[Covid-19] Une coopération universitaire transfrontalière plus solidaire et créative !

 
Publié le 14/04/2020 - Mis à jour le 14/04/2023

A l’heure où les frontières se ferment, la coopération entre les six universités membres de l’Université de la Grande Région (UniGR) gagne une nouvelle dimension autant à l’échelle opérationnelle qu’au niveau scientifique.

Avec la crise sanitaire actuelle, les frontières de la Grande Région se ferment aussi. L’Université de la Grande Région, qui poursuit l’objectif de créer un espace commun d’enseignement supérieur et de la recherche dans l’espace transfrontalier, observe cette évolution avec une certaine préoccupation. Mais, fort heureusement, la coopération et la solidarité entre ses établissements partenaires n’en souffrent pas. Au contraire, elles se renforcent, prennent de nouvelles dimensions et font appel à la créativité.

Nos universités se sont trouvées du jour au lendemain confrontées à la généralisation des dispositifs numériques pour assurer la continuité pédagogique. Non seulement cette période est propice à l’échange de bonnes pratiques, mais elle ouvre aussi de nouvelles perspectives aux dispositifs mis en place depuis plusieurs années. A titre d’exemple, le statut d’étudiant de l’UniGR permet aux étudiants des universités partenaires de s’inscrire gratuitement dans les autres établissements membres de l’UniGR pour y suivre les enseignements proposés. Grâce à la multiplication des formations à distance, un nombre croissant d’étudiants pourrait profiter de cette offre. 

Si les rencontres en présentiel sont désormais exclues en raison de la crise du Coronavirus, la coopération se poursuit à tous les niveaux de notre groupement sous forme virtuelle. Les organes directeurs de nos universités échangent régulièrement sur les défis actuels. Ceux-ci s’étendent de la digitalisation de l’offre de formation, à l’adaptation des calendriers académiques et des modalités d’examens, jusqu’à la protection des étudiants en situation précaire.

Cette période hors de l’ordinaire appelle un besoin de « plus d’Europe ». Nos universités ressentent la nécessité de renforcer la transmission de connaissances sur l’Europe mais aussi le développement des compétences interculturelles et linguistiques. C’est pourquoi, malgré – ou, plus exactement, compte-tenu - des conditions actuelles, elles ont conçu un certificat conjoint sur l’identité européenne dans le cadre d’un projet ERASMUS.

Les conséquences de la crise du COVID-19 dans nos régions frontalières sont aussi un sujet d’étude scientifique foisonnant pour le Centre d’études sur les frontières de l’UniGR. Créé en 2014, l’UniGR-CBS (UniGR-Center for Border Studies) réunit aujourd’hui environ 80 chercheurs issus des 6 universités membres et de 16 disciplines différentes. Début avril, l’UniGR-CBS a ouvert son blog BorderObs où sont postées de courtes contributions scientifiques rédigées en trois langues (français, allemand et anglais) par les chercheurs de la Grande Région et inspirées de la situation inédite actuelle.

Par ailleurs, au début du mois de juin, l’Université de Liège organisera un séminaire scientifique de deux jours sous forme de conférence web sur la mobilité transfrontalière, dans l’espoir que ce nouveau format permettra de toucher un public plus large.

Les étudiants sont aujourd’hui confrontés à des challenges inattendus. Ceux-ci revêtent des proportions particulières pour les étudiants du Master Border Studies. Leur formation se déroule dans quatre universités partenaires et trois pays différents. Fort heureusement, ils ne sont plus tributaires des déplacements entre les villes de Kaiserslautern, de Luxembourg, de Metz et de Saarbrücken. Une plate-forme d’enseignement commune leur permet en effet de suivre la plupart des enseignements à distance.