[EN PASSANT PAR LA LORRAINE] / Parole à Crosby Soon Chang, Post-Doc UniGR à l’Institut Jean-Lamour

 
Publié le 25/11/2016 - Mis à jour le 2/12/2016

C'est d'Australie que nous arrive Crosby Soon Chang, jeune docteur de 31 ans. Après l'obtention en 2014, d'un doctorat en physique et magnétisme à l’University of Western Australia à Perth, le jeune homme a traversé la moitié du globe pour poursuivre un post-doc à l'Institut Jean-Lamour. Bilan de ces 14 premiers mois passés en Lorraine.

Pourquoi avez-vous choisi la France et plus particulièrement Nancy ?

CSC : A vrai dire, pour aucune raison particulière… Au début, j’ai essayé de chercher en Australie, mais n’ai rien trouvé qui correspondait à mon domaine. J’ai alors cherché et candidaté pour un travail en dehors de l’Australie. J’ai eu du succès pour le poste que j’occupe actuellement. C’est comme ça que je suis arrivé à Nancy. 

Avant votre arrivée, que saviez-vous de la France et de cette région transfrontalière ?

CSC : A vrai dire, je ne savais pas grand-chose avant d’arriver. J’ai visité Paris en 2011. J’ai pu voir la différence entre visiter le pays et y habiter et aussi la différence de taille entre Paris (grande métropole) et Nancy (petite ville). Nancy est plus calme et moins bruyante avec un meilleur environnement pour y habiter. Je préfère habiter dans de petites villes.

Avez-vous visité les universités partenaires UniGR ?

CSC : Je me suis rendu  à l’université de Kaiserslautern pour une conférence où j’ai présenté un poster. J’ai également collaboré avec eux pendant mon doctorat

Votre post doc est subventionné par les fonds UniGR - Université de Lorraine. Comment un tel réseau est important pour vous ?

CSC : Je fais une partie de mon travail en coopération très étroite avec l’Université de la Sarre. . Les collègues allemands m’envoient des échantillons supraconducteurs sur lesquels je fais des expériences. C’est une bonne expérience pour moi, car je ne suis pas seulement limité dans mon domaine d’expertise. Cela me permet d’étendre mon champ d’action vers d’autres types de science traités par d’autres départements. 

Avez-vous connaissance des autres équipements scientifiques des universités partenaires ? Selon vous, travaillent-elles d’une manière différente ?

CSC : Je ne sais pas quel type d’équipement possède l’Université de la Sarre car je n’y suis jamais allé à ce jour. Par rapport à la coopération que nous entretenons, je sais que Sarrebruck possède une expertise en matériaux supraconducteurs. Ils sont obligés de nous envoyer des échantillons car nous avons des équipements qu’eux n’ont pas. Une partie de mon travail consiste à répondre à leurs demandes et j’apprécie beaucoup cette façon de coopérer avec les autres universités. Je connais mieux les équipements de l’Université de Liège puisque j’ai aidé à mettre en place le site web du réseau francophone de magnétométrie  dont Liège est membre. Sur ce site web, on peut trouver tous les équipements des différents partenaires. 

Pouvez-vous résumer vos missions et les expliquer?

CSC : Je suis en charge de ce laboratoire avec Stéphane Suire (assistant ingénieur à l’IJL). Nous devons nous assurer que tous les équipements fonctionnent bien. Il y a toujours une maintenance à faire et, comme les appareils fonctionnent 24h/24 7j/7, les problèmes techniques sont réguliers. Notre deuxième fonction est de former les nouveaux utilisateurs à l’utilisation des appareils ainsi qu’aux bonnes pratiques de mesure. Après leur formation, ils peuvent nous alerter s’ils ont des problèmes avec leurs mesures et nous les aidons.

 Je travaille également en collaboration avec d’autres partenaires (privés et publiques). Le plus souvent, les visiteurs viennent pour faire leurs expériences ici ou alors ils nous envoient leurs échantillons par mail et nous faisons l’expérience pour eux. Quand c’est fini, je leur envoie les résultats. Quelques fois, j’envoie des résultats pour des publications dans des journaux, ou alors c’est juste pour un projet de recherche.

Thomas Hauet ( enseignant-chercheur à l’Institut Jean Lamour et responsable du centre de compétence MAGNETISME), est en train de développer un projet de réseau européen de Magnétométrie afin de partager les compétences, expertises et bonnes pratiques de chaque plateforme. J’ai travaillé avec lui au développement d’un nouveau site web pour le réseau.   

Qu’est-ce que la cryogénie?

CSC : La cryogenie est tout ce qui est en relation avec des températures extrêmement froides. Dans notre laboratoire, nous utilisons de l’hélium et de l’azote liquides qui nous permettent de travailler à des températures de l’ordre de 4,2 Kelvin (c’est-à-dire -277 °C).

Quels sont vos plans futurs? Où vous imaginez vous dans 5 ans ?

CSC : C’est une bonne question. Je préfèrerais trouver un post-doctorat ou un poste de chercheur en Australie parce que ma famille vit là-bas. Mais je suis également ouvert à d’autres possibilités en Europe ou en Amérique. 

Pensez-vous que le fait d’avoir réalisé votre post-doc en France peut être un réel avantage dans votre carrière professionnelle ?

CSC : Définitivement! C’est mon tout premier post-doc. Ça sera un avantage mon cv et mes futures propositions d’embauches.

Est-ce que le monde de la recherche est plus accessible en France qu’en Australie?

CSC : La culture scientifique australienne est vraiment différente. En France et dans différents pays aussi, il y a beaucoup d’aides pour développer la science. En France, le gouvernement accorde beaucoup de financements. En Australie, c’est complètement l’opposé à cause du gouvernement conservateur qui n’accorde pas assez de financement à la science. C’est pourquoi beaucoup d’étudiants en science cherchent un travail ailleurs qu’en Australie après leurs études.