Au cours du mois de décembre 2014, dans le cadre du Projet exploratoire 2H2, l’équipe Psychologie Ergonomique et Sociale pour l'Expérience Utilisateurs (PErSEUs) a réuni trois panels d’utilisateurs au sein de la plateforme PERGOLAB (Psychologie, ERGonomie, LABoratoire). Derrière le miroir sans tain, une spécialiste des piles à combustibles observe les discussions animées par Eric Brangier et Corinne Bornet, respectivement professeur et maître de conférences associée à l’équipe PERsEUs. Julia Mainka, maître de conférences au Laboratoire d’énergétique et de mécanique théorique et appliquée (LEMTA) compte sur les ergonomes pour identifier des pistes de mise en œuvre d’une filière hydrogène en Lorraine.
faire ressortir des thèmes
« L’ergonomie, c’est adapter le monde à l’être humain. Prendre en compte les attentes et les craintes des utilisateurs dans la mise en place d’une filière hydrogène, c’est de l’ergonomie » rappelle Amélie Bost. Etudiante en première année de master de Psychologie, elle se destine à la spécialité Psychologie, ergonomie et ingénierie des facteurs humains. Amélie Bost s’apprête à transcrire la dizaine d’heures d’échanges enregistrés par les caméras du PERGOLAB. Les transcriptions seront ensuite passées au crible d’un logiciel d’analyse lexicographique. « L’analyse de contenu sur une base quantitative nous permettra de confirmer ou d’infirmer l’importance de certaines thématiques aux yeux des utilisateurs potentiels d’une filière hydrogène, mais peut être aussi d’en faire apparaître de nouvelles que nous n’avions pas anticipées » explique Eric Brangier. Avec leurs autres collègues impliqués au sein de son équipe - Javier Barcenilla, Benoit Roussel et Robin Vivian - ils synthétiseront les résultats au cours du premier semestre 2015.
stimuler la créativité des ingénieurs en les aidant à comprendre les utilisateurs
Pour cette séance, un journaliste et deux industriels sont présents, ainsi qu’un propriétaire d’appartement. En coulisses, l’épouse de ce dernier explique « nous avons réhabilités deux hangars pour en faire des appartements à ossature bois. Lorsque Julia nous a parlé de son travail, nous étions curieux des opportunités offertes par les piles à hydrogène pour le chauffage de tels logements ». La réunion n’aura pas apporté de réponse immédiate à cette question, ni à celles qui animent les industriels soucieux de débouchés économiques, ou le journaliste scientifique porté par la conviction que l’avenir est dans le développement durable. En revanche, les témoignages des uns et des autres, ainsi que ceux des participants aux deux précédents panels aideront les chercheurs à mieux cerner les opportunités de développer une vision prospective des usages de l’hydrogène comme énergie. « Ce qui m’intéresse, c’est de stimuler la créativité des ingénieurs en les aidant à comprendre les utilisateurs » souligne Eric Brangier.