Grande affluence à la « Nuit de la Lecture » de ce samedi 19 janvier à la Bibliothèque Universitaire du Campus Lettres de Nancy : 350 personnes ont participé aux différentes manifestations.
Imagination et improvisation au service de l’écriture
A 14h, Frédérique Péguiron, responsable de la Bibliothèque a ouvert cette journée avec un programme haut en couleurs, en écritures, en lectures, en rencontres, arts visuels et musiques.
Pour capter cette ambiance créatrice, Factuel vous propose cette pérégrination à travers les expositions, les ateliers, la table ronde, le salon littéraire, d’un genre original.
Des collégiens, auteurs, étudiants, enseignants, artistes, personnels des 27 BU de l’Université de Lorraine ont donné de leur esprit, de leur imagination et de leur talent à cet évènement.
Vous avez dit couleurs ?
L’exposition « PAGES » : livre objet - livre d’artiste
2 grandes fresques rassemblent 330 pages « revisitées », issues du Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage (édition du Seuil, 1972) destiné au pilon.
En fond sonore, des témoignages de collégiens investis dans cette expérience.
A l’origine, un projet pédagogique initié et guidé par Lise Lhuillier Gaillard, professeur d’arts plastiques, et Emilie Faille, professeur documentaliste au Collège du Blanc Marais à Rimogne dans les Ardennes. « L’objectif a été de rallier les 330 collégiens, artistes en herbe, de la 6e à la 3e, à la mise en « graphisme » d’une page et à la recherche d’une phrase qui fait sens, à partir de mots extraits de cette même page. ».
Une belle aventure qui a permis de fédérer un collège dans son intégralité autour de la même dynamique.
L’exposition « ART VANDALE », commentée par Tancrède Mallet, étudiant à l’IUT Nancy Charlemagne en 2eannée des Métiers du Multimédia et de l’Internet (MMI), passionné d’art urbain, a été le prélude à l’atelier de pochoirs dirigé par Tancrède et suivi par de nombreux spectateurs.
Dans le même esprit, l’atelier de calligraphie chinoise initié par Hong Toussaint, directrice de l’Institut Confucius, a permis à bon nombre de curieux, toutes générations confondues, de se prêter à l’exercice.
Lectures et mise en scènes de textes produits par les détenus
Les détenus du centre de détention de Toul, sous l’égide de Denis Brabant, professeur des écoles, ont produit des écrits libres, lus et mis en scène par des étudiants du Théâtre Universitaire de Nancy (TUN), accompagnés en musique par Stan Duguet, violoncelliste professionnel. Lectures en mouvements et en voix.
« Ces textes m’ont ému dans ce qu’ils contiennent d’espoir, de vérité criante, d’une liberté retenue, empêchée, mais qui réussit à sortir de leurs esprits et de leurs corps », confie Thomas, spectateur.
L’atelier SF pour développer l’imaginaire de chacun
L’atelier d’écriture dirigé par Nicolas Dupuy propose des exercices guidés, inspirés par le mouvement Oulipo.
Marianne, qui a participé à l’atelier, témoigne : « l'écriture avec contraintes fait disparaître la peur de la page blanche. L'exercice était double, puisqu'à la contrainte d'écriture s'ajoutait la contrainte du genre : par exemple, écrire une uchronie (reconstruction fictive de l'histoire, relatant les faits tels qu'ils auraient pu se produire) sous forme d'acrostiche (poème dont les initiales des vers, lues verticalement, composent un mot) ».
Le rôle des réseaux sociaux dans la prescription littéraire
Pendant la table ronde, Alison Germain, booktubeuse, Glenn Tavennec, éditeur chez Robert Laffont et créateur de la collection « R », et Valérie Susset, journaliste littéraire à L'Est Républicain, ont insisté sur l’importance des réseaux sociaux pour « donner envie à lire » aux lecteurs. L’avènement de la littérature « merveilleuse » (notamment Harry Potter, pour la plus connue) a introduit une grande liberté de ton. Ainsi, l’attente chez les jeunes lecteurs est celle d’une littérature « libre », en réaction à l’autorité scolaire. C’est ce que proposent Alison, Glenn et Valérie.
Alors que certains réseaux deviennent obsolètes, le podcast, nous dit Glenn Tavennec, est promis à un bel avenir.
Traduction, lectures, mise en espace et en musique
Un salon littéraire s’est déroulé en 3 temps : lecture en anglais d’un passage du roman The Suicide (2014) de et par Mark SaFranko (auteur américain en résidence à A.R.I.E.L d’octobre 18 à janvier 19) puis lecture après traduction en français, mise en espace par 3 étudiantes du master Langues. Ces dernières ont ensuite, lors d’un intermède musical, accompagné Mark, guitariste et chanteur accompli : la première au chant, la seconde au saxophone alto et la dernière à l’accordéon, nous dévoilant des qualités artistiques multiples.
Comment l’écrit et les arts visuels inspirent le cinéma
Jason Mégrelis, étudiant en 5e année dans une école de cinéma d’animation à Valenciennes, a présenté quelques extraits de films qui entrent dans la cadre de l‘adaptation. Un tour d’horizon qui montre « comment le medium du cinéma s’est emparé de certains mythes écrits, oraux et de romans à succès… Et comment, d’une manière générale, l’interaction fonctionne entre les différents médias, les visuels et les narratifs, sans contraintes. »
Un spectacle déambulatoire pour clôturer la soirée
Le Hall de la BU a été investi par 3 acteurs qui ont lu des extraits de « LA LUNE DES PAUVRES » - texte de Jean-Pierre Siméon - interprétés par la compagnie de théâtre lorraine Logos et mis en scène par Étienne Guillot.
Les acteurs ont ensuite occupé le rez-de-chaussée et la mezzanine, plaçant le public au cœur des lectures et des dialogues.
Un moment fort dans cette journée riche en découvertes et en échanges.
Fort de ce succès, rendez-vous est donné à l’année prochaine pour la prochaine édition.
En attendant, bonnes lectures à vous !