Retour sur la journée LUE OLKi Langue et IA citoyenne

 
Publié le 12/01/2023 - Mis à jour le 16/01/2023
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Après quatre années d’activités (d’octobre 2018 à décembre 2022), le projet LUE IMPACT OLKi – Open Language and Knowledge for Citizens s’est clôturé par la journée scientifique Langue et IA citoyenne, le vendredi 16 décembre, au LORIA (Laboratoire Lorrain de recherche en informatique et ses applications, CNRS, Inria, Université de Lorraine). Les objectifs étaient de présenter quelques travaux marquants et se projeter sur la suite du projet auprès d’un panel de chercheuses et chercheurs issus des différentes disciplines du projet OLKi (informatique, mathématiques, linguistique, sciences de l’information et communication, philosophie, et histoire des sciences).

La journée a été introduite par Karl Tombre, directeur exécutif de Lorraine Université d’Excellence et Christophe Cerisara, chercheur CNRS au Loria et responsable scientifique du projet OLKi.

La conférence d’ouverture, donnée par Claire Gardent (Loria), médaillée d’argent du CNRS en 2022 et nommée ACL Fellow 2022, portait sur les enjeux et les méthodes pour interfacer génération automatique de textes et extraction d’information au travers de quelques cas concrets d’applications, dont la génération d’articles Wikipédia de personnalités féminines.

La matinée s’est poursuivie par une présentation d’Olivier Bruneau (AHP - Archives Henri Poincaré) sur des travaux sur la correspondance scientifique, administrative et privée d’Henri Poincaré, grand savant de la fin du XIXe siècle. Ces travaux sont intrinsèquement liés à la mise en place d’un écosystème numérique, dédié à la vie et à l’œuvre d’Henri Poincaré, et basé sur les technologies du web sémantique et Omeka S. Puis, Marianne Clausel (IECL - Institut Elie Cartan de Lorraine), a présenté les travaux collaboratifs entre l’IECL et l’ATILF (Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française), partant d’un besoin en traitement du langage dans le domaine médical, et faisant l’interface entre recherche d’information et graphes linguistiques (voir interview croisée https://factuel.univ-lorraine.fr/node/21971). Enfin, Emmanuelle Simon, Anne Piponnier et Stéphane Goria du CREM (Centre de Recherche sur les Médiations) ont présenté conjointement leurs travaux visant à analyser les différents argumentaires liés au problème de la contamination au mercure en Guyane, afin de comprendre non seulement les diverses approches du problème mais également d’analyser comment un discours circule, ou non, dans le cadre d’une controverse de santé publique et environnementale. L’exposé de la problématique, de la méthodologie et des premiers résultats, était également enrichi d’une analyse réflexive sur les outils et l’approche interdisciplinaire mise en œuvre.

Dans l’après-midi, trois invités extérieurs se sont succédés. Bertrand Braunschweig (coordonnateur scientifique du programme Confiance.ai porté par l’IRT SystemX) a commencé par un exposé général sur les réalités et mythes de l’intelligence artificielle. Ensuite, Giada Pistilli (Sorbonne Université – CNRS & Hugging Face) a expliqué l’approche et les défis éthiques de BigScience pour la gouvernance des modèles de langage. BigScience s’est ainsi doté d’une charte éthique (https://bigscience.huggingface.co/blog/bigscience-ethical-charter). Benoit Crabbé (Université Paris Cité, LLF) a présenté comment les nouvelles méthodes en traitement automatique du langage peuvent être utilisées en sciences humaines, et particulièrement en linguistique.

L’après-midi s’est poursuivie par une présentation conjointe de Maxime Amblard (LORIA), Samuel Ferey (BETA – Bureau d'Economie Théorique et Appliquée) et Julien Falgas (CREM). En effet, ils proposent, avec Grégory Hamez (LOTERR - Centre de Recherche en Géographie), un programme interdisciplinaire sur 10 ans, dans le cadre de Lorraine Université d’Excellence, visant à fournir une analyse réflexive, critique, et transversale de la transition sociétale en cours et nécessaire pour répondre aux enjeux globaux (notamment les crises environnementale et démocratique, et la digitalisation). La proposition s’appuie, entre autres, sur l’historique du projet OLKi et intègre des questionnements sur la transition, les objets d’études et les méthodes de recherche, et sur un nouveau paradigme pour les relations entre science, technologie et politique.

Enfin, des invités extérieurs, représentants des acteurs économiques, ont débattu lors d’une table ronde sur les enjeux sociétaux des technologies langagières. Les intervenants étaient Giada Pistilli (Hugging Face & Sorbonne Université – CNRS), Vincent Leroy (Vivoka), Jean-François Thonin (Data Observer), Fréjus Laleye (Opscidia) et Philippe Jolivet (Aliaé).

La journée s’est terminée par un cocktail pour poursuivre les échanges et le réseautage.

Cette rencontre a ainsi réuni au fil de la journée des membres des laboratoires partenaires (LORIA, IECL, AHP, ATILF et CREM) et représentants de l’écosystème économique. Elle a permis d’une part, de poursuivre l’acculturation entre les disciplines, les sujets de recherche et les méthodes utilisées sur tout le spectre des données, de l’information et de la connaissance à partir du langage, et d’autre part, de se projeter dans la suite avec la présentation d’un programme renouvelé et enrichi en recherche et formation sur les questions de transition.

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