Découvrez le parcours et les travaux de Julien Provillard dans cette interview

 

Rencontre avec Julien Provillard, maître de conférences arrivé en septembre 2022 dans l’équipe Mocqua du Loria (CNRS, Inria, Université de Lorraine).

D’où viens-tu ?

Jusqu’à l’année dernière je travaillais à l’Université Côte d’Azur (l’ancienne Université Nice Sophia-Antipolis) mais je suis originaire de Haute Marne, alors je reviens actuellement dans le Grand Est pour me rapprocher de ma famille.

À Nice, j’avais énormément de responsabilités pédagogiques ces derniers temps. J’étais responsable de toute la licence informatique en période de Covid, ce qui m’a un peu éloigné de la recherche. Un de mes objectifs en venant ici est de retrouver un équilibre entre enseignement et recherche.

Quels sont tes sujets de recherche ?

Je m’intéresse à divers sujets, dont les systèmes dynamiques discrets, les langages formels, les langages de mots infinis et la combinatoire des mots.

Pour la petite anecdote, la première fois que j’ai étudié un article, il s’agissait d’un texte de Michel Morvan, co-signé par Nazim Fatès. Il traitait de l’aspect asynchrone des automates cellulaires. C’est grâce à cet article que j’ai eu envie de faire une thèse sur les automates cellulaires ! Alors, quand j’ai décidé de venir au Loria, c’était en bonne partie pour collaborer avec Nazim Fatès et Emmanuel Jeandel. À mon arrivée, j’ai aussi rencontré des collègues qui travaillent sur la combinatoire et nous aimerions monter un groupe de travail ou un séminaire régulier.

Historiquement, j’ai une vision assez transverse des sujets de Nazim. Le modèle classique des automates cellulaires consiste en de nombreuses cellules agencées sur un réseau régulier. Celles-ci “se mettent à jour” simultanément en fonction d’une même règle. L’évolution dans le temps définit alors une dynamique dont on étudie le comportement. Cette description correspond au cadre général des automates cellulaires qui fonctionnent sans erreur. Or, pour représenter une perturbation dans le système, on peut imaginer que ces cellules, au lieu de se modifier toutes en même temps, se mettent à jour avec un certain temps de décalage. Ce scénario est typiquement celui développé par Nazim.

L’idée que je développe consiste à imaginer que les erreurs apparaissent non pas au niveau du schéma de mise à jour des cellules, mais au niveau des règles. On autorise en certains points du réseau qu’une règle différente de la règle normale s’applique. Dans les deux cas la question est : à quel point le comportement est modifié par rapport au modèle normal ? Cela nous permet de voir si les propriétés dynamiques sont préservées, ou si au contraire, elles ont beaucoup changé. Ce sont deux façons transverses de généraliser le modèle et de l’étudier.

Comment se sont passés ces premiers mois au Loria ?

Ces premiers mois, je me suis surtout concentré sur l’enseignement. Mais maintenant je commence à tisser des liens dans l’équipe Mocqua et avec d’autres personnes qui gravitent autour de mes sujets de recherche, notamment avec Nazim Fatès, Mathilde Bouvel, Damien Jamet, Emmanuel Jeandel, Miguel Couceiro… J’aimerais bien travailler avec eux sur nos sujets communs.