Rencontre avec Olivier Riquier, docteur alumni en activité physique et santé publique.

 
Publié le 18/06/2024
Dans le cadre de notre dossier spécial sur les Jeux Olympiques, nous avons rencontré Olivier Riquier, docteur alumni de l'Université de Lorraine qui travaille sur la thématique de l'activité physique et la santé publique.
 
À 38 ans, Olivier a décidé de se lancer dans une thèse, après avoir connu une carrière dans le sport de compétition et l'encadrement. Son intérêt croissant pour l'aspect santé de l'activité physique l'a poussé à se former sur le terrain et à s'interroger sur les problématiques rencontrées. C'est ainsi qu'il a décidé de se lancer dans la recherche pour trouver des réponses. Son parcours et sa passion pour le sport l'ont conduit à réaliser une thèse sur la pratique d’activité physique des personnes en affection longue durée.  “Certains peuvent continuer à pratiquer un sport traditionnel sans problème, tandis que d'autres doivent réadapter leur activité à leur état de santé. Cette diversité de profils a suscité l'intérêt du Comité Départemental Olympique et Sportif de Seine-Saint-Denis, qui a accepté de soutenir mon projet de thèse. Aurélie Van Hoye de l’Université de Lorraine et Anne Vuillemin de l’Université Côte d’Azur m’ont accompagné dans ce projet, et m’ont encadré de manière aussi exigeante que bienveillante. ”
 
Lors de sa thèse, Olivier a pu constater que mener à bien ce projet demandait les mêmes exigences qu’un sportif : “La notion d’effort organisé est très importante durant la thèse. Il faut avoir une vision claire de l’objectif à atteindre et s’organiser dans ce sens. Dans les 6 derniers mois, ça s’est énormément intensifié. Pour tenir les délais de cet objectif, j’ai vraiment retrouvé les notions de sport, de compétition, d’effort. On n'a pas le choix, on doit être présent et ne pas lâcher.” 
 
L'engagement d'Olivier dans le domaine du sport et de la santé découle de sa passion pour le sport depuis son plus jeune âge. ”Même dans le plâtre, je trouvais toujours une solution pour en faire. Selon moi, entraîner un champion olympique ou accompagner une personne malade nécessite la même démarche : c’est s’interroger sur l’objectif en prenant en compte les moyens dont on dispose et les contraintes à prendre en compte. Après, tout est une question d’adaptation.” Ainsi, le lien entre le sport et la santé lui est apparu comme une évidence, et il a consacré ses efforts à promouvoir l'activité physique comme un moyen de santé, d'éducation et de bien-être. 
 
À l'approche des Jeux Olympiques, Olivier exprime des sentiments mitigés. “Je ne peux que reconnaitre que les JO de Paris affichent la volonté d’avoir un impact sur la population à long terme, d’ailleurs mon travail de thèse a été labellisé Impact 2024. Cependant, je reste préoccupé par la pérennité des actions et des investissements après les Jeux. Dans mon cas, j’ai constaté que malgré ce contexte, les financements n’étaient pas une évidence, même en Seine-Saint-Denis qui est pourtant un département phare pour des jeux. Mais je reste un brin optimiste, car je crois en la capacité des Jeux Olympiques et Paralympiques à rassembler les gens autour du sport et à inspirer les nouvelles générations.”
 
Dans la suite logique de son travail de recherche doctoral, Olivier travaille à l’Université Côte d’Azur où il étudie les déterminants territoriaux des politiques de promotion des activités physiques et sportives à des fins de santé. “ Le monde du sport est complexe ; professionnels, bénévoles et élus se côtoient régulièrement. Les acteurs doivent se rencontrer et se connaître afin de faciliter le parcours des patients. Il y a un travail considérable pour améliorer le fonctionnement de ce système.” 
 
Olivier souligne l'importance d'investir massivement dans la pratique sportive dès le plus jeune âge et de renforcer l'activité physique dans son rôle éducatif à l'école : “Il faut continuer à rapprocher les écoles et les associations sportives pour permettre aux enfants de découvrir des sports” De plus, en lien avec son sujet de thèse, Olivier reconnait l’admirable travail des Maisons Sport-Santé : “Ce sont des structures qui accompagnent des personnes malades ou éloignées de la pratique sportive qui utilisent l’activité physique à des fins de santé. Il y a un travail formidable qui est fait par ce dispositif.” 
 
En guise de conseils pour les étudiants intéressés par une carrière similaire, Olivier les encourage à suivre leur passion et à se questionner sur les problématiques qui les interpellent. De plus, il encourage les doctorant.es à pratiquer de l’activité physique régulièrement pendant la thèse pour la santé, qu’elle soit physique, mentale ou sociale et aussi pour la valeur du sport transposables à la thèse.