en place. De plus, des initiatives comparables émanant d’autres acteurs publics et/ou privés viennent diversifier les offres de pratiques sur certains territoires mais aussi ajouter de la confusion, voire parfois des situations de concurrence. Ces situations produisent en conséquence des inégalités territoriales et sociales d’accès aux dispositif de prescription médicale d’activité physiques.  

Le rôle des politiques publiques

Avec une équipe de chercheurs implantés dans plusieurs régions françaises (Rhône-Alpes, Occitanie, Pays de la Loire, Grand Est), Flavien Bouttet s’intéresse à la construction et l’organisation de ces dispositifs, mais aussi à la manière dont ils sont investis par différents acteurs professionnels ou bénéficiaires : « Nous nous questionnons  sur les différences territoriales, mais aussi sur la réception de ces politiques tant par les médecins, que par les patients en ALD à travers un travail d’enquêtes quantitatives et qualitatives » précise Flavien Bouttet. 
 
Financé par l’IRESP (Institut de Recherche en Santé Publique) pour une durée de 3 ans et porté par Julie Thomas (centre Max Weber), ce projet de recherche vise de façon transversale et à une meilleure compréhension des inégalités de santé qu’elles soient territoriales, sociales, de race, d’âge ou de genre. En tentant de répondre à la question « Est-ce que les politiques publiques réduisent  ces inégalités ou au contraire les maintiennent, voire les renforcent ? », le projet participera peut-être aussi à donner des pistes aux décideurs afin d’améliorer la coordination et la mise en place des dispositifs de prescription médicale d’activité physique. 
 
Travaillant plus généralement sur le développement des activités physiques adaptées, Flavien Bouttet a lancé le premier numéro du podcast "Radio APA"