Cryoscan : une start-up lorraine qui dure et qui brille !

 
Publié le 8/10/2018

La start-up Cryoscan, fondée il y a sept ans par deux membres de l’Institut Jean Lamour - IJL (CNRS - Université de Lorraine), a emménagé cet été dans les nouveaux locaux du laboratoire, sur le campus Artem à Nancy. L’occasion de faire le point sur l’évolution de cette entreprise, qui compte aujourd’hui sept salariés tous issus de l’Université de Lorraine.

Rencontre avec Bertrand Kierren, professeur à l’Université de Lorraine et membre fondateur de Cryoscan.

Université : Vos nouveaux locaux répondent-ils à vos besoins ?

B. K. :  Cet emménagement dans les nouveaux locaux de l’Institut Jean Lamour sur le campus Artem est une belle opportunité pour notre start-up. En juillet dernier, nous avons quitté les locaux de la Faculté des Sciences et Technologies pour investir un espace de 105 m2 composé de trois bureaux et une salle d’assemblage nous permettant ainsi de doubler notre capacité de montage. Pouvoir bénéficier d’un plus grand espace est un aspect non négligeable pour notre entreprise spécialisée dans le développement et la fabrication de dispositifs sur mesure dans le domaine de la cryogénie, du vide et de l'ultravide. Cela va par ailleurs faciliter les rapprochements avec les neuf équipes de recherche de l’IJL avec lesquelles nous travaillons.

Université : En sept ans, Cryoscan s’est considérablement développée : qui fait partie de l’équipe ?

B.K. : Avec mon collègue Luc Moreau, ingénieur de recherche au sein de l’équipe de recherche Surfaces et spectroscopies à l’IJL, nous avons fondé Cryoscan en juillet 2011 avec l’idée de valoriser le développement instrumental, véritable savoir-faire  au sein de l’équipe de recherche. Tout a commencé avec la création par Luc, d’un manipulateur permettant de faire des mesures en photoémission qui n’existait pas sur le marché. La France a perdu sa culture de l’instrumentation car le développement de nouveaux instruments est compliqué à financer ; c’est extrêmement consommateur en moyens humains. Recruter sept personnes en sept ans dans une équipe de recherche  aurait été impossible… Après avoir embauché un ingénieur CAO, Romain Charleux, au démarrage de l’entreprise, Cryoscan a connu deux vagues de recrutement. En 2014, Sébastien Palay, ingénieur de l’ENIM, a été recruté comme ingénieur projets (avant de devenir président de l’entreprise) et Gauthier Wirth en tant que dessinateur projeteur. Au début de l’année 2018, l’équipe a été rejointe par Sarah Xing, responsable instrumentation et Stéphane Devaux, responsable scientifique, respectivement ancienne doctorante et chercheur associé de l’IJL. Notre entreprise contribue par ailleurs à la formation par la recherche grâce à une thèse CIFRE (Convention Industrielle de Formation par la Recherche) effectuée au sein de l’équipe Nanomagnétisme et électronique de spin de l’IJL. Anton Kiyanytsia soutiendra cette année ses travaux sur les matériaux magnétiques élaborés sur des alliages à mémoire de forme. Le succès de Cryoscan repose donc sur les efforts communs et partagés d’une équipe en très grande majorité formée sur les bancs de l'Université de Lorraine.

Université : A plus long terme, quelles sont vos perspectives de développement ?

B.K. : Jusqu’à présent, l’activité restait très liée à des projets spécifiques en réponse à des appels d’offres avec une clientèle essentiellement constituée de laboratoires de recherche publique. Depuis un an, nous nous diversifions en prospectant une clientèle industrielle. Proposer nos compétences en cryogénie et instrumentation dans le milieu industriel est l’étape clé pour notre développement. Un premier contrat a été signé avec un fabricant de microsondes électroniques pour qui la start-up va réaliser une étude en tant que sous-traitant et un produit est commercialisé en collaboration avec la société britannique HIDEN Analytical, qui fabrique des sondes de diagnostic plasma (ESPION). Autre exemple, un industriel nous a contactés pour trouver une solution à l’acheminement d’azote liquide sur une grande distance. Nous avons également fait, cette année, nos premiers pas à l’international en fournissant au laboratoire de recherche chinois SINANO une valise de transfert permettant de transporter sous ultravide des échantillons et matériaux élaborés sous ultravide.  La demande dans l’industrie est relativement importante ; dans quelques années une part importante de notre chiffre d’affaires viendra de cette activité. L’objectif aujourd’hui est de continuer à faire connaître Cryoscan au monde industriel.

Plus d’informations sur : http://www.cryoscan-uhv.com

De gauche à droite : Bertrand Kierren, Romain Charleux, Sébastien Palay. Gauthier Wirth, Sarah Xing, Stéphane Devaux, Anton Kiyanytsia,  Luc Moreau.