La maturité : l’apport le plus évident de l’alternance pour un étudiant

 
Publié le 19/02/2019 - Mis à jour le 4/05/2023

Alain Maillard et Olivier Habert sont coresponsables du master Mesure du traitement de l’information (MTI) – mention Électronique, énergie électrique et automatique à l’UFR Sciences fondamentales et appliquées à Metz. La seconde année du Master a été ouverte en apprentissage au début de l’habilitation 2013-2017 puis les deux années M1 et M2 pour le débute de la nouvelle accréditation.

Pouvez-vous présenter la formation dont vous êtes responsable ?

Cette formation existe depuis plus de 25 ans, à travers ses différentes évolutions de fond et structurelles. Elle forme des cadres de niveau ingénieur dans le domaine de la mesure et du traitement de l’information. Les compétences apportées relèvent du domaine de l’EEA (Electronique, Energie électrique, Automatique) et de la physique appliquée afin de répondre à de nombreux besoins industriels.

La formation Mesure et Traitement de l’Information du master EEA est historiquement issue de l’IUP (Institut Universitaire Professionnalisé) Génie des Systèmes Industriels qui fut en 1992 une des premières voies professionnalisantes de l’université à BAC +4. Dès 2001, en conjonction avec un diplôme Bac +5 de DESS, l’alternance a été mise en place pour favoriser l’immersion professionnelle.  On parlait peu à ce moment-là d’apprentissage à l’université et l’alternance était uniquement une organisation des études 3-4 semaines à l’université, 3-4 semaines en entreprise. Cette structure était vue également comme un véritable ascenseur social. En 2005, cette formation s’est mastérisée dans le cadre du LMD en gardant ses spécificités héritées de l’IUP.

Master Mesure et du Traitement de l’Information (MTI) – Mention 	Électronique, Énergie électrique et Automatique à l’UFR Sciences Fondamentales et Appliquées à Metz

(crédit photo : site web SciFa)

Pourquoi avoir ouvert cette formation en alternance ?

La professionnalisation étant dans les gènes de la formation avec un large réseau industriel, il était une évidence de l’ouvrir en apprentissage à partir du moment où l’université se dotait d’un CFA. Nous avons ouvert la seconde année du master en apprentissage au début de l’habilitation 2013-2017 puis les deux années M1 et M2 en apprentissage pour le début de cette nouvelle accréditation. Depuis 2013, le nombre d’apprentis est en constante augmentation puisqu’à ce jour nous comptons 30 apprentis entre le master1 et le master 2.

Quelle est la différence entre le stage obligatoire et l’alternance ? (pour l’entreprise et/ou l’étudiant)

Les stages en M1 et M2 étaient déjà un plus pour confronter les étudiants à l’entreprise, à ses contraintes, à ses méthodologies, …  Déjà-la, nous pouvions mesurer une évolution dans la maturité des étudiants à leur retour de stage, le stage de M1 facilitant la recherche des stages en M2, tout ceci boostant finalement l’insertion professionnelle.

L’alternance est un engagement sur une longue durée avec une entreprise et se traduit par un véritable contrat de travail avec des droits et des devoirs. Grace à cette démarche, l’étudiant concile études et vie professionnelle, enrichissant son CV pour une meilleur insertion professionnelle après l’obtention de son diplôme. Cette expérience, qui n’est pas évidente d’un point de vue organisationnelle, permet aux étudiants de débuter leur carrière industrielle jusqu’à deux années avant la fin de leurs études, tout en touchant un salaire régulier.

Master Mesure et du Traitement de l’Information (MTI) – Mention 	Électronique, Énergie électrique et Automatique à l’UFR Sciences Fondamentales et Appliquées à Metz

(crédit photo : site web SciFa)

Dans quels secteurs et quels types d’entreprise vos alternants peuvent-ils trouver leur contrat ?

Notre formation est basée sur la transversalité des compétences et dans le domaine de l’instrumentation et du traitement de l’information industrielle, nos étudiants intéressent tous les secteurs d’activités et toutes les catégories d’entreprise, de la TPE, en passant par les PME, jusqu’aux grands et très grands groupes. Le cycle d’alternance de 3-4 semaines permet à nos étudiants de trouver des contrats dans toute la France (nous avons et avons eu des apprentis à Paris, Lyon, Grenoble, Strasbourg, Montluçon, …).

Quel est le lien que vous avez développé avec les entreprises ?

Le lien est implicite, chaque apprenti portant la réputation de la formation. Les relations sont régulières avec les tuteurs industriels, que ce soit sous forme de visites ou de contacts téléphoniques ou multimédias. D’une année à l’autre, selon leurs projets industriels, les entreprises reprennent nos étudiants en apprentissage. Nos apprentis ont souvent le choix de rester dans l’entreprise de leur apprentissage.

Les étudiants FI et alternants sont-ils mixés ?

Oui les étudiants sont mixés avec ceux qui ne sont pas en contrat d’alternance. Ceux-ci sont cependant également soumis à l’organisation en alternance et effectuent des projets et/ou des stages conventionnés pendant les périodes réservées à l’entreprise.

Voyez-vous des différences entre les alternants et les autres étudiants ? meilleure réussite, plus de maturité, autre ?

La maturité nous semble être l’apport le plus évident de l’alternance. Au fil des deux années, l’étudiant passe rapidement dans son esprit et attitude d’étudiant en immersion industrielle à salarié en formation. Ceci change beaucoup de choses au moment de l’insertion professionnelle, le saut étant moins brutal … Nous constatons d’ailleurs que l’apprentissage est un véritable catalyseur pour trouver rapidement un emploi en adéquation avec sa formation et son niveau d’étude.

Fiche formation détaillée.

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