L’Université de Lorraine figure dans 24 thématiques du classement thématique 2019 de Shanghai : six fois dans le top 100, trois fois dans le top 50 et une fois dans le top 25. Analyse et enseignements sur cette nouvelle publication en compagnie de Karl Tombre, vice-président stratégie européenne et internationale, directeur exécutif du projet ISITE "Lorraine Université d'Excellence".
Le classement thématique de Shanghai vient d’être publié comme chaque année à la même période. Les universités suivent généralement les évolutions des différents classements, et vous ?
Karl Tombre : Bien entendu, ce sont des indicateurs importants d’autant qu’ils sont publics. Toutefois, leur importance doit être considérée dans une stratégie plus globale. Ils ne peuvent être une fin en soi. Ils indiquent une tendance. Nous les suivons comme des données pluriannuelles intéressantes et extérieures à l’établissement.
Concernant plus précisément l’Université de Lorraine, notre volonté est de suivre plus particulièrement certains classements dont celui de Shanghai thématique, notamment dans les catégories liées à l’ingénierie systémique, qui est le fil conducteur de l’ISITE Lorraine Université d’Excellence (LUE). Nous en avons fait un des outils au service du pilotage de LUE. L’ambition est d’observer les évolutions en lien avec l’engagement des communautés scientifiques dans chaque défi mis en place dans le cadre de LUE.
Certaines universités envisagent de se retirer de certains classements, qu’en pensez- vous ?
KT : En effet, certains classements interrogent quant à la méthodologie retenue. Nous avons eu à intervenir auprès de certains opérateurs pour corriger certaines erreurs factuelles qui ont pu nuire à la réputation de l’Université de Lorraine. Les classements faisant référence à des enquêtes de réputation peuvent notamment être questionnés dans leur objectivité et leur approche méthodologique. Cette position a été clairement annoncée à ces opérateurs. Nous privilégions les classements de Shanghai et de Leiden qui sont bâtis par des universitaires et se fondent sur des données publiques.
Quels enseignements tirez-vous du dernier classement thématique de Shanghai ?
KT : Lorraine Université d’Excellence est organisé autour de défis en lien avec les forces du site lorrain de recherche. Par exemple, la Lorraine est identifiée comme le premier site français en matière de formations d’ingénieurs. Une partie significative des forces et de la visibilité internationale du site lorrain est alignée sur les savoir-faire historiques que nous avons regroupés dans le concept d’ingénierie systémique, en génie des procédés, énergie, mécanique, matériaux, géologie, automatique… Cela se traduit par une tendance positive, visible dans le classement thématique.
De manière très pragmatique, l’Université de Lorraine progresse dans les thèmes des sciences pour l’ingénieur : ingénierie mécanique, génie minier et minéral, ingénierie métallurgique mais aussi dans le domaine des sciences de la terre et de l’agronomie.
On note également une stabilité dans le domaine de l’automatique et de l’informatique et la confirmation de notre bon positionnement en médecine clinique et en santé publique. Enfin, le site progresse au niveau français en matière de sciences des matériaux et de nanosciences et nanotechnologies.
Sur les 54 domaines thématiques du classement de Shanghai, l’Université de Lorraine apparait 24 fois : 6 fois dans un top 100 mondial, 3 fois dans un top 50. L’Université Grenoble Alpes apparait dans le plus grand nombre de thématiques et Sorbonne Université apparait le plus dans les tops 50 thématiques.
D’autres domaines sont en régression et nécessite notre attention ; il faut comprendre si c’est un phénomène de stabilisation des périmètres mesurés, l’effet d’une concurrence exacerbée ou de vrais signaux d’alerte.